4. Bilan : moteur, pas action

Ce nouvel Espace procède d'une réflexion intéressante qui colle aux spécificités de ce marché français particulier où plus de 80% des ventes se font aux entreprises. Cela explique certains arbitrages économiques concernant la finition intérieure et notamment le choix des moteurs dont ce TCe 200 EDC qui a le mérite de rester discret en matière de rejets CO2 et de faire le job, sans plus. Malheureusement, un si petit moteur sur un engin de ce gabarit oblige le moulin à aller chercher la performance très haut et donc à hurler sans pour autant animer vigoureusement l'ensemble. Taillé pour la France, l'Espace TCe 200 ne rivalisera pas avec le coffre des motorisations premium d'Outre-Rhin plus coupleuse car plus grosse. L'Espace mériterait un 6 cylindres pour mettre en rapport ses performances moteur avec ses caractéristiques d'habitabilité et de tenue de route qui en font un grand voyageur. Le constat est également valable en diesel où un V6 serait aussi le bienvenu. Mais on peut penser que Renault, échaudé par les expériences passées, a choisi de viser dans un premier temps un marché existant et facile à appréhender avant d'espérer aller conquérir une chimère (le marché Premium) que DS peine à tout simplement approcher. La suite dépendra certainement de l'accueil.

L'Espace 5 est donc bien le haut de la gamme Renault sans pour autant jouer dans le segment du haut de gamme tout court, et malgré ses grandes transformations qui l'ont éloigné du modèle originel, on ne peut pas dire qu'il trahit la lignée dans laquelle ses pères l'ont inscrit en conservant ce nom lourd en symbole.