Mercedes SLK 55 AMG (2004 – 2007), deux grandes GT dans un seul petit format, dès 25 000 €
Dans un gabarit très compact, la Mercedes SLK 55 AMG type R171 embarque un énorme V8 5,4 l développant 360 ch qui lui confère des performances de sportives. Mais son truc à elle, c’est plus la polyvalence que la chasse au chrono, ce qui permet de profiter plus souvent des vocalises du gros huit-cylindres.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi le Mercedes-Benz SLK 55 AMG R171 est-il collectionnable ?
Petit coupé-cabriolet au gros V8 atmo, le SLK 55 AMG propose une formule qui n'existera plus jamais dans la gamme de Mercedes. Déjà, parce qu'il n'y a pas de descendance au SLK, ensuite parce que les V8 non suralimentés et non électrifiés ont déserté la gamme Mercedes actuelle. Tout comme les coupé-cabriolets du reste ! Et les normes anti-CO2 empêcheront leur retour. Offrant une polyvalence rare et des performances très élevées, dans une sonorité alléchante, le SLK 55 est une découvrable au caractère unique !
Joli tour joué par Mercedes en 1996 avec son premier SLK. Car oui, cette découvrable a donné un double coup de frais à son constructeur. Déjà par son look radical, tranchant avec les productions très conventionnelles de la firme à l’étoile, ensuite par son concept. En effet, le SLK type R170 remettait à la mode le toit dur rétractable inauguré par Peugeot avec la 402 Eclipse en 1936 puis utilisé par les Américains dans les années 50. L’allemande a connu un immense succès, dû aussi à son prix presque raisonnable, et pour la remplacer, Mercedes a conservé le concept intact. Ligne ravageuse, hard-top pliant, petit gabarit.
Mais cette fois, le langage esthétique s’inspire de celui de la supercar McLaren SLR, lui-même influencé par la Formule 1. Etabli sur une plate-forme raccourcie de Classe C W203, le SLK de seconde mouture, type R171, apparaît en 2004. Il arbore des trains roulants bien plus modernes que ceux de son prédécesseur : essieu avant à trois bras par roue, train arrière multibras, le tout s’agrémentant (enfin !) d’une direction à crémaillère.
D’emblée, cette biplace de 4,08 m de long seulement est proposée en une surpuissante variante AMG, animée par un colossal V8 5,4 l. Atmosphérique, contrairement au V6 du SLK AMG précédent, ce bloc tout alliage codé M113 se dote de trois soupapes par cylindres et développe la coquette cavalerie de 360 ch, pour un couple costaud de 510 Nm. Il s’associe à une boîte auto à convertisseur de couple comptant 7 rapports pour catapulter le SLK de 0 à 100 km/h en 4,9 s. Ca cause !
En clair, le SLK 55 AMG marche plus fort que le BMW Z3 M tout en se montrant bien plus sûr et confortable. Evidemment, le prix s’en ressent : 72 850 €, soit 92 840 € actuels selon l’Insee. Heureusement qu’à l’époque, on n’a pas à ajouter de malus CO2 ! L’équipement se révèle heureusement pléthorique : GPS, cuir, sièges électriques, hifi, chauffage de nuque Airscarf, projecteurs au xénon…
Charismatique, le petit dragster de Stuttgart est très bien accueilli. Fin 2005, un pack Performance apporte des trains roulants encore affûtés : suspension affermie, étriers à 6 pistons, disques avant bimatériaux, jantes bipartites, mais à cette occasion, les étriers de la version standard reviennent à 4 pistons.
Le 55 AMG ne connaîtra pas d’évolution notable jusqu’en décembre 2007, où le SLK R171 subit un restylage léger. 9 541 versions AMG ont alors été fabriquées. Pour 2008, les boucliers et feux sont revus, la boîte est rendue plus réactive et le cockpit bénéficie de légères retouches. Fin 2010, le SLK R171 tire sa révérence.
Combien ça coûte ?
Relativement peu produit, le SLK 55 AMG voit sa cote grimper lentement mais sûrement. Actuellement, un bel exemplaire se déniche dès 25 000 €, mais en dépassant les 150 000 km compteur. A 29 000 €, on en trouve qui s’en tiennent à 100 000 km, et à 32 000 €, on en dégotte à environ 70 000 km. Ajoutez 2 000 € pour une version restylée et 3 000 € si l’exemplaire se dote du pack Performance.
Quelle version choisir ?
Le pack Performance ne s’imposant pas en conduite quotidienne, inutile de dépenser plus pour se l’offrir. Surtout qu’un SLK 55 des 18 premiers mois dispose des mêmes étriers : voici la version à chercher en priorité pour un rapport qualité/prix optimal.
