PSA : un accord avec les salariés pour la reprise de la production
PSA a signé un accord avec quatre organisations syndicales. Il prévoit la mise en place d'un protocole sanitaire pour redémarrer la production, une solidarité financière des cadres pour maintenir les paies et un ajustement des congés d'été.
L'industrie automobile européenne a été mise à l'arrêt en quelques jours mi-mars, les mesures de confinement pour limiter la propagation du Covid-19 perturbant à la fois la production et la vente. Mais en coulisses, les marques s'organisent pour assurer le plus rapidement possible le redémarrage, d'autant que le déconfinement est évoqué dans plusieurs pays européens, notamment l'Italie et la France. PSA a ainsi annoncé la signature d'un accord social solidaire avec une majorité des organisations syndicales.
Cet accord porte sur du court terme, avec les conditions pour la reprise de l'activité, et du moyen terme, avec des possibilités d'adaptation du calendrier de l'année 2020 en fonction de la relance de la partie commerciale. Il a été signé par quatre organisations syndicales françaises représentatives sur cinq (FO, la CFE-CGC, la CFTC et la CFDT), soit plus de 80 % des salariés. La CGT n'a pas signé.
Le volet principal, c'est la mise en place du protocole des mesures sanitaires renforcées, élaboré avec les équipes médicales, en concertation avec les syndicats et contrôlé régulièrement par des audits. PSA avait déjà présenté la semaine dernière ses pistes pour protéger les salariés dans les usines et éviter une contamination au Covid-19 : porte du masque (deux par jour), séparation de 30 minutes entre les tournées des équipes pour éviter les croisements de personnel, temps supplémentaires pour le lavage des mains…
PSA va aussi pratiquer la distanciation sociale, avec un mètre entre les employés. Cela va donc demander d'adapter la chaîne de production et devrait donc dans un premier temps ralentir la cadence, même si le constructeur n'est pas encore en mesure de chiffrer cela.
La semaine dernière, les syndicats s'étaient toutefois opposés à une reprise dans les usines avant le passage du pic de l'épidémie. PSA ne s'avance donc sur aucune date pour le moment. Il rappelle que sa priorité est de protéger la santé de ses salariés.
Autre aspect de l'accord : la création d’un fonds de solidarité pour garantir une rémunération à 100 % à tous les salariés. Pour assurer le paiement des salaires pendant la période d'activité partielle, PSA a fait appel à la solidarité entre les employés. La mesure sera ainsi financée par le prélèvement de deux jours de RTT dans les compteurs des salariés cadres, d’un jour dans les compteurs des salariés TAM/Ouvriers et par un abondement de l’entreprise. Un geste salué par FO.
Enfin, l'accord porte sur l'organisation des congés d'été. Le calendrier sera adapté au marché automobile. Si celui-ci redémarre bien, avec un afflux de commandes, les congés d'été pourront être réduits à deux semaines, alors que c'est souvent trois.
PSA pense ainsi avoir réussi à trouver un bon équilibre, entre sécurité des employés et pérennité de l'entreprise, le groupe s'attendant à être secoué financièrement par la pandémie.
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