3. Un gros 4 cylindres turbocompressé

A défaut d’un six cylindres comme en possèdent l’Alfa Romeo 159 3.2 JTS Q4 260 ch ou l’Audi A4 3.2 Fsi Quattro, la version sportive de la Mazda 6 doit se contenter d’un quatre pattes dénommé MZR 2.3 DISI qui chante moins bien, mais qui reste toujours discret au contraire du 2.3 litres atmosphérique de 166 ch de la version Performance. Il est aussi bien éduqué que ce dernier.

Là où tout change, c’est qu’il recours à l’injection directe haute pression (jusqu’à 115 bars) et à un gros turbocompresseur à simple rotor. A la place des 207 Nm de couple obtenu à 4000 tr/mn, on a ici 380 Nm dès 3000 tours. Sans être vraiment creux à bas régime, l’essentiel du couple déboule à partir de 2400 tours. Et il ne fait pas semblant. Bien secondé par la boîte manuelle à 6 rapports bien étagée, ce moteur grimpe comme une fusée à près de 7000 tours pour accrocher le 0/100km/h en moins de 7 secondes, le 400 m DA en 15 secondes et le 1000 m DA en 27 secondes tout rond.

Sur une autoroute allemande trop fréquentée, nous n’avons pas réussi à dépasser les 240 km/h (230 réels) au compteur après une lancée de 3 kilomètres quand le constructeur annonce 240 km/h réels. A cette allure, la tenue de cap reste sereine et le volume sonore dans l’habitacle tout à fait acceptable. Les performances sont proches d’une Volvo S60 R AWD de 300 ch, et comparables à celles des berlines intégrales allemande puissance similaire. Les chronos sont légèrement supérieurs à ceux de la Subaru Legacy 3.0R, mais la consommation également. C’est bien là que le bât blesse. Notre moyenne sur 1 500 km d’essai s’élevait à 14,2 l/100 km de SP 98 exclusivement. Impossible de descendre décemment sous 12 litres avec une telle cavalerie sous le pieds droit (13 l sur autoroute à 150 km /h) et elle peut atteindre près de 25 l sur un itinéraire sinueux en conduite rallye. Quel que soit le rythme adopté, c’est plus que les rivales teutonnes à six cylindres d’environ 2 à 3 litres. ET comme le réservoir ne contient que 60 litres, l’autonomie dépassera rarement 400 kilomètres, voire moins de 300 pour les plus enragés. Au moins, ils pourront compter sur un ordinateur de bord absolument exact.