Après avoir sorti la Rapid, sœur jumelle de la Seat Toledo, Skoda a décidé d'enrichir la gamme en proposant une version raccourcie, la "Spaceback", qui ne trouve pas d'équivalent sur base de Toledo chez Seat, et qui vient donc se frotter à la Leon.

Sauf que, et c'est un point important, nous le verrons plus tard, la Spaceback repose sur une ancienne plateforme, et ne bénéficie pas de la MQB du groupe Volkswagen, sur laquelle reposent la Leon et la Golf.


C'est donc une compacte un peu plus étroite que ses concurrentes (11 cm de moins qu'une Leon, 10 cm de moins qu'une 308, 9 de moins qu'une Golf) mais c'est aussi une grande compacte. Si elle fait 18 cm de moins que la Rapid, ses 4,30 m font qu'elle toise la Leon de 4 cm, la 308 et la Golf de 5 cm. Elle est aussi grande qu'une Mégane. Seules les géantes du segment (Mazda 3, Lancia Delta) chaussent plus grand mais font moins bien en coffre. En effet, cette longueur bénéficie à la fois aux passagers, avec une excellente habitabilité arrière en longueur aux genoux (mais pas en largeur, 2 passagers seront à l'aise à l'arrière pas 3), et également aux bagages puisque le volume de 415 litres de la soute est supérieur à la moyenne de la catégorie.

Essai - Skoda Rapid Spaceback 1.2 TSI 105 : moteur top et châssis flop
Essai - Skoda Rapid Spaceback 1.2 TSI 105 : moteur top et châssis flop
Essai - Skoda Rapid Spaceback 1.2 TSI 105 : moteur top et châssis flop


L'habitacle est celui de la Rapid, ni plus, ni moins. L'ambiance est à la rigueur, c'est droit, c'est net, c'est carré, sans fioritures. L'ergonomie est bonne, mais la qualité de finition en dessous des standards actuels des compactes. Tous les plastiques sont durs. Cependant on notera un très bon assemblage et une bonne qualité visuelle des grains. Bref, sérieux, mais la concurrence fait mieux. Sauf en aspects pratiques, où le slogan "Simply clever" du constructeur se retrouve dans des astuces comme le porte ticket sur le pare-brise, la petite poubelle de bac de portière (voir portfolio), la raclette à givre dans la trappe à essence, la trappe à ski géante et des rangements disséminés un peu partout.

Essai - Skoda Rapid Spaceback 1.2 TSI 105 : moteur top et châssis flop

Le comportement de la Spaceback fait partie de nos déceptions. Évidemment, après avoir roulé en Golf, en Leon (pour rester dans le même groupe) ou mieux encore en 308, on ne peut trouver que des défauts à cette tchèque… La plateforme reprenant des éléments de Roomster à l'avant, voire de Polo, et d'Octavia d'ancienne génération à l'arrière n'est pas parmi les meilleures loin de là. Les suspensions sont orientées confort, et rebondissent sur les bosses ou les dos-d'ânes pris un peu vite. Lorsque l'allure s'accélère, la voiture se désunit et l'on comprend vite qu'il faut rester mesuré dans ses prises de risque. Le comportement n'est pas malsain en soi, mais pas rassurant. Et dès que la chaussée est humide, il faut vraiment se calmer, car la Spaceback devient extrêmement sous-vireuse (elle tire tout droit), et les aides à la conduite interviennent, heureusement en douceur, rapidement.

Le mieux est donc de profiter du confort à allure tranquille. Ou un peu plus vite sur autoroute, où la tenue de cap est bonne et la filtration correcte.


Comportement daté mais moteur/boîte au top

Tout cela est bien dommage, car par ailleurs, le bloc 1.2 TSI 105 que nous testons ici est plein de bonne volonté et mériterait un châssis plus affûté, comme sur… la Leon, encore elle. En effet, il est doux dans son fonctionnement mais délivre des performances musclées pour sa cylindrée et sa puissance de 105 ch. Les reprises sont bonnes, grâce à un couple plutôt moyen de 175 Nm, mais disponible très tôt, dès 1 550 tours/min. Un 1.2 Puretech Peugeot, sur 308, fait mieux dans les chiffres (205 Nm à 1 500 tours, mais n'est pas plus performant concrètement).

Il est de plus fort civilisé au niveau du bruit. Bien encapsulé, il délivre ses décibels avec parcimonie et permet une belle quiétude lors des trajets autoroutiers.

La boîte de vitesse est agréable à manipuler, bien étagée. Bref, l'ensemble est séduisant, il est donc dommage de ne pouvoir en profiter avec un châssis mieux géré.

Côté consommation, comme souvent avec les moteurs downsizés, et ce 1.2 TSI n'échappe pas à la règle, c'est super en conduite coulée et sur route sans forcer. Nous avons relevé 5,8 l/100 km au minimum dans des conditions campagne tranquille. Mais la moyenne tous parcours confondus est montée à 7,2 litres, pâtissant d'une consommation urbaine proche des 9 litres (beaucoup de bouchons sur Paris en cette période de Noël) et d'un appétit exponentiel en cas de conduite dynamique. Skoda, officiellement, annonce 5,4 l/100 km en moyenne, pour 118 grammes de CO2 rejeté par km.

Essai - Skoda Rapid Spaceback 1.2 TSI 105 : moteur top et châssis flop
Essai - Skoda Rapid Spaceback 1.2 TSI 105 : moteur top et châssis flop


Enfin terminons avec les équipements. Notre version d'essai était une série spéciale Style Plus, qui n'est déjà plus au catalogue, nous avons donc basé nos observations sur une version Monte Carlo, très proche de notre modèle d'essai qui disposait d'options. Il s'agit donc d'une version haut de gamme, qui dispose de tout le nécessaire. Citons entre autre le GPS tactile, la climatisation automatique, le détecteur de pluie et de luminosité, l'aide au démarrage en côte, les radars de stationnement arrière, le régulateur de vitesse, le Bluetooth, les sièges électriques. Esthétiquement, le toit panoramique est de la partie avec les vitres arrière surteintées et les jantes noires (différentes du modèle photographié).

Essai - Skoda Rapid Spaceback 1.2 TSI 105 : moteur top et châssis flop

Mais par exemple, pas d'équipements technos comme une alerte antisomnolence, des feux à LED ou un freinage automatique anticollision, comme sur respectivement La Golf, la cousine Leon ou la Ford Focus. Pourtant le prix n'est pas spécialement donné. Les 23 155 € demandés, hors promo, sanctionnent une présentation extérieure plus sportive et exclusive, mais auront bien du mal à se justifier face à la Leon, toujours elle, moins chère et mieux équipée (enfin plus technologique) en version 1.2 TSI 105 i-Tech.

Vous l'aurez compris, la Rapid Spaceback a pas mal d'atouts dans sa manche, et gagne des points sur de nombreux chapitres certes importants, mais on trouve mieux sur le marché, tout près, juste à côté chez le cousin espagnol, et même une 308 qui procure un plaisir de conduite incomparable n'est pas si dispendieuse (900 € de plus en finition Allure, bien dotée).