Renault semble ne plus croire à l'hydrogène
Quelques jours avant de lâcher son partenaire sur la coentreprise Hyvia visant à commercialiser des utilitaires à hydrogène, le directeur général de Renault avouait son scepticisme sur l’hydrogène aux députés de l’Assemblée nationale. Le constructeur français ne croit plus vraiment dans cette technologie.
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Plus les jours et passent et plus le futur de l’industrie de l’automobile à hydrogène s’assombrit. Même si Hyundai n’abandonne pas la technologie et que Toyota vient de dévoiler sa pile à combustible de troisième génération en visant désormais une utilisation utilitaire lourde plutôt qu’exclusivement automobile, le Français Hopium se bat pour sa survie, les ventes de voitures à hydrogène se replient et l’industrie européenne (et mondiale) semble reporter tous les projets de production à grande échelle.
Il y a quelques jours, d’ailleurs, la coentreprise Hyvia de Renault se déclarait en faillite. Elle devait commercialiser des vans propulsés par une pile à combustible (alimentant le moteur électrique en énergie) mais Renault a préféré de ne pas sauver l’entreprise qui perdait beaucoup d’argent.
Luca de Meo n’y croit plus
Devant les députés de la Commission des affaires économiques, quelques jours plus tôt (le 4 février), il l’annonçait déjà à demi-mot :
« La situation d’Hyvia est très difficile car il n’existe pas de marché du véhicule à hydrogène et les conditions pour que ça fonctionne ne sont pas réunies. Je vais vous donner un chiffre : les capacités d’électrolyse en France sont à 30 mégawatts, soit 0,5% de l’objectif initial. Il n’y a tout simplement pas d’infrastructures. On se retrouve dans la situation où on vend des voitures à perte malgré des soutiens très importants. Dans le court terme je ne vois pas comment l’hydrogène pourrait avoir vraiment un impact dans le transport léger. On va peut-être mettre de l’hydrogène dans le FlexEvan avec des batteries et on a récemment présenté le Renault Emblème avec une technologie combinant batteries et hydrogène mais le business case n’est pas là du tout et les infrastructures sont catastrophiques. Ça sera peut-être utilisé pour les camions sur les grands axes et pour faire de l’acier vert mais je vois ça arriver plus lentement qu’on ne l’avait prévu », a-t-il déclaré devant la Commission des affaires économiques.
La question est maintenant de savoir jusqu’à quand Toyota et Hyundai vont poursuivre leurs efforts en la matière et s’il existe un potentiel pour les utilitaires lourds. Ou, dans un tout autre esprit, si une utilisation est possible pour les sportives d’exception possédant un moteur à combustion interne fonctionnant avec du dihydrogène au lieu du carburant fossile. C’est ce que cherchent à faire Solution F en France avec Saleen et NamX et même Alpine se penche sur le sujet avec son Alpenglow. Dans ce cadre très précis, les coûts astronomiques de l’hydrogène paraissent moins problématiques et le bilan écologique de cette solution technique resterait potentiellement meilleur que celui du carburant classique (rien que sur le plan des émissions au pot d'échappement). En termes de communication, ça pourrait compter.
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