Les inavouables de la rédaction : Alexandre Bataille et la Renault Vel Satis
Cette voiture a été conçue avec ambition, lancée avec fierté, et reçue avec une indifférence glaciale. Sa carrière a été plombée par son design trop conceptuel. Et ça, quelque part, ça me touche.

Pour moi la Vel Satis, c’est un peu comme le maroilles. Il rebute tout le monde mais une fois qu’on y goute, c’est un déclic. Un vrai plaisir coupable, un de ceux qu’on garde pour soi parce qu’on n’a pas le courage de l’assumer. Esthétiquement, elle a tout contre elle. Un dessin trop complexe, des proportions étranges, enfin bref, c’est raté. On dirait un concept lancé en série sur un malentendu. Pourtant, plus je la regarde, plus elle me fascine. C’est une voiture qui a essayé. Qui s’est plantée, certes, mais avec panache. Elle ne s’est pas contentée d’être une énième copie aseptisée de SUV comme c’est le cas à l’heure actuelle. Rien que pour ça, elle mérite qu’on la regarde autrement.
Une vraie familiale !
À l’intérieur, il y a cette ambiance si particulière des Renault haut de gamme de l’époque avec une ergonomie ratée et une technologie qui a 10 ans de retard sur le premium allemand, qu’elles espèrent concurrencer. Pourtant c’est un cocon. Malgré une position de conduite un peu bizarre, presque perchée, qui vous donne l’impression de survoler la route, les sièges sont larges et moelleux et l’insonorisation est exceptionnelle. Et puis il y a de la place partout dans cet habitacle immense. Une vraie familiale ! De plus, elle présente bien et s’habille de matériaux de qualité avec des inserts en vrai bois et du cuir en vrai cuir.

Je m’en souviens encore. Un de mes premiers essais dans la Loire au volant d’un V6 3.5, une autre époque. Silence de cathédrale, cuir partout, sono Cabasse (de mémoire) avec des basses ultra-profondes, on s’y sent comme dans lounge Air France. Et puis ce confort, cet amortissement. Elle glissait, imperturbable, comme un gros coussin. J’ai rarement retrouvé une telle sensation au volant d’une routière. Oui, j’aime la Vel Satis mais je ne suis pas prêt à l’assumer.
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