Mortalité routière : en France, presque un quart des morts dû à l'absence de ceinture

Depuis de nombreux mois, le sujet sur la baisse de la limitation de vitesse fait débat. Progrès pour les uns, régression et inutilité pour les autres, cet amendement est une vraie patate chaude pour le premier Ministre qui a porté le projet contre vents et marées, quitte, parfois, à vendre un produit avec une publicité mensongère. La hausse de la mortalité ? Elle n'a pas eu lieu, comme nous le prouvent les chiffres de 2017, publiés cette semaine.

Mais alors, où est la catastrophe routière que nous dessine le gouvernement ? Si les automobiles ont fait de tels progrès qu'il faudra probablement le faire exprès pour mourir dans une auto dans les prochaines années, il reste encore énormément de travail à faire en matière de prévention, et non de répression.

Sans surprise, la mortalité routière est à mettre sur le compte de catégories sensibles, comme les cyclistes, qui deviennent une vraie préoccupation. Au delà des comportements dangereux de certains, il se pose aussi le problème des "mentalités", en France, qui sont bien différentes de celles que l'on trouve à Amsterdam, en Belgique, ou dans bien d'autres pays de l'Europe du Nord et de l'Est. Dans ces contrées, le mariage automobile/vélo se fait, ou en tout cas, dure plus longtemps qu'en France. Nous reviendrons d'ailleurs dans les prochains jours sur un sujet plus détaillé sur la problématique des cyclistes dans la mortalité routière....

N'oublions pas non plus les motards, qui continuent d'alourdir les chiffres de la mortalité puisqu'au contraire des automobilistes, dont les valeurs sont en baisse, les conducteurs de deux roues sont toujours plus nombreux à y laisser leur peau sur la route (+ 9 % !). Avec les cyclistes, ce sont les deux seules catégories en hausse. Même la mortalité chez les seniors et les jeunes a baissé l'an dernier.

Mais revenons-en aux chiffres de la mortalité : sur les 3684 personnes qui ont perdu la vie l'an dernier sur la route, 21 % ne portaient pas de ceinture de sécurité (principalement à l'arrière). Ce chiffre grimpe même à 36 % (!) pour les conducteurs de véhicules utilitaires et 26 % pour les chauffeurs poids lourds. C'est tout simplement colossal !

Le gouvernement ne ferait-il pas une fixette sur la vitesse pour en oublier les causes principales (ceinture, alcool, comportements dangereux - prévention) ? Les termes choisis par la Sécurité Routière sont en tout cas minutieusement choisis. L'on ne parle pas toujours de "vitesse excessive", mais plutôt de "vitesse inadaptée". Un exemple concret : un conducteur a un accident et sort de la route à 75 km/h dans un virage limité à 80 km/h, mais qu'il aurait plutôt fallu prendre à 60 km/h (la limitation n'étant ici pas adaptée et trop élevée, et c'est parfois le cas en France dans ce sens-là), l'accident sera alors mis sur le compte de la vitesse. Ce n'est pas ici un excès, c'est une vitesse "inadaptée".

Un amendement sur la limitation de vitesse est-il donc une réponse adéquate à la problématique actuelle de la circulation routière ? Nous vous laisserons le soin de vous faire votre propre avis. Mais sachez une chose : l'Etat a probablement déjà trouvé une nouvelle arme contre les infractions routières, elle s'appelle TruSpeed SE.

Conçu aux Etats-Unis, ce radar ultra compact et portable (5 cm d'épaisseur, 13 cm de largeur et 12 cm de longueur), vendu 5000 € pièce (plusieurs municipalités l'ont déjà reçu), permet d'observer des excès de vitesse allant jusqu'à 300 km/h, et ce jusqu'à 650 m de distance. Son grossissement 7x lui permet également de vérifier la présence des vignettes Crit'Air, du contrôle technique valable. Heureusement, les forces de l'ordre pourront aussi s'en servir pour vérifier la présence de la ceinture et de l'absence de téléphone au volant...