Cela fait maintenant 6 ans que le Peugeot 3008 est présent sur notre marché et malgré son âge, il demeure toujours le SUV compact généraliste le plus vendu en France (12 947 exemplaires sur les 10 premiers mois de l’année 2015), si l’on ne tient pas compte du Dacia Duster en raison de son positionnement low cost. Le succès commercial est donc incontestable. Pourtant, on ne peut pas dire que c'était gagné pour le 3008 qui n’a jamais eu un physique facile. Bien au contraire… Souvenez-vous de sa calandre coupe-frites qui a tant fait parler. Même si la version restylée a corrigé certains défauts notamment au niveau de la face avant, il est loin d’être un top-model et beaucoup de concurrents sont nettement plus avenants, même si le look est un domaine particulièrement subjectif. Peugeot l'a bien compris et la prochaine génération, qui sera révélée à l'occasion du prochain salon de Genève au mois de mars prochain, devrait bénéficier d’un design plus soigné mais au caractère toujours aussi fort.
Depuis son début de carrière, l’habitacle du 3008 a toujours été l’un de ses points forts. C’est encore le cas, même si le poids des années commence à se faire sentir, notamment en termes d’ergonomie. La meilleure illustration en est l’écran multimédia non tactile, qui se déploie lentement et bruyamment. Pour le reste, la présentation est toujours aussi agréable, que ce soit au niveau de la qualité des matériaux ou du dessin de la planche de bord, même si certains regretteront tout de même son côté massif. Bon point en revanche concernant l'affichage tête haute, un équipement encore rare dans la catégorie, même aujourd’hui.
Le 3008 est moins convaincant concernant les aspects pratiques. Son hayon s’ouvre en deux parties, ce qui est toujours unique dans la catégorie, ce qui lui permet de rendre de nombreux services. Il dispose aussi d’un plancher parfaitement plat quand on rabat la banquette arrière - ce qui est rare comme nous avons pu le voir lors de notre maxi comparatif entre les différents SUV compacts, mais le 3008 est loin d’être le meilleur élève en la matière. La faute à un volume de chargement réduit (432 – 1 241 litres), loin derrière la référence du segment, le Toyota Rav 4 (577 – 1 776 litres) mais également à une habitabilité arrière tout juste correcte.
Vieillissante, la gamme du 3008 est toujours aussi fournie avec pas moins de 6 finitions. Pour cet essai, nous avions le haut de gamme : Féline. Elle se distingue par un équipement complet comprenant notamment l’aide au stationnement avant et arrière, le toit panoramique, les jantes 18 pouces, les projecteurs bi-xénon directionnels, les sièges avant chauffants, la navigation, la climatisation bi-zone, ou la sellerie cuir.
Sur route, les années passent mais les qualités du 3008 perdurent. Le SUV du Lion possède un compromis confort/comportement toujours aussi plaisant, notamment pour les passagers. Fort heureusement, cela ne grève en rien le dynamisme en raison notamment d’un amortissement parfaitement calibré qui contre tous les mouvements de caisse ainsi que le roulis. Cet agrément est complété par une direction précise et informative et un freinage efficace. Si cette tenue de route était le principal point fort du 3008 lors de son début de carrière, la concurrence n’est pas restée passive, si bien qu’elle est désormais rentrée dans le rang, tout en étant toujours l’une des meilleures de sa catégorie. Ajoutez à cela une bonne isolation phonique des bruits d’air et de route, pas de doute, le Peugeot 3008 est un excellent compagnon de voyage. Le seul bémol concerne la position de conduite, un peu trop typée « camion » en raison notamment du diamètre de volant trop grand.
Sous le capot, le remplacement du e-HDI 115 ch par ce BlueHDi 120 ch ne change pas grand-chose au tempérament du 3008. Avec son couple généreux de 300 Nm disponible dès 1 750 tr/min, il profite de bonnes relances. Un agrément de conduite provenant également de la boîte de vitesses manuelles à 6 rapports, au guidage ferme mais précis. On reprochera tout de même la rugosité trop importante du 1.6 HDi, qui se fait entendre au ralenti. Heureusement, cela s’arrange au volant même si certaines vibrations se font ressentir au niveau du pédalier.
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