Comme pour prouver une nouvelle fois qu'il aime maîtriser sa voiture aussi bien que sa destinée, c'est Fernando Alonso qui devance Renault dans l'annonce officielle de leurs retrouvailles.
Le lineup Renault a suivi dans les minutes suivantes et sans surprise, ce sera donc Nelsinho Piquet qui épaulera le double champion du monde et c'est avec une agréable surprise que l'on découvre Romain Grosjean dans le rôle du troisième pilote de l'équipe. La durée du contrat d'Alonso n'est pas précisé.
Voilà, l'interview de Fernando Alonso qui suit l'annonce:
Fernando, vous voilà à nouveau pilote Renault en 2008. Heureux ?
Oui. Vraiment. Tout le monde connaît la valeur d’une équipe comme ING Renault F1 Team et son formidable palmarès en Formule 1. Il ne faut pas oublier qu’ensemble, nous avons remporté consécutivement les championnats de 2005 et 2006, saisons auxquelles j’ai eu la chance de prendre part… C’est une des plus grandes équipes, soutenue par des sociétés très importantes. C’est une écurie qui connaît le chemin de la victoire.
L’attente a-t-elle était longue ? Dans quel état étiez-vous ces dernières semaines ?
Pour être honnête, j’ai pris des vacances les trois premières semaines de novembre. J’ai mis ce temps à profit pour me détendre à fond et me déconnecter du monde de la Formule 1. Toutefois, la décision n’a pas pris plus d’une semaine parce que tant moi que les personnes qui m’entourent, nous étions relativement clairs sur ce que nous souhaitions faire.
Pourquoi Renault ? De combien d’autres options disposiez-vous ?
Les options… A vrai dire, j’en avais pas mal, nous savons que c’est pas facile. Je suis l’un des 22 privilégiés qui pilotent une voiture de Formule 1 chaque année, et je suis encore plus privilégié puisque je peux quitter une équipe de tout premier plan pour aller dans une autre tout aussi prestigieuse. Nous savons tous que de nombreux pilotes ne parviennent jamais à évoluer en Formule 1. Ce ne fut pas une décision facile à prendre. Je tiens à remercier toutes les écuries pour l’intérêt qu’elles m’ont montré. Comme je l’ai déjà dit, j’ai choisi Renault en tenant compte non seulement de leur engagement en F1 mais également de leur magnifique palmarès.
Vous rendez-vous compte de toute l’encre qui a coulée en attendant que vous preniez cette décision ?
Pas spécialement. Comme je l’ai dit, j’étais en vacances les trois premières semaines. Mais à partir du moment où nous avons commencé à étudier nos options, nous nous sommes rendu compte que les journaux et pratiquement tous les sites Internet évoquaient le fait que nous avions parlé avec toutes les équipes. Ici, ils parlaient d’un contrat d’un an ou de trois ans, ailleurs ils racontaient que j’étais allé visiter telle ou telle usine, d’autres annonçaient que je prenais une année sabbatique !! C’est alors que j’ai pris conscience de toutes les rumeurs qui couraient et le plus drôle ça a été de voir ce qui se disait à propos de mon « recrutement » dans la presse tous les matins.
Mais ne trouvez-vous pas normal que les gens aient tant envie de connaître votre avenir et qu’ils puissent s’inquiéter que vous ne vous retrouviez sans baquet ?
Ce n’est jamais allé au point que je me retrouve sans volant. Ce qui est certain c’est que la décision que je devais prendre n’était pas aussi simple que celle de choisir entre un pantalon gris ou un pantalon noir. Nous parlons là d’une décision importante et comme je n’allais pas monter dans une voiture avant janvier…, il n’y avait pas d’urgence. Je comprends l’attente des gens, sachant que j’ai toujours reçu le soutien de mes fans. Je me souviens toujours avec énormément d’émotion le soutien que j’ai reçu tout au long de cette année de la part de ces personnes. Je n’ai peut-être pas bien vu tout ce qu’on leur racontait, parce qu’il s’était créée une sorte de compétition entre les différents journaux pour savoir lequel publierait la nouvelle en premier. Il s’est dit trop de choses.
Quelle note donneriez-vous à votre saison avec McLaren ?
