« Heu, dis voir Pascal, y aurait-il éventuellement moyen de prendre un jour la Ford Mustang pour faire un reportage dessus ? » ai-je osé demander au responsable des ventes d'American Car City après ma visite dans leur impressionnant garage. « Pas de problème, mais tu prends Noémie, notre stagiaire, avec toi !»
Aucun souci, la charmante Noémie adorant les chevaux, elle allait aussi être servie, puisque la Mustang que l'on nous a confié devait en faire dans les 330... Ah oui je ne vous ai pas dit, mais ces fous de chez American Car ne se contentent pas de proposer la version GT de 300 chevaux. Ils proposent aussi une version avec prise d'air frais : le Shaker, un échappement Borla et un boîtier électronique pour gérer tout ça... On ne sait jamais, un F14 Tomcat pourrait bouchonner sur une nationale !
Enfin, toujours est-il que « ma » version n'était équipée que de la prise d'air ainsi que de l'échappement... ce qui a déjà été très largement suffisant !
C'est pourtant avec un sourire crispé que j'ai pris le volant (et Pascal aussi au passage !), ce lundi matin de retour de vacances... Car pour aller rejoindre notre route d'essai, dans le 78, il a fallu d'abord aller chercher notre caméraman dans Paris. Premières impressions.
Une Mustang dans la ville.
Que j'avais peur d'aller dans Paris dans les bouchons, et de devoir me garer dans une place qui me laisserait un pouce et demi de marge et 36 véhicules klaxonnant derrière ! Premier constat, ça se conduit tout seul... La direction est assez directe et facile à prendre en main, tout comme l'embrayage (enfin avec le pied celui-ci), qui lui est un modèle de souplesse.
On notera quand même une assez longue course de la pédale, mais rien de vraiment pénalisant. Et vu la réserve de couple, on peut se permettre de rouler quasiment constamment en seconde sans avoir à changer de rapport, idéal donc pour les bouchons ! De toute façon, la boîte de vitesse est très facile à manier, et les rapports bien étagés.
Enfin, il ne faut en revanche pas regarder du côté de la consommation... Même si à 110 Km/h en cinquième, on peut espérer descendre vers les 8 litres aux cents.
En revanche, un petit détail qui ne fait pas que du bien au niveau de la consommation : il est impossible d'éteindre les feux de croisement à moins de trifouiller dans le multiplexage électronique de la bête ! Amis motards, bien le bonjour !
Pour ce qui est du stationnement, je dois avouer que j'ai encore été surpris. Le rayon de braquage est correct, la visibilité arrière est satisfaisante. Bref, aucun souci pour la garer, mais il faut de la place, elle mesure 4.76 mètres de longueur !
Bon, nous avons tout le monde à bord, le TomTom est branché, direction : Rambouillet et ses petites routes...
Une Mustang sur l'autoroute.
Là encore, grosse surprise ! Moi qui pensais qu'enchaîner 40 Km d'autoroute fluide serait un délice au volant de la bête, et ça doit être le cas avec la version d'origine, j'ai compris l'inconvénient de rouler avec un échappement libéré : le bruit !
Alors d'accord, si on trépigne d'impatience à l'idée de prendre une bretelle d'autoroute pour faire grimper le small-block de 4.6 litres dans les tours sans états d'âmes, et profiter d'une sonorité démentielle, on aimerait bien pouvoir changer le silencieux une fois que l'on roule à vitesse stabilisée !
C'est simple, en 5ème, entre 80 Km/h et 120 Km/h, la résonance provoquée vous rendra sourd ! Sur les premiers kilomètres, on rigole, mais par la suite, on passe son temps à faire le yoyo entre 80 Km/h et 130 pour éviter cette plage de puissance dévastatrice pour les tympans ! A 130 Km/h en revanche, la sonorité devient tout ce qu'il y a de plus supportable, mais gare à vous s'il y a un trafic un peu dense ! Pour le reste, aucun souci, les dépassements se font en un clin d'œil, même pas besoin de rétrograder. Ah, la sortie pour Rambouillet approche... on va attaquer un tout petit peu...
Une Mustang sur la nationale : l'heure de vérité !
Pourquoi l'heure de vérité ? Tout simplement parce que j'ai toujours voulu savoir ce que c'était d'attaquer un peu sur une nationale avec une Mustang et son pont arrière rigide ! Après plusieurs virages enchaînés à vitesse raisonnable, la Mustang ne semble pas être perturbée. La suspension est finalement assez ferme, même si elle s'était montrée confortable auparavant.
Bon, la route est dégagée et sèche, essayons d'augmenter la cadence, histoire de voir comment se comportent 300 chevaux lâchés sur la route... Un départ un peu plus musclé sur le bas côté (pour la vidéo bien sûr), vous fera faire un burn imparable !
L'accélération est vraiment grisante, il n'y a pas à dire, ça colle au fond du siège, le couple déferle, et l'arrière ne bouge pas ! On se prendrait pour Steve McQueen dans Bullitt ! Voilà certainement l'un des points positifs du pont rigide ! D'accord, il faudrait que je réessaye un jour de pluie pour comparer (tu notes Pascal ?), même si la GT possède un TCS (contrôle de la traction) qui freinera les ardeurs ! Un peu trop présent peut-être ce TCS... enfin pour l'ultra-majorité des conducteurs, le déconnecter serait un peu inconscient à mon sens, à part sur circuit, et encore !
Allez, le premier virage approche, sautons sur les freins ! La pédale répond rapidement, et le freinage se montre sécurisant. En revanche, une pression vraiment trop prononcée génèrera quelques mouvements parasites... rien pour faire vraiment peur, mais n'oublions pas que cette Pony car pèse 1600 Kg ! Pour le reste, les disques de 316 mm à l'avant et 300 mm à l'arrière font bien leur travail. Freinage terminé, je réenclenche gentiment les gazs après avoir passé le point de corde, l'arrière ne bouge pas, et le roulis est très limité. Qui a dit que les américaines pompaient en virage ?
Après avoir déposé de la gomme sur plusieurs virages ayant un rayon varié, c'est l'heure du bilan.
Quel est le lieu de prédilection de la Mustang ?
Pour ma part, j'ai apprécié cette Ford Mustang GT sur les grandes courbes avalées à vive allure. Ce n'est pas une surprise, mais la Mustang n'est pas une voiture de sport. Mais je dirai que ce n'est pas grave, car à bord d'une Mustang, contrairement à une Porsche 911, on n'a tout simplement pas la même envie d'attaquer... On préfère profiter de sa grosse réserve de couple, de son comportement sécurisant, de sa sonorité, et au passage, de caser de temps à autres une belle accélération histoire de se rappeler que plusieurs centaines de chevaux dorment sous le capot !
Cliquez sur la Mustang ci-dessus pour voir l'essai vidéo !
La Mustang a beau avoir 40 ans, cette version technologiquement plus poussée ne renie pas ses origines, et procurera certainement le même plaisir qu'aux premiers acheteurs... en 1964 !
A 53 000 euros neuve, cette Mustang est certainement bien plus chère qu'aux USA, mais pour ce prix, vous avez réellement une voiture d'exception, polyvalente, sans vraie concurrence, et qui vous fera plaisir rien qu'à la regarder...
Un très grand merci à American Car City pour le prêt de la voiture !
Retrouvez bientôt l'essai complet de la Mustang GT dans le magazine de la rédaction.
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