Sécurité Routière - L'éthylotest obligatoire: De quoi être ivre de colère ?
Le 1er juillet prochain, tout conducteur d'un véhicule motorisé, et donc, de deux roues y compris, devra être en mesure d'exhiber un éthylotest lorsque, contrôlé sur le bord de la route, il lui sera demandé les pièces obligatoires à la conduite dudit véhicule. Une obligation qui prend aussi des atours de juteuse affaire économique, une opportunité que beaucoup ont compris. Jusqu'à faire passer les bonnes intentions sur lesquelles repose cette initiative, soit lutter contre l'alcoolisme sur les routes, pour de fallacieux prétextes masquant, en fait, une nouvelle occasion de faire trinquer les usagers. Au sens figurer cette fois.
Car force est de constater que le message se trouble au fur et à mesure que l'échéance approche. Jusqu'à mettre à mal le taux de tolérance du citoyen lambda. Ce sont d'abord des éthylotests douteux qui sont proposés, avec des tarifs allant de 1 à 100€ ! « Les consommateurs doivent être vigilants » prévient ainsi Fanny Guibert, journaliste à « 60 Millions de consommateurs » qui explique avoir constaté la réalité d'éthylotests gadgets sans garantie sérieuse, d'alcootests chimiques normalement vendus à 1 € et mis en ligne à 5 € ou des appareils numériques à 10 €, alors que des équipements de ce type coûtent aux environs de 100 € . Et il est jusqu'au sigle de la Sécurité Routière qui se trouve, à l'occasion, dévoyé.
« Le décret n'est pas très clair mais il faut comprendre que l'éthylotest doit porter un marquage de certification de type NF contrôlé par le LNE ou une mention de conformité renvoyant vers une de ces normes : NF X 20-702 (éthylotest chimique) ou NF X 20-704 (éthylotest électronique) » ajoute le même média. Mais comme si cela n'était déjà pas assez compliqué de s'y retrouver, voilà qu'à présent une polémique se fait jour sur les conditions mêmes de la mise en place de la mesure. L'association « I-Test »qui regroupe les fabricants de ces matériels aurait ainsi effectué un travail de lobbying effréné pour s'assurer ainsi d'un juteux marché. Après quelques mois de travail, le Décret tombait. Une efficacité et une dextérité administrative qui laissent pantois.
Bref, tout ceci ne semble guère respirer le sérieux et la rigueur. Une chose, néanmoins, ne fait pas débat: en juillet, si vous n'avez pas l'éthylotest, vous paierez une amende. Là-dessus, tout le monde est d'accord.
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