Il n’est pas simple de résumer une saison entière en une note ou un chiffre. Ce qui est certain c’est que la saison 2007 a été une bonne année pour moi malgré ce qui a pu transparaître à l’extérieur. Je n’aime pas que les gens oublient qu’à seulement 20 tours du dernier Grand Prix du Championnat, au Brésil, j’étais en position de remporter le titre de Champion du Monde à nouveau. Plus tard, Kimi a dépassé Massa et avec cette victoire, Kimi marquait le nombre de points suffisants pour rafler la couronne. En prenant cela en compte, si on m’avait dit en début de saison que je me battrais jusque dans les ultimes tours du Championnat pour décrocher à nouveau le titre mondial avec une nouvelle équipe, j’aurais signé de suite.
Comment voyez-vous la saison prochaine ?
C’est la question que nous nous posons tous à cette date et je pense que personne ne peut y répondre avec exactitude. A priori, on sait très bien que les équipes comme Ferrari feront toujours partie des favoris. Mais en ce qui concerne les équipes qui ont eu des soucis d’adaptation aux pneumatiques Bridgestone, on espère que cette saison elles vont résoudre leurs problèmes pour revenir à un bon niveau. Peut-être que Renault fera partie des équipes qui vont progresser. Aujourd’hui le défi est que Renault retrouve le haut du tableau et ce dès janvier et février et que nous soyons plus proches des podiums la saison prochaine.
Pensez-vous vous battre encore pour le titre la saison prochaine ?
On verra ce qui sera possible de faire… Ce qui est sûr c’est qu’il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Tout d’abord, nous devons mettre la R28 en piste en janvier (le 22 pour être précis) puis commencer à travailler à fond afin d’arriver à la première course avec une voiture aussi performante que possible. J’ai relevé un défi similaire l’année dernière pendant l’hiver et je pense sincèrement que nous pouvons réussir là encore. A partir de quoi, il faudra faire un championnat parfait et espérer que les autres n’aillent pas trop vite…
Voici la suite des déclarations avec Flavio Briatore, Bernard Rey, le patron de Renault F1 et Nelsinho Piquet heureux.
« Fernando et Nelsinho formeront un des tandems les plus prometteur du plateau 2008 », commentait Flavio Briatore, Directeur Général de Renault F1 Team. « Nous sommes très heureux d’accueillir Fernando, de retour dans l’équipe avec laquelle il a connu tant de réussite. Ses qualités de pilote et de leader sont bien connues et nous avons hâte de développer un nouveau partenariat qui nous l’espérons se révèlera fructueux. Que dire de plus, il connaît notre façon de travailler et tous les membres de l’équipe, il se sentira à l’aise d’entrée de jeu. Nelson est l’un des jeunes talents les plus prometteurs du sport automobile à l’heure actuelle. Il a passé un an à faire ses classes en tant que pilote d’essais et prendre ses marques dans l’équipe, il est maintenant prêt à passer à l’étape supérieure. »
Le Président de ING Renault F1 Team, Monsieur Bernard Rey, déclarait à l’annonce des pilotes 2008 : « Nous travaillons depuis plusieurs mois déjà pour revenir au meilleur niveau et pour atteindre cet objectif dès l’an prochain, il nous fallait des pilotes d’excellence. Les récents investissements entrepris pour développer nos infrastructures, le retour de Fernando Alonso au sein de notre équipe et la titularisation de Nelson Piquet Jr soulignent aujourd’hui notre volonté de redevenir au plus vite une équipe de premier plan. De plus, l’arrivée d’un pilote d’essais français au sein de l’équipe est une source de satisfaction pour Renault. »
Nelson Piquet Jr complètera donc le tandem de l’écurie française la saison prochaine. Le jeune Brésilien de 22 ans a été troisième pilote et pilote d’essais de l’équipe en 2007, après avoir terminé vice champion en GP2 Series en 2006. Il fera ses débuts en Grand Prix dans la catégorie reine en 2008 lors du Grand Prix d’Australie.
« Avant tout, je tiens à remercier Flavio et Renault de me faire confiance pour 2008 », commentait Nelsinho. « C’est une opportunité fantastique qui m’est offerte de débuter en Formule 1 dans une des équipes de pointe de la grille, aux côtés d’un des meilleurs pilotes. Ce baquet, c’est une chose pour laquelle j’ai travaillé sans relâche et je suis fier que mon travail en tant que troisième pilote ait convaincu et m’ait permis de décrocher cette place. J’ai hâte maintenant de travailler avec Fernando et d’apprendre de lui. En tant que rookie, il n’y a pas de meilleure façon de débuter, c’est une chance que d’avoir pour référence un double champion du monde ! »
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération