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Xavier Dupont de Ligonnès : le suspect le plus recherché de France et sa passion pour les voitures américaines

Entre l'Anglaise Spitfire qu’il a reçue en cadeau pour son Bac et sa classique C5 qui accompagne sa fuite jusqu’au Var, il y eut de belles Américaines... Regard sur quelques partenaires de route de Xavier Dupont de Ligonnès, le suspect le plus recherché de France depuis l’assassinat de sa famille en avril 2011.

Xavier Dupont de Ligonnès : le suspect le plus recherché de France et sa passion pour les voitures américaines

Souvenez-vous : « On était au cinoche en famille […] Si c’est pas trop tard, tu me rebipes, ou tu m'envoies un petit SMS et je te rappelle. Là, je vais coucher les enfants, dire bonsoir à tout le monde. A tout de suite ! Peut-être... »

Un message au ton enjoué, déposé sur le répondeur de sa sœur Christine le dimanche 3 avril 2011 à 22h37. Un message terriblement glaçant quand on connaît la suite de la soirée, de ce terrible drame familial et de cette énigme criminelle qui court toujours…

Près de 14 ans après la tuerie qui s’est déroulée au 55, Boulevard Schuman, dans le nord-ouest de Nantes, dans l’intimité de cette maison bourgeoise, Xavier Dupont de Ligonnès demeure en effet introuvable. Rien. Peanuts… Non, rien de rien, mis à part des pistes plus ou moins farfelues (y compris la méprise de Glasgow en 2019, quand la police a cru l’avoir démasqué) que les enquêteurs ne cessent de vérifier et de remonter, sans relâche, mais en vain jusqu’à maintenant.

Quand le suspect n°1 quitte Nantes pour le sud de la France

C'est à bord de sa Citroën C5 de première génération que le père de famille quitte Nantes le 10 ou le 11 avril 2011 pour le sud-Est de la France - Crédit DR Citroën
C'est à bord de sa Citroën C5 de première génération que le père de famille quitte Nantes le 10 ou le 11 avril 2011 pour le sud-Est de la France - Crédit DR Citroën

Le fugitif le plus recherché de France depuis le 21 avril 2011, pour lequel un mandat d’arrêt international a été émis le 10 mai suivant, est soupçonné d’un quintuple assassinat. L’assassinat de son épouse Agnès, et de leurs quatre enfants : Anne, Arthur, Benoît et Thomas (Ndlr : assassiné quant à lui vraisemblablement dans la nuit du 5 au 6 avril, à son retour d’Angers), qu’il a préalablement drogués puis abattus à bout portant, après avoir pris soin d'équiper d'un silencieux la carabine 22 long rifle qui avait appartenu à son père.

Depuis, plus aucune trace du suspect, de ce père de famille qui aurait aujourd’hui 63 ans. Alors est-il mort ? S’est-il suicidé comme d’aucuns le pensent ? Ou au contraire est-il planqué depuis tout ce temps ? A-t-il changé d’identité et de physionomie, comme s’en persuadent certains autres, pour refaire sa vie quelque part en France ou ailleurs, aux Etats-Unis pourquoi pas, l’autre pays qu’il connaît avec autant de précision que son missel ?

Impossible à dire. Toutes les hypothèses restent ouvertes. Toujours est-il qu’en attendant, les policiers galèrent et rongent leur frein. Ils restent au point mort. Un sentiment d’autant plus frustrant qu’à l’époque des faits, ils avaient pris l’affaire en main avec dix jours de retard sur le fuyard, et supposément quinze jours après les homicides.

Xavier Dupont de Ligonnès s’est fait la malle à bord de sa Citroën C5 le 10 ou le 11 avril 2011, comme si de rien n’était semble-t-il, après avoir passé quelques jours seul sur la scène de crime. Le temps d’enfouir les corps dans le jardin, sous la terrasse, de tout nettoyer dans la maison, puis d’organiser soigneusement son départ auprès des proches, des collègues et établissements scolaires, racontant aux uns une mutation professionnelle précipitée pour l’Australie, et à d’autres, l’obligation de rejoindre les USA de toute urgence dans le cadre d’une étrange mission d’agent double…

Persuadé d'avoir convaincu son auditoire, le fan de thriller trace la route durant 1000 kilomètres. Il roule vers le sud-Est de la France, jusqu’au département du Var, qui lui est familier depuis 20 ans.

Sa berline, ce grand rouleur l’utilise généralement du lundi matin au vendredi après-midi, pour son travail de « VRP » en tant que gérant-salarié. Cette routière au double chevron est l’une de ses plus récentes voitures d’occasion fétiches.

La Triumph Spitfire, la biplace du « fils à papa »

Fin des années 70. Pour son bac, son père lui donne les clés de sa Triumph Spitfire décapotable - Crédit DR
Fin des années 70. Pour son bac, son père lui donne les clés de sa Triumph Spitfire décapotable - Crédit DR

Les voitures, à propos, c’est toute une histoire pour lui, une passion de jeunesse qui ne l’a jamais quitté. Cela commence vers l’âge de 18 ans, dans le quartier Notre-Dame, à Versailles, sa ville natale, quand son père lui donne les clés de sa rutilante Spitfire décapotable. C’est un cadeau. C’est pour son bac obtenu sur les bancs de l'institution Saint Thomas d’Aquin.