Les versions collector
Tout SLK 55 AMG peu kilométré et en parfait état d’origine est un collector. A fortiori bien optionné et doté du pack Performance. La rarissime Black Series de 2006, produite à 100 unités, est la plus recherchée. Conséquence, elle dépasse largement les 100 000 €.
Que surveiller ?
Bonne nouvelle, le SLK 55 AMG ne souffre pas de tare majeure. Il encaisse sans broncher de très gros kilométrages ! Simplement, il a besoin d’un entretien parfois cher pour rester fiable. Pas de courroie de distribution à changer puisque le V8 s’équipe d’une chaîne double, sans faiblesse. Mais quand il s’agit de changer les 16 bougies (2 par cylindre), la facture peut piquer à cause de la main d’œuvre.
Idem quand les joints de couvre-culasse fuient : leur changement demande pas mal d’heures de travail. Pour sa part, la boîte doit être vidangée tous les 60 000 km. Le module électronique de commande a ses faiblesses : vérifiez que la transmission change de rapport tout en douceur.
Dans l’habitacle, attention, si le système Airscarf ne fonctionne pas, là encore, ce sera cher à réparer. Le toit articulé peut connaitre des avaries, dues à des capteurs défectueux, ce que les inflitrations d’eau dans le coffre n’arrangeront pas.
Enfin, inspectez bien les trains roulants (les jantes coûtent une fortune) ainsi que les freins des exemplaires dotés des étriers à 6 pistons, très chers également. Enfin, si on a le pied lourd, les pneus arrière auront une durée de vie éphémère.
Sur la route
Si l’écran du GPS, petit, a vieilli, le cockpit du SLK 55 est agréable à vivre, par son excellente finition (à quelques détails près), sa position de conduite irréprochable et ses sièges très confortables. Surtout, dès réveil, le V8 donne le sourire par son grondement profond. Sur mauvaises routes, la suspension filtre fort bien les inégalités et on constate vite la bonne rigidité du châssis, ainsi que la douceur de la boîte. La motricité étant bonne, on peut mettre pied dedans, toit baissé.
Là, on se délecte de la vigueur dont le moteur fait preuve à tous les régimes. Ça marche très fort tout le temps dans une bande-son discrète mais très évocatrice de muscle-car américain. Le pied ! La direction se révélant rapide et l’adhérence importante, le SLK, permet d’aller très vite sans effort, seul le clignotement du témoin de l’ESP trahissant les efforts que la voiture déploie pour rester au sol. Toutefois, ce système, pas totalement déconnectable, se montre parfois intrusif, le volant pas assez communicatif, et la boîte bien trop lente à réagir aux injonctions données sur les palettes.
Cela dit, le SLK 55 n’est pas fait pour l’attaque maximale, plutôt pour une conduite rapide et coulée, durant un matin d’été indien, l’Airscarf vous chauffant la nuque. Et s’il pleut, le toit le transforme en un coupé très bien insonorisé. La consommation ? A 12,5 l en moyenne, elle n’a rien de scandaleux, vu la puissance énorme de cette étonnante GT de poche.
L’alternative youngtimer
Mercedes-Benz 450 – 500 SL R107 (1971 – 1989)
Troquant le charme de la fameuse SL « Pagode » contre de la sécurité et du confort, le SL R107 a remporté un immense succès, surtout aux USA. Disponible en V8 4,5 l (225 ch) dès 1973 en Europe, ce roadster doté d’un hard-top amovible délivre de belles performances, qui baissent légèrement en 1977 quand la puissance chute à 218 ch pour cause de dépollution. Une mise à jour a lieu en 1980, où un 5,0 l de 240 ch tout alliage remplace le 4,5 l, avant de chuter à 231 ch fin 1981.
Qu’importe, attelé à une boîte auto à 4 rapports (contre 3 à celle de la 450), ce V8 emmène la 500 SL à plus de 220 km/h et lui fait passer les 100 km/h en 7,8 s. En 1985, un restylage a lieu, qui apporte de grandes jantes de 15 pouces. Le V8 passe à 245 ch, les performances augmentent encore, et le SL peut durer dignement jusqu’à la fin 1989. A partir de 25 000 € en version européenne.
Mercedes-Benz SLK 55 AMG R171 (2005), la fiche technique
- Moteur : 8 cylindres en V, 5 439 cm3
- Alimentation : injection électronique
- Suspension : trois bras, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras , ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 7 automatique, propulsion
- Puissance : 360 ch à 5 750 tr/min
- Couple : 510 Nm à 4 000 tr/min
- Poids : 1 540 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 4,9 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Mercedes SLK 55 AMG R171, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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