Le sport automobile c’est bien. Mais chaque année une fois le froid revenu, il faut inévitablement se résoudre à ronger son frein jusqu’au retour du printemps et des beaux jours. C’est en partant de ce constat fataliste qu’Oreca et le Circuit Paul Ricard HTTT ont décidé de répondre à la demande de pilotes et autres gentlemen drivers frustrés de rester tout une intersaison sans courir, par la création des Winter Series organisées sur le beau circuit provençal. Retour sur une première édition haute en duels en tous genres et autres jolies surprises hivernales.
Pastis glacé, Pastis quand même
Les Winter Series se présentent donc sous la forme d’un petit championnat proposé à tous ceux qui refusent l’hibernation et qui avaient ainsi la possibilité de venir s’affronter au cours de trois week-ends de course - le premier en novembre, le second en décembre et le dernier à janvier - sur un Circuit Paul Ricard glacial mais toujours parfaitement à même de remplir sa mission, à savoir proposer un cadre somptueux aux pilotes venus se geler le talon-pointe dans le Var. Les montures sont connues et déjà éprouvées : Oreca fournit et loue ses Formula Le Mans pour former l’ossature de la catégorie prototype. Pour rappel, une FLM c’est un gros V8 de Corvette à la sonorité rauque d’environ 450 chevaux et un châssis très proche de celui d’une LMP2 du Mans.
La catégorie Prototype est aussi ouverte à d’autres prototypes moins puissants comme des engins de type VdeV ou des Radical, autant d’autos qui côtoient une catégorie GT également très hétérogène puisque rassemblant des autos qui vont de la Ferrari GT3 à la 430 Challenge en passant par des GT3 comme l’Audi R8 LMS et les Ferrari Scuderia, et même une Maserati GT4. Bref, un grand fourre-tout conçu pour satisfaire les gentlemen drivers à la recherche d’un peu d’action pendant l’hiver, et une excellente occasion pour voir aussi rouler quelques très bons espoirs comme Nelson Panciatici qui venait se ressourcer après une horrible saison en GP2.
Fred Rouvier is back
La catégorie prototype était logiquement dominée par la meute de Formula Le Mans qui verrouillaient le podium dans chacune des trois manches lors du dernier week-end de course. Mais une Radical est pourtant venue troubler la marche des gros protos manceaux de fort belle manière.
Au volant de la Radical SR8 N°23, un revenant. Ancien espoir du sport automobile français, Fred Rouvier raccrochait son casque il y a déjà une décennie faute de sponsors, après avoir décroché haut la main le volant Caterham puis un petit parcours en endurance. Depuis, l’homme officie en tant que rédacteur en chef d’AutoRide, mais se replongeait dans le bain de la compétition pour cette dernière manche des Winter Series. Bien lui en a pris : lui et sa Radical allaient se payer le luxe de jouer les meilleures places du général dans la course 2. Voir une petite Radical presque deux fois moins puissante et deux fois moins chère tenir la dragée haute à un trio de FLM surarmées, c’est plutôt surprenant à voir et ça confirme deux choses : le coup de volant de Fred Rouvier semble intact et les Anglais sont toujours à l’aise pour se frotter à plus puissant grâce à l’incontournable adage du Light is right.
Pendant ce temps en GT, la bataille faisait rage entre l’Audi R8 LMS et un escadron de Ferrari mené par JMB Stradale. A noter d’ailleurs la jolie prestation du jeune Arnaud Adreani au volant de sa modeste 430 Challenge.
A refaire
Certes, les enjeux sportifs ne sont pas bien importants. Mais ces Winter Series étaient l’occasion de voir et d’entendre évoluer quelques spécimens sympa en piste bien sûr, mais également dans les parkings où figuraient entre autres, une très impressionnante Lamborghini LP670-4 SV d’un noir mat effrayant aux coté d’une Ferrari 458 Italia ( sans Eddy Clio ) ou encore, d’une Porsche Carrera GT. Le genre de petits détails sans importance mais parfaits pour mettre de bonne humeur un amateur d’automobile même par grand froid.
Les équipes et les pilotes sembles satisfaits de ces Winter Series qui seront reconduites lors de la prochaine intersaison. Et concernant le Circuit Paul Ricard, sachez que la zone autorisée aux spectateurs a encore été agrandie pour s’étendre désormais jusqu’à la fin de la courbe de Signes. Dans le même temps, le HTTT a lancé la construction de cinq nouveaux stands dans le prolongement de la pit-lane en vue des 1000 kilomètres LMS.
Enfin, il sera désormais possible d’accéder librement au circuit tous les dimanches, contre un droit d’entrée de 5 euros. Même pour venir perdre simplement un peu de temps au Castellet ou pour faire un karting entre amis, ça peut valoir le coup…
Crédit photos : Sevan Calians, Raymond Papanti, Thierry Santoni
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