Supermotard, interview d'Adrien Chareyre, champion du monde 2011: direction 2012
Un quatrième titre mondial pour Mister Adrien Chareyre, lui que certains mettaient au placard en début de saison… Les sourires de la première manche à Busca (Italie) où le pilote Fast Wheels terminait en septième position se sont estompés au fur et à mesure des GP concluant par la couronne mondiale. Une bien belle revanche qui fait taire les plus « pessimistes ».
Tu t'es déjà exprimé dans nos colonnes sur « l'accrochage » avec ton frère (pour le relire, c'est ici) à la fin de la seconde manche, arrives-tu quand même à profiter de ton nouveau titre ?
- Adrien Chareyre : « Non c'est clair que je n'en profite pas du tout car il est impossible pour moi de le fêter. Ça ne veut pas dire pour autant que je ne suis pas satisfait de ma saison. Au contraire…
Nous (le team) nous sommes tous beaucoup investis tout au long de l'année pour en arriver là et le travail a payé. »
Rouleras-tu Fast Wheels en 2012 ?
- Adrien Chareyre : « Je n'ai pas encore la confirmation à 100% mais il y a de fortes chances que oui. »
Toujours avec le soutien de l'usine Aprilia ?
- Adrien Chareyre : « Oui et c'est vraiment une très bonne chose… »
La moto va-t-elle évoluer pour l'année prochaine ?
- Adrien Chareyre : « Je ne sais pas encore ce qui est prévu pour le développement même si ce dernier va continuer en 2012. On y verra plus clair dans les mois à venir. »
As-tu rattrapé le retard que pouvait avoir ton Aprilia sur par exemple la TM qui est l'une des meilleures machines du plateau ?
- Adrien Chareyre : « Nous avons beaucoup travaillé durant cette année mais nous avons encore un déficit côté maniabilité sur la partie terre… Nous avons une machine vraiment très performante sur le bitume ce qui fait que nous sommes désormais très compétitifs sur les deux surfaces. »
Ta machine se rapproche-t-elle de celle de VDB ?
- Adrien Chareyre : « C'est bien la même marque mais ce n'est pas du tout la même machine. Nous n'avons pas les mêmes suspensions (avant et arrière) ni le même moteur. Lui utilise le moteur « big bang », moi non. Au début de l'année j'étais plutôt le pilote « B », je n'ai donc pas pu avoir droit au même type de moteur… et au fur et à mesure des courses nous n'avons pas voulu changer car ça se passait bien avec le moteur que j'avais. »
Serait-il possible que tu optes pour un moteur de type « big bang » pour l'année prochaine ?
- Adrien Chareyre : « C'est encore en point d'interrogation mais je devrais l'essayer durant l'hiver… si je confirme avec Aprilia. »
Un nouveau titre mondial est un véritable plus côté sponsor permettant de rendre la vie vraiment plus facile ?
- Adrien Chareyre : « Il ne faut pas se leurrer. Ce n'est pas en gagnant un titre Supermoto que tout devient facile. La conjoncture actuelle est difficile, le supermotard n'y échappe pas. Un titre mondial n'arrange pas tout avec des financements qui ne deviennent pas évidents pour autant. Mes sponsors devraient rester les mêmes mais c'est encore à confirmer ».
Est-ce que le fait d'être dans un « petit » team n'est pas un frein sur le nombre de roulages hivernaux ?
- Adrien Chareyre : « Paradoxalement non. Au contraire, le fait d'être dans une structure moins lourde nous donne plus de liberté et de réactivité sur les différents roulages ce qui me permet de faire suffisamment de tests ».
Au mondial les pneumatiques ne devraient plus être uniques pour 2012, penses-tu que ça soit une bonne chose pour la discipline ?
- Adrien Chareyre : « Il n'y a rien de sûr… mais si c'est le cas ce sera une bonne chose côté fréquentation et organisation mais ça ne sera pas forcement un point positif du point de vue financier. Certes les petits teams auront des aides pour pouvoir participer aux championnats mais tous les pilotes n'auront pas forcément les pneus gratuits… »
Si on passe à plusieurs manufacturiers, Sylvain Bidart devrait participer à la totalité du mondial dès l'année prochaine, sera-t-il un client sérieux ?
- Adrien Chareyre : « Ça serait une bonne chose qu'il soit présent, de meilleurs pneus peuvent resserrer la bataille de tête mais pas forcement bouleverser la hiérarchie actuelle même si quelque surprises peuvent se faire. Il ne faut pas pour autant croire que le top trois se retrouvera dans le top 15 l'année prochaine. Les bons pilotes sont devant quels que soient les pneus. »
Le Supermotard va mieux actuellement, vit-il à ton avis un second souffle ?
- Adrien Chareyre : « Si la disciple va là où il y a un intérêt pour le spectateur, le monde sera au rendez-vous. Il faut arrêter d'aller faire des courses dans des pays où il n'y a personne qui s'intéresse à ce type de compétition…»
Photos
- Stéphane Bernard, Pro-Photo www.pro-photo.fr.
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