Voilà maintenant un an que le petit crossover urbain C4 Cactus de Citroën a débuté sa commercialisation en France, avant de se déployer sur les autres marchés européens.


C4 Cactus test client 2009
C4 Cactus test client 2009
C4 Cactus test client 2010
C4 Cactus test client 2010

Dauphin de la « Voiture de l’année 2015 », mais largement devancé par la Volkswagen Passat (malgré une majorité de votes en sa faveur parmi les journalistes britanniques, belges, hollandais ou suisses), le C4 Cactus a toutefois collectionné une ribambelle de trophées internationaux (plus de 35) dont le prestigieux « World Car Design of the Year » décroché en avril dernier à New York. Des honneurs profitables à sa carrière ? A ce jour, le C4 Cactus totalise plus de 75 000 ventes en Europe. Citroën claironne qu’il se situe au-dessus des objectifs de vente fixés initialement (dont nous n’avions pas eu connaissance à l’époque…) et que l’usine de la banlieue madrilène dans laquelle il est assemblé a augmenté au printemps son potentiel de production (à au moins 80 000 exemplaires/an). Il valait mieux, puisque plus de 38 000 ventes de C4 Cactus ont été enregistrées sur les cinq premiers mois de 2015.

En France, environ 9 000 unités ont trouvé preneur depuis le début de l’année (à fin mai), et 22 000 depuis le lancement il y a un an. Les 11 600 immatriculations enregistrées dans l'hexagone en 2014 sur les sept mois de commercialisation ne sont pas le signe d'un démarrage poussif, d’autant que les motorisations les plus efficientes n’ont été abondamment disponibles qu’en fin d’année (le BlueHDi 100 et l’excellent 1.2 Puretech 110 ch). Sur le second semestre, il s’est toutefois vendu plus de deux fois moins bien que son cousin Peugeot 2008 qui partage la même plate-forme. Le succès relatif du C4 Cactus reste donc à confirmer.


French love seat

En 2015, le mix des ventes pour les motorisations est de 49 % en diesel et 51 % pour les moteurs à essence, sans plus de précision puisque Citroën ne souhaite pas communiquer les chiffres des différentes propositions. Pour les niveaux d’équipement, plus de 54 % des ventes se font sur le haut de gamme (Shine + Shine Edition). Cela va dans le sens des conseils de Paul Pellerin dans son très complet guide d’achat « Citroën : quel Citroën C4 Cactus choisir ? » toujours à l’ordre du jour malgré la disparition de la finition d’accès Start à l’équipement très limité, que ce soit de série ou en option (climatisation indisponible). et du petit moteur à essence qui lui était associé (1.2 VTi de 75 ch). Les deux motorisations les plus recommandables restent les plus puissantes, le sobre et discret 1.2 Puretech 110 ch en essence et le trop cher 1.6 BlueHDi 100 ch en Diesel (lire l'essai ici), toutes deux disposant uniquement d’une boîte mécanique à cinq rapports.

Citroên C4 Cactus : première bougie

A noter que le 1.6 e-HDi de 92 ch uniquement accolé à la peu agréable boîte pilotée à six rapports (ETG6, voir l'essai ici) encore Euro 5 disparaîtra à la fin de l’automne. Cette boîte robotisée à simple embrayage continuera sa carrière en essence avec le trois cylindres atmosphérique 1.2 VTI 82 ch, rebaptisé 1.2 Puretech 82. En Diesel, il faudra attendre certainement le milieu de 2016 pour se dispenser à nouveau de pédale d’embrayage, avec le BlueHDi 100 qui sera accolé à la très bonne boîte automatique Eat6. Elle sera sans doute ici sans levier de vitesses classique contrairement à la multitude de modèles de chez PSA qu’elle équipe déjà, mais reprendra les commutateurs sur la console centrale des ETG afin de pouvoir conserver l’atypique banquette avant, « the french love seat » dure comme du bois au milieu. A propos de banquette, celle à dossier monobloc à l’arrière qui limite singulièrement la modularité du C4 Cactus sera fractionnable en deux parties contre supplément à la fin de l’automne. Citroën nous l’avait promis après les critiques que nous avions émises lors des premiers essais. En revanche, on ne sait toujours pas si les assises resteront fixes, auquel cas, le plancher ne sera malheureusement pas plus plat qu’aujourd’hui.


En guise d’épilogue : où va Citroën ?

Citroên C4 Cactus : première bougie

Entre la marque DS qui vise le marché premium et Peugeot bien installé dans sa position de généraliste plutôt haut de gamme -dans le sillage de Volkswagen-, Citroën qui ne peut décemment pas jouer le rôle de marque low cost du groupe PSA est obligé de trouver une autre voie, de se réinventer. Le C4 Cactus est peut-être la piste à suivre, assez représentatif de l’ADN des doubles chevrons avec son design décalé et son caractère innovant (qui ne se limite pas à la protection des petits chocs du quotidien grâce aux Airbumps ou à sa pratique boîte à gants autorisée par le coussin gonflable passager accroché au pavillon, nommé chez Citroën Airbag In Roof). Mais naviguer à la marge est toujours risqué, à preuve les flops au début des années 70 du moteur rotatif et de la SM, ou plus proche de nous de la transformiste C3 Pluriel et de la ministérielle C6. Bref, nous n’aimerions pas forcément être à la place de Linda Jackson, directrice de la marque, ou du big boss de PSA, Carlos Tavarès, pour définir la stratégie à suivre. A tout dire, nous sommes impatients de voir à quoi ressemblera la remplaçante de la C5. S’il y en a un jour une -rien n’est moins sûr-, suivra-t-elle un parti pris d’originalité ou restera-t-elle classique comme 99 % des grandes familiales ?


Le Citroën C4 Cactus en dix points

Citroên C4 Cactus : première bougie
  • Crossover, cinq portes, cinq places
  • Dimensions (L x l x h en mètres) : 4,16 x 1,73 x 1,49
  • Diamètre de braquage : 10,9 m
  • Volume de coffre mini : 348 litres
  • Volume de coffre maxi : 1 170 litres
  • Moteurs essence : 1.2 Puretech 82 ch, 1.2 Puretech 110 ch
  • Moteurs Diesel : 1.6 e-HDi 92 ch et 1.6 BlueHDi 100 ch
  • Transmission : manuelle 5 rapports ou ETG5 sur 1.2 Puretech 82 ch (en option) et ETG6 e-HDi 92 ch (de série)
  • Trois finitions : Live, Feel et Shine (+ Business, réservée aux sociétés) et deux séries limitées : Feel Edition et Shine Edition


Tarif : à partir de 15 200 €