Le 24 avril 1975, la dernière DS, une 23 ie Pallas Bleu Delta, quitte l’usine du quai de Javel. La fin d’une époque glorieuse pour Citroën, qui vient d’être racheté par Peugeot… L’occasion de revenir en photos et vidéos sur l’incroyable carrière (20 ans !) d’un modèle qui ne l’est pas moins.
Citroën n’a pas organisé de cérémonie grandiose pour la fin de la Ds, sa création la plus mythique. 1 330 755 berlines ont été fabriquées (le break s’arrêtera début 1976, portant la production totale à 1 455 746 unités). La 23ie Pallas Bleu Delta s’en est partie chez son ultime propriétaire, un Girondin ayant déjà possédé huit exemplaires de la Citroën. On ne sait pas ce qu’elle est devenue.
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Pas de paillettes...
L’ambiance est plutôt morose chez le double chevron : la crise du pétrole a fait plonger les ventes de cette grande berline, la mauvaise gestion de la marque au double chevron a entrainé son rachat par Peugeot, la toute nouvelle CX n’a pas encore convaincu les amoureux de la Ds… Celle-ci s’est attiré par sa technicité inouïe et le rêve d’un avenir radieux qu’elle incarnait à son lancement en 1955, un immense respect, y compris des non-citroënistes.
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Fascinante, oui, mais révolutionnaire, non
Beaucoup trop complexe non seulement pour révolutionner le monde de l’automobile mais aussi se montrer pleinement rentable, la DS n’en finit toutefois pas de profiter à l’image de Citroën, alors même que celui-ci ne parvient toujours pas à exploiter efficacement le formidable capital qu’elle représente, tant par sa beauté que sa technologie... Nous avons encore eu confirmation de l'impact ahurissant que possède la DS lors de la traversée de Paris que nous avons suivie, juste avant le salon Rétromobile 2025.
En tout cas, nous profitons de cet anniversaire, certes peu joyeux, pour revenir en images, de la plus récente à la plus ancienne, et en vidéos sur la carrière de la formidable DS, plus qu’une voiture, une part étincelante de l’Histoire de France.
24 avril 1975. La dernière berline DS, une 23ie Bleu Delta, quitte l'usine de Javel.
Le chiffre de production (1 330 755) concerne les DS fabriquées à Javel. D'autres seront assemblées dès 1973 à Aulnay, sans compter celles produites à Forest, en Belgique, et à Slough, en Angleterre. Le break continuera jusqu'en janvier 1976, quelques DS étant encore immatriculées en 1977.
En octobre 1971, la Citroën DS reçoit ses dernières évolutions : moteur 2,3 l, poignées de porte encastrées. Photo : A. Martin.Le 7 octobre 1969, la millionnième DS est produite. Objet d'un jeu concours, elle sera gagnée par un étudiant de 22 ans, Gilles Delègue.
L'éclairage dynamique de la DS restylée, fin 1967. 12 ans après son lancement, la Citroën révolutionne encore, même s'il faudra attendre le début des années 2000 pour voir ce type d'éclairage se généraliser...Fin 1967, la Citroën DS reçoit un tout nouvel avant, doté de quatre projecteurs sous verre, dont deux directionnels. Il serait largement l'oeuvre de Robert Opron, qui succèdera à Bertoni à la tête du bureau de style.En 1965, la Citroën DS reçoit de nouveaux moteurs, dont un 2,2 l de 100 ch DIN sur la version 21 qui lui permet d'accrocher les 175 km/h. Ici, un soir à la place des Vosges, à Paris, en finition Pallas...1965, la DS prend son envol dans Fantômas se déchaîne, d'André Hunebelle. Louis de Funès, Jean Marais et Mylène Demongeot sont les stars de ce film, en plus de la Citroën. Photo : J. Dubourg.Salon de Paris, 1962. Superbe idée de Citroën mettant en valeur le nouveau museau de la DS, plus aérodynamique. Une bonne soeur n'y reste pas insensible, non plus que De Gaulle, qui restera plusieurs minutes devant, extatiqueFameuse image publicitaire de 1959, mettant poétiquement en valeur la suspension hydropneumatique la Citroën, ici non pas une DS mais une ID, variante simplifiée lancée en 1957.Janvier 1959, une Citroën ID pilotée par Paul Coltelloni remporte le rallye de Monte Carlo.1958, à Oran, en Algérie. Le général De Gaulle parade à bord d'une DS au toit ouvrant spécialement ménagé. La Citroën lui sauvera la vie lors de l'attentat du Petit Clamart en 1962...Octobre 1955. Des essais clients ont lieu en marge du salon de Paris. Les DS, encore des prototypes, connaîtront un certain nombre de pannes. Par ailleurs, une sera accidentée par un conducteur qu'elle a trop mis en confiance...Octobre 1955, salon de Paris. La Citroën DS produit l'effet d'une bombe : près de 12 000 seront vendues la première journée, et 80 000 à la fin de l'évènement.Fin 1955, peut-être avant le salon de Paris, cette image laisse croire que la production de la DS est lancée à Javel. En réalité, elle a été prise rue du Théâtre, à Paris, et met en scène des autos assemblées à la main au bureau d'études...Dessin de Flaminio Bertoni représentant une Citroën DS presque finalisée, en janvier 1955, quelques mois à peine avant la présentation au public !Flaminio Bertoni, le créateur des lignes de la DS (ainsi que de celles des Traction, 2CV, Ami 6...), ici peut-être en 1953.Paul Magès, le concepteur du système hydraulique de la DS. Il n'aura pas de mots assez durs contre la direction de Citroën qui a créé le liquide rouge, le LHS pour éviter de payer les royalties que le Lockheed préconisé par Magès impliquait. Corrosif, le LHS sera à l'origine des fuites incessantes des premières DS !L'ingénieur André Lefebvre dirigera les études de la Citroën DS. Brillant et charismatique, il saura impressionner jusqu'à Ferdinand Porsche...Pierre-Jules Boulanger, patron de Citroën, lança dès 1938 les études de la VGD (véhicule de grande diffusion) qui débouchera sur la DS. Il se tua le 11 novembre 1950 au volant d'une 15-6, dont, paraît-il, il dégonflait les pneus pour augmenter le confort...
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