Avec la menace qui pèse sur le diesel dans certaines villes allemandes, ce sont les acheteurs qui sont désormais dans l'expectative : faut-il acheter un diesel Euro 5 ou antérieur aujourd'hui ? L'attente donne lieu à des milliers de véhicules invendus sur parc et dont l'avenir est bien flou.
Ce qui est connu sous le terme générique de « dieselgate » est décidément plus qu’un événement qui éclabousse seulement celui par qui le scandale est arrivé : Volkswagen. Car le fait a mis à jour des mœurs peu recommandables dans toute l’industrie automobile à commencer chez celle qui était jusque-là désignée comme la référence en qualité et modèle de fonctionnement : l’Allemagne. Depuis, les constructeurs autrefois solides compatriotes se dénoncent, tandis que le pouvoir politique qui doit tant à son industrie automobile essaie de prendre ses distances tout en gardant les cuisses propres. Cependant, en Allemagne, on garde toujours ce discernement que l’on aimerait voir plus souvent de ce côté-ci du Rhin.
Pour lutter contre la pollution, les marques du groupe Volkswagen proposent Outre-Rhin des bonus en cas de reprise d'un vieux diesel. VW songe à faire de même dans le reste de l'Europe.
De l'autre côté du Rhin, les grands constructeurs allemands ont accepté de participer à un fonds destiné à financer des projets anti-pollution. Mais le patron de BMW aimerait voir les autres marques participer.
Electrique et hybride ou thermique, il faudra choisir, et plus rapidement qu'on ne peut le penser selon l'équipementier allemand Continental qui affirme que les constructeurs allemands arrêteront d'investir dans le thermique à partir de 2023.
La startup TerraE, dirigée par des spécialistes de l'électronique et de la batterie, est en passe de trouver un accord pour construire la "super" usine allemande de batteries au lithium. Une étape nécessaire avant que la demande des constructeurs pour ces batteries n'explose dans les années à venir.
Les choses bougent chez les constructeurs allemands. D’un monde au-dessus de tout soupçon et de l’image d’un modèle envié par le reste du monde sans oublier une certitude de qualité innée on est passé aux relents d’un « dieselgate » qui ne cesse d’ébranler l’édifice. On nous aurait donc menti et ces gens-là se seraient même entendus pour entretenir l’illusion. Plus dure et la chute mais en interne les règlements de compte ont aussi cours. Au plus haut niveau y compris. Ainsi récemment chez Audi.
L’idylle semble consommée entre le gouvernement allemand et ses constructeurs compatriotes au fur et à mesure que l’écran de fumée se dissipe sir les mœurs de ces derniers. Après les trucages des moteurs diesels, voici le moment de mettre sur la table les ententes illicites. C’en est trop pour le politique qui a décidé de prendre à présent les devants. Ainsi, Le ministre allemand des Transports a ordonné ce jeudi le rappel d'environ 22 000 véhicules de marque Porsche.
Si, entre les constructeurs allemands, il y a eu un jour un tous pour un et un pour tous, face à la politique européenne portant sur la réduction des émissions polluantes des voitures carburant au diesel, c’est clairement à présent du chacun pour soi. Les allusions de collusion révélées par le magazine Der Spiegel ont fait son effet, jusqu’à sensibiliser une Commission européenne qui a saisi les autorités de la concurrence européennes pour enquête. Le premier constructeur allemand à sortir du bois est BMW qui prend ses distances avec les marques compatriotes tout en clamant son honnêteté.
C’est une bonne nouvelle pour le ballon rond, surtout allemand, mais c’est aussi une information qui laisse aux amateurs de sport automobile un goût amer. On sait en effet que, depuis l’éclatement du scandale du « dieselgate », Volkswagen a revu tous les investissements du groupe, avec notamment des conséquences sur les programmes engageant la marque en compétition automobile. Pour payer amendes et procès de par le monde, il fallait bien trouver l’argent quelque part. Sauf que Volkswagen vient d’aligner 30 millions d’euros pour soutenir l’équipe allemande de football. Une sacrée somme qui a mis fin au partenariat entre la sélection d’outre-Rhin et Mercedes-Benz qui durait depuis 45 ans !