Peugeot 308 Vs Renault Mégane 3 : le match occasion
Après un match occasion concernant les deux citadines les plus vendues en France, en voici un autre, qui concerne cette fois-ci les deux berlines compactes, elles aussi meilleures ventes de leur segment sur le marché hexagonal. Et en tête des ventes, sans surprise, aussi sur le marché de la seconde main. Mais en termes de fiabilité, laquelle faut-il privilégier ?
Si la lutte est serrée entre les citadines au niveau des ventes, elle ne l'est pas moins pour les compactes. Marché sur lequel la Peugeot 308 et la Renault Mégane ont toujours occupé selon les mois et les années la première et la deuxième place de leur catégorie. Au final, c'est la Mégane 3 qui aura été produite en plus grand nombre, mais il faut relativiser, car elle a été commercialisée pendant près de 2 ans de plus que la 308.
On les retrouve bien sûr toutes les deux en grand nombre sur le marché de la seconde main. Mais la berline au losange reste presque deux fois plus présente en volume. un effet de l'arrivée de la toute dernière génération, qui encouragerait les propriétaires à se séparer de leur ancienne ?
En tous les cas, pour l'une ou l'autre, l'intérêt d'un achat en seconde main est essentiellement financier. Un intérêt qui pourrait se retrouver réduit à néant si la fiabilité déplorable de l'une ou de l'autre vous coûtait au final plus cher que d'en acheter une neuve ou une récente… Il est donc important, en cas d'hésitation, de savoir laquelle des deux est la moins "risquée" côté pannes et aléas de fonctionnement. Histoire, indépendamment des goûts de chacun, de faire le bon choix.
Les forces en présence
Peugeot 308 | Renault Mégane 3 | ||
Commercialisation | de 2007 à 2013 (restylage en mars 2011) | Commercialisation | de 2008 à 2016 (restylages en mars 2012 et janvier 2014) |
Nombre d'exemplaires vendus | Environ 1,4 million | Nombre d'exemplaires vendus | Environ 1,6 million |
Moteurs essence |
1.4 VTI 95/98 ch 1.6 VTI 120 ch 1.6 THP 150/155/175/200 ch |
Moteurs essence |
1.6 16v 110 ch (+ version E85) 1.2 TCe 115 ch 1.2 TCe 130 ch 1.4 TCe 130 ch 2.0 16v BVA 140 ch 2.0 TCe 180/190 ch R.S. 2.0 250/265/275 ch |
Moteurs diesels |
1.6 HDI 90/92/110/112 ch 2.0 HDI 136/140 ch 2.0 HDI 150 ch 2.0 HDI 163 ch BVA |
Moteur diesel |
1.5 dCi 85/90/95 et 105/110 ch 1.6 dCi 130 ch 1.9 dCi 130 2.0 dCi 150 BVA/160/165 ch |
Les soucis récurrents de l'une et l'autre
Nous n'avons retenu que les soucis les plus graves pour l'une et pour l'autre. Précision utile : tous les modèles ne sont pas affectés par tous les soucis évoqués, fort heureusement. Pour plus de détails, vous pouvez consulter les maxi-fiches fiabilité respectives des deux modèles :
Peugeot 308 | Renault Mégane 3 | |
Les pannes lourdes ou immobilisantes |
Volant moteur/embrayage. Sur les diesels 1.6 HDI 110, en grande majorité (les HDI 90 et 136/140 sont aussi touchés mais dans une moindre mesure), usure prématurée ou casse du volant moteur bi-masse, ce qui entraîne le remplacement de l'embrayage (parfois avant 40 000 km). 1.6 THP. Et parfois 1.6 VTI 120 (mais plus rare), soucis récurrents de chaîne de distribution, qui peut se décaler et entraîner des pertes de puissance et anomalies de fonctionnement (avec bruits métalliques). Les tendeurs sont le plus souvent en cause. Le THP souffre aussi de casses prématurées du turbo et de faiblesse de l'embrayage. |
Casses moteur. Pour les possesseurs de 1.5 dCi 85 et 105/110 ch, nombreux cas de casse moteur (fragilité de la courroie de distribution, parfois avant 50 000 km). Autre cause, une faiblesse de la pompe à huile, essentiellement sur dCi 90. Enfin, un mauvais positionnement de la pompe d'injection peut aussi entraîner difficultés de démarrage ou au pire des casses moteur sur 1.5 dCi 105. Volant moteur. Sur 1.5 dCi 105 et 1.9 dCi 130, quelques cas de casse du volant moteur, sans que ce soit épidémique.
