Renault Clio Baccara (1991-1996) : un concentré de luxe abordable, dès 2 000 €
Version chic de la Clio I, la Baccara se signale par le luxe hors normes de son habitacle et ses motorisations généreuses. Cette petite suréquipée se déniche pour une bouchée de pain, mais cela risque de ne pas durer.
Il est des réinventions à la réussite étonnante, et la Renault Clio en fait partie. Succédant à la R5, qui a su, avec la Supercinq, créer un début de dynastie à succès, la Clio est parvenue à la remplacer et initier une lignée dont le Losange fait toujours ses choux gras. Plusieurs raisons à cela. D’abord, la citadine au losange, par ses dimensions, son confort, ses qualités routières et son équipement a largement renouvelé les codes de sa catégorie dès sa sortie en 1990. Ensuite, elle est arrivée à un moment où les stars du segment B (Fiat Uno, Peugeot 205, Opel Corsa) vieillissaient. Techniquement, la Clio utilise pourtant une plate-forme de Supercinq, elle-même dérivant de celle des R9-R11, ainsi qu’une bonne partie des mécaniques de celles-ci, auxquelles elle ajoute le moteur Energy inauguré par la R19 en 1988. Elle confirme les progrès réalisés en matière de qualité par le losange, d’abord vus sur la 19.
De plus, dessinée avec fluidité dans un style très moderne, la petite Renault rencontre très vite un succès mérité, devenant en outre Voiture de l’Année 1991. Elle le renforce par une dynamique de gamme très forte. En effet, cette année-là, elle bénéficie d’une variante qui va faire saliver la clientèle : la Baccara.
À l’instar des Supercinq et R25 du même nom, celle-ci profite d’un cockpit très luxueux. Opulents sièges en cuir Connolly, parements en bois, équipement ultra-complet : vitres et rétros électriques, direction assistée, jantes alliage spécifiques, hi-fi à satellite de commande, antibrouillards, clim et housse à vêtements sous la plage arrière.
Jamais une citadine de série n’en avait offert autant ! Cela se traduit par un prix tout aussi inédit sur une auto si petite et non sportive : 108 000 F, soit 24 800 € actuels. Sous le capot, la Clio Baccara a droit à deux moteurs : le F 1,7 l de 92 ch si elle s’équipe de la boîte manuelle, et l’Energy 1,4 l de 80 ch si elle a droit à la boîte automatique, les deux variantes s’offrant au même tarif. Avec le premier bloc, la Baccara jouit de performances presque sportives (pour l’époque), pointant à 185 km/h.
Elle connaît un joli succès, les amateurs de luxe n’ayant pas forcément besoin d’une carrosserie encombrante, puis va évoluer comme les autres Clio. En 1993, elle bénéficie d’un léger restylage (grille de calandre, rétros agrandis) et se pare de blocs dépollués. En sus, la structure est renforcée et un airbag apparaît dans la liste des options (3 000 F).
À cette occasion, le 1,7 l est remplacé par le 1,8 l à injection de 95 ch déjà vu dans la R19. L’automatique y a aussi droit, mais avec une puissance ramenée à 90 ch. Les techniciens ayant un peu travaillé, la Baccara peut également recevoir l’ABS, chose impossible auparavant car son montage était jugé incompatible avec celui de la clim…
Nouveau relooking en 1996, qui se signale par des projecteurs étrangement hypertrophiés, alors que dans l’habitacle, le double airbag est de série. En 1997, Renault n’ayant plus le droit d’utiliser l’appellation Baccara, la Clio de ce nom devient Initiale, puis elle disparaît en 1998, avec le reste de la gamme : la Clio II est apparue.
Combien ça coûte ?
Étonnamment, alors qu’il s’agit d’un youngtimer connu, performant et assez particulier, la Clio Baccara n’a pas vu sa cote s’envoler. Pour 2 000 €, on accède à une 1,4 l automatique en bon état, alors qu’une belle 1,7 l manuelle, restant sous les 120 000 km, exigera 3 500 €. À 4 500 €, on peut exiger une 1,8 l de moins de 100 000 km, les plus beaux exemplaires dépassant parfois les 7 000 €, à condition d’avoir un kilométrage très faible.
Quelle version choisir ?