La Triumph Spitfire est une belle Anglaise, ciselée à dessein pour en mettre plein la vue. Cela tombe bien, XDDL adore la frime, tant et si bien que c’est à cette époque, à la veille des années 80, qu’il fait la connaissance d’Agnès, celle qui deviendra sa femme bien plus tard.

Le modèle Spitfire, 315 000 exemplaires au compteur, a vu le jour au début des années 60. Ce roadster est assemblé dans l’usine Triumph de Coventry, au Royaume-Uni. Il repose sur le châssis de la berline/break Triumph Herald et profite d’une conduite agile. Sous le capot, la Spitfire embarque en revanche un moteur pas franchement pêchu, autour de 70 chevaux seulement, distillés notamment par le bloc 4 cylindres en ligne 1,4 essence de sa dernière variante, construite entre 1974 et 1980.

Au volant de la Triumph, le fils d’Hubert Dupont de Ligonnès rêve déjà de prendre l’air du large, de quitter les Yvelines pour l’Amérique, afin d’y découvrir les paysages à perte de vue et d’autres de ces voitures de légende qui le fascinent.

De vieilles Américaines pour financer le Roadtrip

C'est entre autres au volant d'une mythique Ford LTD break que Xavier Dupont de Ligonnès et son ami Michel sillonnent les Etats-Unis durant plus d'un an au tournant des années 80-90 - Crédit DR
C'est entre autres au volant d'une mythique Ford LTD break que Xavier Dupont de Ligonnès et son ami Michel sillonnent les Etats-Unis durant plus d'un an au tournant des années 80-90 - Crédit DR

Environ dix ans se passent… Nous sommes au tournant 1989-1990. Avec son meilleur ami du moment, Michel, qu’il a rencontré dans le sud dans le cadre du boulot (Ndlr : atteint d’un cancer, Michel s’est suicidé en 2018), il s’envole vers les USA pour un roadtrip qui va durer un an-et-demi.

Les deux copains sillonnent les Etats-Unis d’Est en ouest et du nord au sud. Ils empruntent notamment la fameuse Route 66, à bord de voitures emblématiques telles que le Ford LTD Break.

Ce modèle spacieux de 5 mètres de long est assez mythique localement. C’est en effet l’un des véhicules les plus populaires du pays entre les années 60 et 90.  A tel point qu’on le retrouve souvent à l’écran : dans les films, téléfilms et séries US tournées à cette période.

Les deux routards bourlinguent sans retenue, dans 48 des 51 états, de la Floride à la Californie en passant entre autres par le Texas, où XDDL fait alors la rencontre d’une certaine Mindy, qui y tient un ranch, et avec laquelle il gardera contact.

En balade comme en cavale, l’argent peut très vite venir à manquer. Ne serait-ce que pour mettre de l’essence dans le réservoir et trouver une crèche pour passer la nuit.

C’est ainsi que durant cette année blanche, les futurs trentenaires se mettent à financer leur séjour  en investissant des dollars dans des voitures iconiques… Ils les achètent au fil de leur avancée, puis les revendent à leur retour en France, à des amateurs de véhicules de collection.

Ce business, Xavier Dupont de Ligonnès continuera de s’y adonner de longues années encore. Entre-temps il a épousé Agnès, son amour de jeunesse, puis est devenu père. Le couple s’est installé dans le sud de la France, dans le Var d’abord, à Lorgues (à partir de 1992) puis à Sainte- Maxime, avant de résider en Loire-Atlantique, à Pornic (de 1998 à 2003), puis enfin à Nantes.

Le Ford Bronco, l’un des signes trompeurs de richesse 

Un Ford Bronco (pas forcément ce modèle précis), un 4x4 popularisé aux Etats-Unis dès les années 60-70, avait appartenu un temps au père de famille nantais - Crédit DR
Un Ford Bronco (pas forcément ce modèle précis), un 4x4 popularisé aux Etats-Unis dès les années 60-70, avait appartenu un temps au père de famille nantais - Crédit DR

L’importation de voitures américaines est pour lui « un complément de revenus », dit-il. Un job secondaire très ostensible en tout cas, qui fait indéniablement sa fierté. Certains des voisins se rappellent d'ailleurs avoir vu régulièrement d’impressionnants modèles stationnés devant ses domiciles successifs.

Les marques emblématiques telles que Ford, Mercury, Pontiac et Dodge, c’est une passion que l’assassin présumé partage notamment avec deux amis collectionneurs, deux mordus de voitures américaines, co-associés d’un garage du Morbihan. XDDL leur rend visite fréquemment, jusqu’à encore quelques semaines avant le drame.

Parmi les modèles d’occasion qui avaient la préférence du père de famille, il y avait notamment eu un Ford Bronco* couleur sable. Cet utilitaire 3 portes et cinq places était notamment en vogue à une époque sur le rivage californien, là où s’étaient formés Les Beach Boys, l’un des groupes pop-rock chers à l’ancien lycéen versaillais.  

