Alors qu’aujourd’hui a lieu le conseil d’administration du Stif, ayant pour principal objet l’extension du T3 jusqu’à la porte de la Chapelle, la RATP met la pression sur les élus pour accélérer le projet Métrosphérique, cher à Françoise de Panafieu. Même les Verts sont favorables, alors que Denis Baupin souhaite plutôt un prolongement du T3 jusqu’à la porte d’Asnières (voir news) !
Pierre Mongin, directeur de la régie affirme pour enfoncer le clou que les projets d’extension de lignes de métro existantes vers la banlieue seraient interrompus si le Métrosphérique était abandonné : « Notre réseau est en train d'exploser, on ne peut pas continuer à l'alimenter en prolongeant des lignes. On risque la saturation. La seule manière de le soulager, c'est le Métrophérique, qui absorberait 20 % du trafic actuel du métro. » Les chiffres de fréquentation du métro sont en augmentation (+3,4% au premier semestre 2007), ce qui présage que le nombre de passagers augmentera lui aussi très certainement.
Qu’est-ce que le projet Métrophérique ?
Le projet serait la construction d’un métro qui relierait les terminus en banlieue de toutes le lignes de métro, ce qui créerait une voie ferrée souterraine d’environ 50 km, avec une station tous les 1 km. Vue l’ampleur des travaux, qui coûterait selon une étude de la RATP quelques 6 milliards d’euros, le projet ne pourrait voir le jour que d’ici quinze ans minimum.
Métrophérique provoque quelques discordes : soutenu par une Françoise de Panafieu non convaincue de l’extension du T3, le projet cause des débats animés : pourquoi créer une voie souterraine alors que le tramway de la petite ceinture assurera très certainement le transport autour de la capitale du pont Garigliano jusqu’à la porte de la Chapelle ? Denis Baupin espérant même l’extension jusqu’à la porte d’Asnières, Métrophérique pourrait se révéler d’une certaine manière être un doublon, même si le confort des voyageurs de banlieue à banlieue serait un peu amélioré.
Deuxième sujet de discorde : opposée à Métrophérique, la région Ile-de-France avait proposé un contre-projet baptisé Arc Express, qui devrait peut-être faire l’objet d’études. Le Stif, présidé par Jean-Paul Huchon, n’a pas apprécié la pression faite par Pierre Mongin, pour qui « les choses ne vont pas assez vite » : le président du Conseil régional d’Ile-de-France déclare « Que ce soit pour les prolongements de lignes ou pour un métro de banlieue, ce n'est pas la RATP qui décide, c'est le Stif. Pierre Mongin, c'est un opérateur, qui fait ce qu'on lui dit de faire. Concernant « Arc Express », la RATP devrait de toute façon se demander si elle veut vraiment faire les études. Cela pourrait lui poser des problèmes juridiques pour répondre à l'appel d'offres par la suite. »
Attendons déjà de dresser le bilan du conseil d’administration du Stif, le Syndicat des transports d’Ile-de-France.
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