Les préparatifs
Nous sommes mardi 22 juillet, c'est la fin de l'après-midi et il est temps de laisser la Provence derrière moi pour me diriger vers les Pyrénées où se déroulera, le lendemain, une des étapes les plus importantes du Tour de France...
Mercredi matin, notre groupe composé d'un confrère de la presse auto et de Clément, attaché de presse Skoda France, démarre par une petite « mise en jambe » à vélo avec un ex-double vainqueur du Tour de France, l'Irlandais Stephen Roche, le plus français des Irlandais puisqu'il parle très bien notre langue et est également un ambassadeur Skoda pour le cyclisme. Le constructeur tchèque, sponsor officiel du Tour de France depuis de nombreuses années, nous a invités à vivre cette journée au cœur de l'étape.
Une fois ma virée matinale passée, il est temps de se préparer pour affronter un mercredi très chargé et programmé à la minute par l'encadrement. Je vais vite comprendre que l'ASO (Amaury Sport Organisation), qui gère l'organisation du Tour de France, est une machine bien huilée qui n'aime pas les contretemps. L'équipe Skoda me confirme par ailleurs que la planification quasi militaire est primordiale pour que tout se déroule bien et que l'ASO peut facilement se montrer désobligeante si l'on enfreint certaines règles, notamment l'interdiction de filmer la course en elle-même (les coureurs).
10h15, en route pour le village départ
Je sors de l'hôtel pour faire la connaissance de celui qui sera notre guide durant toute cette journée. Le Hollandais Maurice Borghouts (ci-contre) est un habitué du cyclisme, du Tour de France, mais aussi de la conduite « adaptée » à l'évènement (vous allez vite comprendre de quoi il s'agit). L'homme a un très bon niveau en vélo mais il ne pratique plus que pour le plaisir. En revanche, il est « guest driver » pour l'équipe Giant-Shimano engagée sur le Tour de France. En gros, 'il conduit occasionnellement les autos qui accompagnent les coureurs de Giant-Shimano sur les étapes. Son employeur sur le Tour de France reste toutefois Skoda qui l'engage comme « pilote ». Son double profil de conducteur expérimenté et de coureur était un plus évident pour nous qui avons écouté avec attention ses consignes et son avis d'expert sur les conditions de la course, les potentiels vainqueurs et tout ce qui peut toucher à l'assistance technique présente sur les étapes.
12h45, petit détour par les bus des équipes et la file d'autos
Je pars maintenant pour le village départ où se réunissent personnalités, coureurs, équipes, médias et personnes invitées afin de se retrouver autour des diverses animations et stands avant le départ. Je rencontre d'ailleurs le directeur du Tour de France, Christian Prudhomme, bien entouré de sportifs français importants comme le rugbyman Fabien Pelous ou l'ancien quintuple vainqueur du Tour de France, Bernard Hinault (toujours présent sur le Tour de France) qui a remis au rugbyman, devant les spectateurs présents, son propre livre sur le Tour. Mais il faut déjà bientôt repartir (toujours avec notre guide du jour) : direction les bus des équipes.
C'est à ce moment que je commence à comprendre les différences de budgets entre certaines équipes. Il me vient d'ailleurs immédiatement à l'esprit les autos du parc de l'équipe SKY : Jaguar XJ version longue, et XFR-S Sportbrake, entre autres (sans parler de la venue d'une F-Type Coupé spéciale pour le contre-la-montre de samedi). Deux monstres qui ne servent pas qu'à « faire joli » puisqu'ils seront bien de la partie lors de l'étape. Les autos et les coureurs circulent au milieu de la foule dont l'effet écrasant se fait nettement ressentir. Je continue d'avancer et je tombe sur une Renault Laguna Estate (version dCi 175 BVA, mais on trouve aussi des Latitude, Megane, Scenic et grand scenic, Espace et Trafic), ou encore des Citroën C5 Tourer et DS5. L'une des équipes star du Tour, Movistar, a pour sa part un contrat avec Volvo qui fournit des XC70. Je tombe même sur plusieurs Mitsubishi Outlander ! Au final, ce qui est intéressant de noter est que l'ensemble des autos sont des versions haut de gamme uniquement.
Au total, ce sont environ 300 véhicules que Skoda, seul, met à disposition. Si l'on ajoute les Citroën, Volvo, BMW, Renault, Jaguar et j'en passe, on dépasse probablement les 400 autos présentes sur les étapes.
Encore une fois, le planning doit être respecté à la lettre et nous partons récupérer notre auto garée plus tôt dans la journée près du village départ afin de démarrer la course, en avance sur les coureurs.
13h15 : les hostilités sont lancées !
Et ce sera le cas tout au long de l'étape. Notre véhicule, comme la plupart des autres présents sur le Tour, n'est pas autorisé à être à l'arrière du peloton ou derrière une échappée. Ces places sont réservées aux autos des staffs techniques, aux médecins, à la télévision (France Télévision, en l'occurrence) ou encore aux gendarmes. Nous devançons donc les coureurs d'une vingtaine de minutes et nous découvrons alors les prémices d'une étape chargée en spectateurs. Mon pilote, Maurice Borghouts, allume le canal radio réservé à Radio Tour, ce qui nous permettra d'avoir les informations en temps réel sur ce qui se passe dans notre dos durant toute l'après-midi.
Après une trentaine de kilomètres à un rythme plutôt calme, nous nous arrêtons sur le bas-côté pour un pique-nique improvisé, juste le temps d'attendre le passage des coureurs. Voir le peloton en entier (ou presque, il y avait déjà une dizaine d'hommes échappés) passer devant soi à une vitesse supérieure à 40 km/h est toujours quelque chose d'impressionnant. Mais vous l'aurez deviné, l'emploi du temps nous oblige à nous presser une nouvelle fois.
14h30 : je quitte le plancher des vaches un instant
L'ensemble des coureurs étant maintenant exceptionnellement devant nous (et ce sera la seule fois de la course), nous prenons cette fois l'hélicoptère pour un vol d'une vingtaine de minutes au dessus du peloton. Skoda propose ce joli petit « plus » depuis seulement cette année et il faut dire que cela fait son petit effet. Cela me permet au passage de savourer la beauté du paysage pyrénéen, bien mis en valeur par un ciel bleu quasiment dépourvu de nuages. Un moment court mais forcément inoubliable qui s'achève par un atterrissage dans un champ au bord d'une route où sont stationnées nos autos du jour, toujours conduites par nos pilotes, qui sont repassés devant les coureurs pendant que nous étions en vol. Je reprends maintenant le fil de la course, en tête.
15h00 : Monter, descendre (vite), remonter, redescendre (très vite)
Tour de France 2014 - Caradisiac a passé une journée en auto devant les coureurs
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