En bref

Moteur 4 cylindres 1.6 110 ch et 250 Nm

3,3 l/100 km en mixte

A partir de 26 480 € (150 € de bonus)

2014 s’annonce comme l’année de tous les records pour Audi, avec des ventes mondiales qui devraient marquer une hausse de plus de 10 % par rapport à l’exercice précédent, lui-même en hausse de 8 % par rapport au précédent, lui-même en hausse de 11,7 %..., etc., etc.

La croissance de la marque tient essentiellement au succès de trois modèles, les Q5, Q3, et A3. Apparue en 1996, cette dernière s’est vite imposée comme un best-seller, inspirant à BMW la Série 1 (2004), puis conduisant Mercedes à abandonner l’architecture monocorps pour sa Classe A (2012).

En dépit de cette concurrence affûtée, l’A3 de troisième génération est la berline compacte premium la plus vendue en France, et de loin : plus de 13 040 exemplaires écoulés de janvier à octobre, contre 10 157 à la Mercedes et 8 807 à la BMW. Une réussite qui repose sur des prestations globalement très homogènes - l’auto ne souffre d’aucun véritable défaut, ainsi que de précédents essais l’ont démontré - et, surtout, une image de marque en béton armé.

Reste à savoir si le contrat est respecté avec un modèle diesel d’entrée de gamme. Pour le savoir, nous avons jeté notre dévolu sur une version 1.6 TDI 110 ch en spécification ultra, modèle « écolo » qui affiche des émissions de CO2 de 88 g/km, contre 99 g/km à la TDI 110 classique affichée au même tarif à finition égale. Notons toutefois que la version la plus verte n’est pas forcément celle que l’on croit, puisque seule la seconde répond aux normes Euro 6. Passons. Et revenons à notre « ultra » qui, pour parvenir à ce résultat, se dote d’une boîte longue (2 100 tr/mn à 130 km/h !), de pneus à faible résistance au roulement, et bénéficie d’un aérodynamisme optimisé, notamment au niveau des soubassements.

Essai - Audi A3 Sportback 1.6 TDI ultra 110 ch: chère, l’austère !

Précisons que l’auto est uniquement proposée dans le niveau de finition Attraction d’entrée de gamme - ou Business, mais celui-ci est réservé aux entreprises. Cela signifie entre autres que les jantes sont en tôle (notre modèle d’essai disposait toutefois de roues alu optionnelles), la climatisation à réglage manuel (climatisation auto en supplément à 665 €), qu’il faut s’alléger de 1 230 € pour disposer du GPS (515 € pour avoir l’écran à déploiement électrique, condition nécessaire pour accéder au MMI GPS Plus à 715 €), et 485 € pour l’assistance au parking arrière, laquelle consiste en un simple « bip-bip ». Autant d’équipements que l’on peut considérer comme basiques à ce niveau de gamme, et sans lesquels l’auto sera difficilement vendable en occasion.


Essai - Audi A3 Sportback 1.6 TDI ultra 110 ch: chère, l’austère !
Essai - Audi A3 Sportback 1.6 TDI ultra 110 ch: chère, l’austère !

Le hic, c’est que notre A3 est déjà facturée 26 480 € sans les équipements précités. Or, pour quasiment le même prix (26 600 €), Peugeot propose sa 308, voiture de l’année, avec le moteur e-HDi 115 (95 g de CO2) en finition Allure, avec climatisation automatique bizone, jantes alliage, aide au parking avant/arrière et GPS à écran tactile fournis d’office. Quant aux allergiques aux voitures françaises, ils retiendront que la Volkswagen Golf Cup TDI 105 (99 g), cousine technique de l’A3, est affichée à 26 690 € avec toit ouvrant panoramique, jantes alliage, climatisation automatique bizone, et aide au stationnement. L’on pourrait multiplier les comparaisons, comme par exemple avec la Seat Leon, pour aboutir à chaque fois à la même conclusion : le rapport prix/équipement de cette A3 est tout bonnement calamiteux.

Toutefois, loin de nous la tentation d’évaluer une voiture juste à l’aune de sa (non-) dotation de série. Au terme d’un essai de près de 1 000 kilomètres dans des conditions variées, nous avons aussi pu apprécier les réelles qualités de la compacte aux anneaux. L’excellente ergonomie du poste de conduite, combinée à une excellente vision périphérique, vous met immédiatement à l’aise : comme dans la plupart des productions du groupe Volkswagen, on se sent véritablement « chez soi » dès les premières minutes au volant. Il faut juste prendre l’habitude de « descendre » à bord de l’auto, étonnamment basse, même par rapport à une petite Fiat 500 (plus haute de 7 cm).

Essai - Audi A3 Sportback 1.6 TDI ultra 110 ch: chère, l’austère !

Le seul bémol, en ville, concernera le manque de souplesse du bloc TDI aux plus bas régimes, qui impose souvent de jouer de la boîte de vitesses (au guidage quasi-parfait). Sur la route, cette A3 est à son aise car plutôt légère, avec un bloc 110 ch lui assurant des performances amplement suffisantes : les accélérations sont franches et les relances vigoureuses, même avec quatre personnes à bord. Les amateurs de sensations fortes n’y trouveront certes pas leur compte, mais cela suffira amplement aux autres (environ 90 %), qui attendent avant tout d’une voiture qu’elle les déplace loin, confortablement, et avec un appétit le plus modéré possible. A ce propos, l’ordinateur de bord indiquait 6,3 l/100 km au terme de notre essai. Autres motifs de satisfaction, un confort de suspension plutôt moelleux, du moins sur bon revêtement, et un freinage qui fait preuve de mordant. Le comportement routier se montre parfaitement sécurisant, quand bien même cette version « de base » fait l’impasse sur l’essieu arrière multibras qui équipe les motorisations supérieures. Bref, difficile de trouver de véritable défaut volant en mains.

Les portières font un joli bruit mat à la fermeture, les matériaux utilisés dans l’habitacle sont d’une belle qualité, malgré quelques plastiques durs pas forcément flatteurs dans la partie inférieure de la planche de bord. Les passagers arrière sont plutôt bien reçus à bord de cette version Sportback (1 200 € de plus que la 3 portes), du moins s’ils sont deux, avec de la place pour les genoux et une garde au toit suffisante pour des adultes de bonne taille. Par contre, si le coffre dispose d’une large ouverture et d’une moquette épaisse, et si l’absence de roue de secours en augmente le volume, on aurait apprécié de pouvoir y glisser une poussette en largeur, ce qui n’a pas été possible malgré nos efforts.