On devrait plutôt parler de celle à ne pas choisir, et encore. Se contentant d’un 1,4 l garant de performances plutôt modestes, la première Baccara automatique manque d’agrément par rapport à ses sœurs, même si la boîte est très douce. Mais celle-ci n’est pas très fiable… Avantage des premiers modèles, ils sont éligibles à la carte grise collection, et peuvent ainsi échapper à certaines restrictions de circulation.
Les versions collector
Toutes, à condition de se trouver en parfait état d’origine et à faible kilométrage.
Que surveiller ?
Côté moteur, rien à redouter de la Clio. Tous, du 1,4 l au 1,8 l, se révèlent très solides, évidemment, si on en a changé la courroie de distribution en temps et en heure. Les alternateurs et démarreurs sont bien moins costauds, mais ils coûtent très peu cher. Sur les versions manuelles, la boîte se révèle endurante.
En revanche, l’automatique est source de bien des problèmes. Pire, ses composants ne sont souvent plus disponibles, et bien peu de garagistes savent travailler dessus. Si une telle transmission vous intéresse, assurez-vous qu’elle fonctionne tout en douceur et que son huile soit bien rose.
Côté carrosserie, la Clio marque une certaine sensibilité à la corrosion, qui attaque parfois sévèrement les ailes arrière, les passages de roue et les planchers. À surveiller. Dans l’habitacle, les plastiques et les cuirs vieillissent bien (à condition d’entretenir ces derniers), mais la ventilation est souvent en panne. Attention aussi à l’antidémarrage, monté à partir de 1996.
Néanmoins, dans l’ensemble, une Clio Baccara manuelle bien suivie affichera une longévité enviable.
Au volant
J’ai pu prendre les commandes d’une 1,8 l manuelle de 1995. On est accueilli par un siège ample et moelleux, très agréable pour tout dire, et un habitacle présentant bien : la Clio II s’avère bien moins flatteuse ! Comme sur la Supercinq dont elle dérive, la Clio I se signale par un volant un poil excentré sur la droite, mais grâce au fauteuil réglable en hauteur, on trouve une bonne position de conduite, l’espace disponible demeurant appréciable. Devant soi, on a droit à une belle instrumentation comprenant même une jauge à huile : ça vaut toutes les tablettes.
En ville, c’est la douceur qui domine la conduite, entre le moteur très souple et rond, la boîte au maniement fluide et la suspension effaçant efficacement les aspérités. Même l’insonorisation est soignée. Sur route, on aimerait plus de peps du 1,8 l à haut régime, mais il assure de belles performances, l’auto étant légère. Cette Baccara en surprend plus d’un par sa vitalité ! Mieux, son comportement routier demeure très actuel grâce au grip et au bel équilibre, sans que le confort n’en pâtisse. En somme, voici une petite youngtimer fort agréable à conduire ! Seul le freinage, faiblard, a réellement vieilli. Enfin, à 8 l/100 km, la consommation moyenne demeure acceptable.
L’alternative newtimer
Renault Clio 2.0 16v Initiale (2006-2009)
En matière de Clio très bien finie et surmotorisée, la 2.0 16v se pose là. À son lancement fin 2005, la troisième génération de la citadine au losange a surpris par la qualité de son habitacle, fort bien présenté et construit surtout dans les versions de haut de gamme. Justement, au sommet de celle-ci trône la variante Initiale, à l’équipement pléthorique : cuir, clim auto, régulateur de vitesse, sono, carte mains libres…
En option, on trouve les xénons, le GPS, la boîte auto ou encore le caisson de basses. Rien ne manque ! Sous le capot, le 2,0 l 16 soupapes d’origine Nissan développe 140 ch, ce qui autorise d’excellentes performances, encore maintenant, tandis que le comportement routier fait référence. À partir de 4 500 €.
Renault Clio Baccara (1994), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 794 cm3
- Alimentation : injection
- Suspension : jambes McPherson, triangles, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV), bras tirés, barres de torsion, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 5 manuelle, traction
- Puissance : 95 ch à 5 750 tr/mn
- Couple : 145 Nm à 2 750 tr/mn
- Poids : 915 kg
- Vitesse maxi : 185 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 9,9 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Clio Bacarra, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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