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Les autres pannes ou faiblesses |
1.6 HDI 110. Casses prématurées du turbo sur un nombre non négligeable de modèles (parfois avant 50 000 km). Également, possibilité de courroie de distribution bruyante (galets). Freinage. Usure rapide des disques et plaquettes (parfois moins de 30 000 km). Trains roulants. Soucis d'équilibrage entraînant des vibrations dans le volant, dès la sortie d'usine. 1.6 VTI 120. Jusqu'en 2009, possible consommation anormale de liquide de refroidissement. Échappement. Risque de fissuration de la tôle pare-chaleur de la ligne d'échappement. |
Injecteurs. Sur le 1.5 dCi 110 essentiellement, soucis d'injecteurs et de joints d'injecteurs, avec des défaillances prématurées (fonctionnement heurté du moteur, difficultés de démarrage). Il faut les remplacer. Renault participe, mais à géométrie variable selon les propriétaires. Embrayage. Défaillances rares mais possibles de l'émetteur/récepteur sur quelque 1.5 dCi 105 et 1.9 dCi 130. À remplacer. |
L'aspect extérieur | Pas grand-chose à signaler à part des faiblesses de joints de portière ou de vitre arrière (assez courant dans ce dernier cas). | Pas grand-chose non plus de noté, si ce n'est de la condensation dans quelques blocs optiques, et quelques toits ouvrants H.S., remplacés sous garantie. |
La finition intérieure |
Volant. Lorsqu'il est en cuir, il pèle et se détériore rapidement (sensibilité aux UV et à la sueur). Accoudoir. À l'avant, fragilité du système de réglage. Bruits parasites. Certains reviennent souvent, comme ceux en provenance de la gâche du coffre, de la plage arrière ou du bloc clim/ventilation. |
Volant et levier de vitesses. En cuir, ils craquellent ou pèlent, bien trop souvent. Bruits de mobilier. Surtout des craquements au niveau des portières, sur mauvaise route. Tirants de porte. Ils claquent, se dévissent ou cassent au niveau des arrêts de porte Infiltrations. Rarement, infiltrations d'eau dans les bacs de porte, les trappes au pied des passagers ou le bac de roue de secours. |
Les dysfonctionnements électroniques/de fonctions à bord |
Système multimédia. Bugs du poste "RT4". Des reprogrammations sont nécessaires. Éclairage. Soucis de passage en code/phare, phares qui s'éteignent seuls. Des rappels ont eu lieu. Boîte BMP6. Capricieuse, elle peut se mettre en sécurité. Des reprogrammations ont été nécessaires. Feux. La 308 claquent des ampoules à la chaîne. Pas de réelle solution. |
ABS/ESP. De l'eau peut s'infiltrer dans les boîtiers ABS et ESP (trop-plein de pluie en provenance de la baie de pare-brise). Résultat, des courts-circuits et des allumages de voyants. Carminat Tom Tom.R-Link. Sur le système Carminat et plus tard sur le R-Link, des bugs peuvent survenir (lenteurs, plantages). Des reprogrammations sont efficaces. Capteurs. Sur les premières séries, les capteurs de pression des pneus (inclus dans les valves) peuvent défaillir. |
BILAN
Sur le papier, et si l'on ne fait que compter les points, les Peugeot 308 et Renault Mégane sont presque au coude à coude pour ce qui est de leur fiabilité. Mais il faut inclure certains détails, comme la gravité des soucis évoqués, leur durée dans le temps et la façon dont les constructeurs respectifs ont assumé ces aléas. Tenant compte de cela, la Mégane s'en sort au global mieux que la sochalienne. En effet, quelques soucis sont moins récurrents et moins graves. Ils sont été plus rapidement corrigés et la marque a aussi, d'après nos enquêtes, été plus prompte à assumer ses responsabilités lors de pannes, tandis que Peugeot a pu traîner un peu plus les pieds. Au final donc, la Renault Mégane emporte ce match fiabilité.
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