Le tarif des autoroutes françaises fait grincer toutes les dents, tant chez les conducteurs qu'au sein du gouvernement. Revêtements, sécurité, services... leur prix est-il réellement justifié ? Comment se situent-elles par rapport aux autres pays européens ?
Les autoroutes françaises font décidément beaucoup parler d'elles. Après avoir été épinglées par l'Autorité de la concurrence, Ségolène Royal a émis l'idée d'abaisser leus tarifs de 10%, voire de les rendre gratuites le week-end (voir article). L'accès pour y circuler est très cher : leur prix est-il justifié par rapport à leur état et aux services qu'elles proposent ? Qu'en est-il chez nos voisins européens ?
En Europe, on peut distinguer trois types d'autoroute :
- les payantes à péages (couleur rouge),
- les payantes avec un forfait annuel (couleur jaune), et enfin
- les gratuites (couleur vert clair).
Cartographie des différents types d'autoroute en Europe – Source : BFMTV
Les autoroutes à péage
Sans surprise, la France propose avec l'Espagne le réseau autoroutier le plus cher d'Europe : les conducteurs peuvent payer jusqu'à 10 euros pour parcourir une petite centaine de kilomètres.
Pour prendre un exemple chez nous, le trajet Langon – Pau (150 km sur l'A65) vous coûtera 23 euros, soit l'un des tarifs français les plus élevés. Si l'autoroute est flambant neuve, les aires ne sont pas nombreuses, et rares sont les automobilistes à s'y aventurer pour préserver leur porte-monnaie. Au moins, les automobilistes pressés et surtout fortunés ne risquent pas d'être ralentis par un quelconque embouteillage...
Les autoroutes payantes avec forfait annuel
Comme le suggère la couleur jaune de la carte, les autoroutes payantes avec un forfait à l'année se situent plutôt au centre de l'Europe. Leurs tarifs varient du simple au double... et plus encore : si la Suisse propose son réseau pour un forfait de 33 euros/an, son voisin autrichien le concède pour plus de 80 euros.
Les autoroutes gratuites : un défaut d'entretien... et donc de sécurité
Lorsque l'on parle d'autoroute gratuite, on pense automatiquement au modèle allemand. Certes, circuler ne fait pas appel à votre porte-monnaie, cependant les services annexes (ex : WC) sont payants, et la qualité du macadam laisse bien souvent à désirer.
Si l'Allemagne fait beaucoup d'envieux par rapport à la gratuité de ses autoroutes et surtout ses (quelques) tronçons non limités, leurs voies sont souvent de mauvaise qualité : nids de poule, revêtements au rabais, travaux à répétition... Bref, autant de problèmes de sécurité qui contraignent les autorités à abaisser certaines portions jusqu'à 80 km/h. Sans compter les chiffres de l'accidentologie peu/pas communiqués (voir article) : on est finalement bien loin de l'eldorado automobile tant fantasmé.
Verdict : nous sommes les plus chers, mais nous disposons du meilleur réseau autoroutier d'Europe
Si nos autoroutes sont les plus chères du continent avec celles de l'Espagne, nous bénéficions tout de même du réseau le plus sécurisé. Revêtements, sécurité, signalisation, propreté... nous sommes encore aujourd'hui les plus performants d'Europe.
On se souvient d'une étude EuroRAP, qui avait déjà validé notre pole position en 2010 devant les Pays-Bas, selon une trentaine de critères précis.
Illustration de l'étude EuroRAP de 2010 – Source : Le Figaro
Alors oui, nos autoroutes sont les meilleures mais elles sont aussi les plus chères, jouissant d'une « rentabilité exceptionnelle » dénoncée par l'Autorité de la concurrence : leurs tarifs ont augmenté de plus de 21% depuis 2004, soit quatre points de plus que l'inflation. Selon l'institution, l'Etat devrait revoir leur réglementation.
Pour conclure : on pourrait stopper l'hémorragie de nos porte-monnaies tout en préservant notre qualité d'excellence. Et ponctionner une partie de leurs (très gros) profits, notamment pour combler une partie des 2 milliards d'euros convoités par Ségolène Royal suite à l'abandon de l'écotaxe. Cher gouvernement, au boulot !
Sources de l'article : BFMTV, France 2 et Le Figaro
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