Renault : Mitsubishi Corp pourrait prendre une partie du capital
Selon Les Échos, le conglomérat Mitsubishi Corp pourrait entrer au capital de Renault, à hauteur de 10 %. Une opération qui vise à renforcer et apaiser les liens dans l'Alliance.
Le journal Les Échos révèle que Mitsubishi Corp pourrait prendre une partie du capital de Renault, à hauteur de 10 %. Mitsubishi Corp est la plus grande maison de négoce au Japon. Elle détient 20 % de Mitsubishi Motors, le constructeur automobile.
Cette entrée au capital permettrait de renforcer et rééquilibrer les liens entre les membres de l'Alliance. Actuellement, Renault détient 43 % de Nissan. Nissan détient 15 % de Renault et 34 % de Mitsubishi Motors. Il n'y a donc pas de lien direct entre Renault et Mitsubishi, ce qui fait que ce dernier peut se sentir à l'écart. Cette opération permettrait aussi de gonfler la part de l'actionnariat japonais dans Renault, un grand motif de satisfaction au Japon, où l'on trouve la relation entre Renault et Nissan trop déséquilibrée, un élément qui a d'ailleurs participé au refroidissement des relations dans l'Alliance.
Tournant au ralenti depuis plusieurs années, avant même la chute de Ghosn, qui n'a évidemment rien arrangé, l'Alliance compte prendre un nouveau départ en 2020. Fin janvier, elle a posé de nouvelles bases dans la coopération. D'une part, chaque entreprise sera référente dans une zone où elle est déjà forte (l'Europe pour Renault, la Chine pour Nissan et l'Asie du Sud-Est pour Mitsubishi). D'autre part, un constructeur prendra la tête pour le développement de chaque technologie clé, qui sera ensuite répartie entre les partenaires.
Les membres doivent présenter plus en détail leurs nouveaux plans stratégiques en mai (un calendrier qui n'a pas encore été remis en cause par le coronavirus). Il sera donc peut-être aussi question d'annoncer une évolution des liens capitalistiques.
En ce qui concerne Mitsubishi Corp, son entrée au capital de Renault est "une hypothèse de travail parmi beaucoup d'autres" selon une source des Échos, qui ajoute que "si elle devait se matérialiser un jour, ce qui n'est pas le scénario le plus probable, ce ne serait pas dans l'immédiat, en pleine crise du secteur". Le conglomérat japonais pourrait faire une bonne affaire, l'action de Renault étant au plus bas.
Le renforcement des liens semble d'ailleurs plus qu'important dans ce contexte particulier, la pandémie de Covid-19 secouant très fortement l'industrie automobile, quasiment à l'arrêt en Europe. Jean-Dominique Senard, président de Renault, compte d'ailleurs sur la solidarité au sein de l'Alliance pour redémarrer au plus vite.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération