Le péage urbain déchaîne la chronique en Europe actuellement (voir dossier) ! Depuis le 2 janvier 2007, la ville de Milan (1,3 million d'habitants) a lancé son péage anti-pollution (voir article). Les véhicules les plus polluants doivent ainsi payer une taxe baptisée "Ecopass" (sous la forme d'un ticket) afin d'accéder au centre-ville du lundi au vendredi de 7 h 30 à 19 h 30 (06 h 30 et 18 h 30 GMT) mais les véhicules les moins polluants peuvent toujours entrer gratuitement dans le coeur de Milan. Lors du premier jour de ce système, près de 6 300 conducteurs de voitures polluantes ont payé par le biais de l'"Ecopass" lors de leur passage sous les 43 portiques électroniques dotés de caméras, ce qui représente 10% des voitures ayant pénétrées dans le centre-ville dans le créneau horaire concerné (voir article).
En 2007, il faut savoir que la ville de Milan a franchi plus de 100 fois le seuil limite de 50 microgrammes par mètre cube pour les particules en suspension Pm10 contre une tolérance de 35 jours (législation européenne). Les autorités italiennes ont donc souhaité agir rapidement. Mais ce péage écologique soulève le débat. Certains écologistes sont favorables à cette mesure qui permettrait de freiner l'utilisation de la voiture en ville mais d'autres estiment que cela n'est pas suffisant pour réduire la pollution et préserver la santé des habitants. Les commerçants sont contre ce péage car d'après eux, il est inefficace en matière de lutte contre la pollution et en plus il fait de l'ombre à leur travail. Simonpaulo Buongiardino, vice-président de l'Union des commerçants, explique : "Les problèmes de santé se résolvent avec un plan multiple, pas avec une seule initiative. Nous avons obtenu des dérogations pour la livraison des produits alimentaires mais ce péage, qui concerne 8 km2, ne peut venir à bout d'un problème qui concerne toute la plaine du Pô" s'étendant sur quatre régions." Une autre critique : le dispositif du péage est complexe en raison de l'enregistrement et de la vérification informatique de chaque plaque d'immatriculation.
Quant aux communes de la banlieue de Milan, elles redoutent une extension de la zone à paiement qui engendrerait une hausse de véhicules garés sur leurs territoires. Et Aldo Ugliano, conseiller de l'opposition, évoque d'autres points négatifs : "L'impréparation de la municipalité est flagrante. Mais le plus critiquable est que le péage touche les plus pauvres qui n'ont pas les moyens d'acheter les voitures les moins polluantes et qui vivent la situation comme une nouvelle discrimination. Il aurait mieux valu faire comme à Londres en instituant un péage qui touche tous les véhicules. La mairie de Milan lance des signaux contradictoires car elle a accordé à des groupes privés l'autorisation de construire 4 000 places de parking dans le centre."
Ces arguments négatifs serviront probablement à ceux qui s'opposent à la création d'un péage urbain en Ile-de-France... (voir article).
(Source et Photo : AFP)
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