Jugée trop chère par rapport à la 600, elle est même sévèrement boudée au profit de cette dernière. Il faut dire que la 600 arbore un 4 cylindres et peut transporter 4 personnes pour 640 000 Lires. Avec un petit bicylindre de 13 ch, une taille lilliputienne et de grotesques lacunes en termes d’équipement et de finition, la 500 ne parvient pas à convaincre, malgré un prix plus attractif (490 000 Lires). Mais alors, comment cette voiture si mal-née est-elle devenue le mythe que l’on connaît, la sympathie faite automobile ?
Tout simplement parce qu’à Turin, flairant son extraordinaire potentiel, quelques prodiges de ce que l’on n’appelait pas encore le marketing, se sont acharnés à lui offrir un destin. Dès novembre 1957, les premières modifications apparaissent : vitres avant descendantes (elles ne l’étaient pas sur la 1ère série !), enjoliveurs de roues et de phares, profilés d’aluminium sur les flancs, augmentation de la puissance du moteur à 15 ch) et, surtout, diminution du tarif, 465 000 Lires au lieu de 490 000.
Plus fort encore, Fiat propose aux propriétaires de la 1ère mouture, non seulement de transformer leur voiture, mais aussi de leur rembourser les 25 000 Lires de différence ! Forcément, vous pensez que tout cela a suffi à faire décoller les ventes. Eh bien pas du tout !
Non, il faudra attendre l’été 1958 et la présentation de la 500 Sport, pour observer un réel frémissement dans l’intérêt du public. Il faut dire qu’avec ses 21 ch, sa carrosserie bicolore, son toit décapotable ou métallique, la Sport touche au coeur les Italiens, en participant avec brio à pas mal de compétitions locales.
Mais ce n’est qu’en 1959 que la 500 bénéficie des évolutions qui vont véritablement faire basculer son sort. Quelles soit techniques, esthétiques ou mécaniques, elles permettront à la 500 d’être la première automobile à recevoir cette année-là le Prix Compasso d’Oro (compas d’or), un trophée prestigieux récompensant le design. A partir de là, la mal-aimée de 1957 va entamer sa marche triomphale.
De 1960 à 1972, une multitude de versions se succèdent : 500 D, 500 F, 500 L, 500 R… il y eu même la Giardiniera qui, comme son nom l’indique, était une 500 break, chacune apportant son lot d’évolutions. Ainsi, déjouant tous les pronostics de ses débuts, la Fiat 500 a été, et de loin, la voiture la plus vendue en Italie durant toutes les sixties. Sa carrière prit fin en 1975, après épuisement des stocks, laissant place à une petite auto qui, sans atteindre les sommets de la 500, connaîtra néanmoins une fortune respectable, la Fiat 126.
Dix ans après Volkswagen et sa New Beetle, Fiat cède à son tour au concept des « reprises nostalgiques ». Ainsi, la 500 ressuscite en 2008 sous la forme d’une citadine ultramoderne, confortable, bien motorisée, équipée comme une star, et pourtant tellement fidèle à l’image de son ancêtre. Le succès est immédiat, planétaire. Quatre ans plus tard, il ne se dément pas. 1957 ? Une année formidable.
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