Le Bronco est un tout-terrain à la garde au sol énorme, un opus du genre pur et dur, avec au fil de son essor une envergure allant de 3,80 à 4,60 mètres. Ce modèle quatre roues motrices à la dotation de bord innovante et premium a été l’une des innombrables icônes américaines des années 60 à 96 (Ndlr : le Bronco est de retour sur le marché depuis 2020) année où Ford met provisoirement fin à sa carrière commerciale, lui greffant alors en guise de tour d’honneur de puissants moteurs V8 sous le capot.

Ce vaillant 4x4 à l’ovale bleu, qu’il aurait potentiellement revendu bien avant le drame, faisait assurément partie de ces signes extérieurs qui donnaient à Xavier Dupont de Ligonnès l’impression d’être riche sans l’être du tout…

Il croule sous les dettes et s’enferme dans le déni

En public, comme dans ce cours de country, le mari d'Agnès affichait un sourire radieux et ne laissait rien transparaître de ses problèmes financiers - Crédit DR
En public, comme dans ce cours de country, le mari d'Agnès affichait un sourire radieux et ne laissait rien transparaître de ses problèmes financiers - Crédit DR

Depuis l’arrivée à Nantes en 2004, celui qui travaillait en tant que commercial itinérant croulait en réalité sous les problèmes financiers. Les sociétés et projets qu’il avait mis sur pied, notamment la Selref, puis La Route des commerciaux, n’avaient pas rencontré le succès escompté. Et tout l’héritage qu’Agnès avait touché au début des années 2000 avait été englouti par cet endettement chronique, comme dans un puits sans fond.

Dans ce contexte critique, il fallait malgré tout trouver de l’argent pour payer les 1500 euros de loyer mensuel de la maison du 55 Boulevard Schuman, pour payer les études des enfants, etc. Mais pas de vague surtout ! Personne ne devait être mis au courant : ni les enfants, et encore moins l’environnement extérieur.

C’était un aveu d’échec, une honte absolue pour le patriarche de 50 ans. Dès lors, en public, il adoptait son sourire de façade ultra-bright, n’en déplaise à sa molaire manquante, préférant continuer à jouer les papas sans histoires et les maris radieux, notamment lorsqu’il accompagnait Agnès à ses cours de country.

Hasard ou coïncidence, en ce début avril 2011, les huissiers avaient prévu de débarquer au domicile des Dupont de Ligonnès pour réclamer cinq mois de loyers impayés et autres dettes officielles se chiffrant a minima à 20 000 euros. Parallèlement, le mari d’Agnès devait toujours 50 000 euros à une ancienne maîtresse.

La C5, la familiale qui emmène les futures victimes au resto…

La Citroën C5 de Xavier Dupont de Ligonnès est découverte dans la nuit du 21 au 22 avril 2011, sur le parking de l'hôtel Formule 1 situé à Roquebrune-sur-Argens, dans le Var - Crédit DR
La Citroën C5 de Xavier Dupont de Ligonnès est découverte dans la nuit du 21 au 22 avril 2011, sur le parking de l'hôtel Formule 1 situé à Roquebrune-sur-Argens, dans le Var - Crédit DR

Ce dimanche 3 avril, quoi qu'en soit cette pression, le père de famille ne laisse rien transparaître. Il est même d’humeur radieuse. Il invite sa femme et trois de ses enfants au cinéma (ndlr : Thomas est à Angers ce dimanche-là). Puis ils partent dîner au restaurant Le Charolais Grill, situé à Saint-Herblain, à environ 10 km au sud de la maison.

Pour l’occasion, la Citroën 5 bleu marine métallisée est de sortie. Elle regagnera le domicile peu après 22 heures… On connait hélas la suite des faits…

La berline immatriculée 235 CJG 44 s’évapore en même temps que son propriétaire. On sait que XDDL va passer la nuit du 11 avril dans un hôtel Première Classe de l’agglomération toulousaine. On sait aussi que le 12, il va descendre à L’Auberge de Cassagne, un établissement 5 étoiles du Pontet (Vaucluse). Il s’y présente sous un faux nom, celui de Xavier Laurent…

Deux jours plus tard, on apprend grâce aux caméras de surveillance qu’il a retiré 30 euros dans un distributeur de billets de Roquebrune-sur-Argens, dans le Var. C’est précisément dans cette commune, sur le parking de l’hôtel Formule 1, que sa C5 sera retrouvée par une patrouille de gendarmes dans la nuit du 21 au 22 avril. Le suspect l’aurait en fait abandonnée là dès le vendredi 15 avril vers 16 heures.

Un promeneur raconte, ce jour-là, avoir vu un homme correspondant à Xavier Dupont de Ligonnès. Il marchait sur la Route des Châtaigniers et se dirigeait à pied vers la forêt, confie ce témoin. Il portait une housse sur l’épaule, semblable à l’étui d’un fusil…

*Sur l’avis de recherche émis par les enquêteurs en avril 2011, figure entre autres un véhicule badgé Pontiac. Il s’agit en fait du Ford Bronco.  

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