Mercedes-Benz ML 63 AMG (2006 – 2011) : le mastodonte qui chante, dès 16 000 €
Quitte à jouer la provocation avec un SUV, autant y aller à fond en optant pour un engin au gabarit conséquent et doté d’un énorme moteur, ici un V8 6,2 l atmo, gorgé de couple et très musical. Ça n’est pas très cher, c’est rare mais le budget d’utilisation est en conséquence…
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi le Mercedes-Benz ML63 AMG est-il collectionnable ?
En soi, tous les modèles proposés avec le V8 M156 spécifique à AMG sont des collectors. Ce bloc magique délivre un agrément à nul autre pareil grâce à sa puissance exceptionnelle et sa mélodie incroyable. Quand il se dote ce bloc, le ML devient un SUV uniquement en son genre, associant un coeur rageur à un grand confort d'utilisation et une praticité remarquable. Une savoureuse association des contraires ! Performant, musical et efficace, le ML63 AMG est à collectionner avant tout de monde, car emblématique d'une époque où on n'était pas obsédé du CO2. Enfin, produit à 9 945 unités, il demeure relativement rare.
Mine de rien, le Mercedes ML premier du nom a joué un rôle capital dans l’expansion des SUV. Lors de son apparition en 1997, c’était le premier grand 4x4 à combiner belles capacités en tout-terrain, grandes prétentions routières et trains roulants modernes. Les Range Rover et Jeep Grand Cherokee s’en remettaient alors à des bons vieux essieux rigides ! Le Mercedes, fabriqué aux USA, son premier marché, a connu un grand succès, ce qui a inspiré la concurrence, BMW et Porsche en premier lieu !
Renouvelé en 2005 et dès lors codé W164, le ML remet tout à plat. Si son prédécesseur adopte un châssis séparé, lui s’en remet à une plus moderne structure monocoque, garante d’une rigidité accrue. Ses trains roulants sont également raffinés, comportant à l’avant une belle double triangulation, et à l’arrière un essieu multibras. En fin d’année, le ML est présenté en version AMG, dotée du tout nouveau V8 M156 conçu par Bernd Ramler, déjà auteur du V10 5,7 l équipant la Porsche Carrera GT.
Le moteur AMG, atmosphérique, joue sur une cylindrée élevée pour combiner puissance et couple très élevés. Dans le cas du ML, ce bloc de 6,2 l développe la bagatelle de 510 ch, pour 630 Nm, au régime certes important de 6 200 tr/min. Attelé à la boîte automatique à 7 rapports 7G-Tronic, ce V8 emmène le ML 63 AMG à 250 km/h, et lui fait franchir les 100 km/h en 5,0 s tout juste. Ça marche fort, malgré un poids de… 2 310 kg ! Mais le Porsche Cayenne Turbo, moins puissant (450 ch) et plus lourd (2 355 kg) est distancé. En conséquence, désormais, il n’est plus question de crapahuter en hors-piste : ce ML se passe de gamme de vitesses courtes. Son truc, c’est la route, avec du fun (la transmission privilégie l’arrière dans sa répartition du couple (60 %).
Le tout, dans un grand confort. D’ailleurs, il se pare de série d’une sellerie cuir à réglages électriques, de la hifi, d’un GPS, d’une clim auto bizone, d’un chargeur de CD, de capteurs de pluie et de luminosité, d’un régulateur de vitesse, de projecteurs au xénon, mais aussi d’une suspension pneumatique Airmatic… Pas mal ! Reste la question du prix : 115 000 €, soit 151 300 € actuels selon l’Insee. Et encore : à l’époque, on ne payait pas de malus CO2. Le Cayenne coûte 10 000 € de moins mais ne peut se prévaloir de la même dotation de série.
En mars 2008, le ML bénéficie d’un léger restylage, et la version AMG conserve sa mécanique d’anthologie sans pratiquement aucun changement. Le W164 termine sa carrière en 2011, remplacé par le ML W165, moins joli et surtout, abandonnant le mythique V8 M156. 13 014 ML 63 AMG ont été produits.
Combien ça coûte ?
Le ML 63 AMG ne coûte qu’une fraction de son prix du neuf. Actuellement, en bon état et prêt à rouler il débute à 16 000 €, à largement plus de 200 000 km. Sous ce seuil, il grimpe à 19 000 €, à 150 000 km, on passe à 25 000 € et aux alentours de 100 000 km, on atteint les 30 000 €.
Quelle version choisir ?
Comme il n’y en a qu’une, optez d’abord pour l’exemplaire le mieux suivi possible, avant même de considérer le kilométrage.
Les versions collector
N’importe quel ML 63 dès qu’il se trouve en parfait état. A fortiori à faible kilométrage et doté des bonnes options.
Que surveiller ?
Comme sur tous les véhicules ayant reçu le V8 M156, on traquera les défauts habituels de ce bloc en début de carrière, comme les vis de culasse défectueuses entrainant une surconsommation de liquide de refroidissement et, à la longue, une casse moteur. Cela dit, cela a normalement été résolu sous garantie par Mercedes.
Autre point, le ML63 étant un engin familial à quatre roues motrices, il n’a pas été massacré par des fous du drift, donc sa mécanique, moins mise en contrainte, dure plus longtemps que celle des modèles à propulsion bien plus fréquemment soumis à un usage inadapté. A condition d’être entretenue comme il se doit. Et ça peut coûter relativement cher, surtout quand il s’agit de résoudre de menues fuites entre le moteur et la boîte, pas si rares. On note aussi des soucis de bobines ou d’injecteurs manquant d’étanchéité : rien de grave, mais cela coûte un peu cher en main d’œuvre. Par ailleurs, la transmission doit être vidangée tous les 60 000 km maxi.
On pouvait craindre le pire du côté de la suspension pneumatique, mais en réalité, celle-ci se révèle endurante. Cela dit, on la testera comme il se doit avant achat vu le coût d’une remise en état.
Là où le ML peut se révéler bien plus problématique, c’est du côté électrique. Il s’équipe de deux batteries, et quand l’une d’entre elle faiblit, cela génère des ennuis. Ensuite, il souffre de problèmes d’étanchéité à l’eau : si elle s’infiltre, elle peut atteindre le calculateur SAM gérant les fonctions de l’habitacles, et là, pépins en cascade.
Enfin, prévoyez un certain budget pour les pneus et les freins, si vous roulez fort. Mais, dans l’ensemble, le ML63 AMG est bien plus solide qu’on ne l’imagine.
Sur la route
A bord, ce ML propose tout le luxe qu’on attend d’une Mercedes de haut de gamme. Beaux matériaux, assemblages solides… et quelques plastiques pas top. Heureusement, il offre beaucoup d’espace, et peut embarquer plus de 2 m3 de chargement banquette rabattue.
Installé dans un siège extrêmement confortable, on a, dès le démarrage, le sourire. Qui devient extatique quand on réveille le merveilleux V8. Ce cœur démesuré domine l’expérience de conduite, d’abord par sa sonorité, ensuite par ses performances. Les plus de 2,3 tonnes ? Envolées à la première grosse accélération ! Le 6,2 l chante à pleins poumons jusqu’à plus de
7 000 tr/min : inouï dans un SUV de luxe…
Le châssis suit sans aucun problème. Pour sa catégorie, le ML63 se révèle même plutôt précis et communicatif, même si en la matière, il ne faut pas lui demander de se comporter comme une C63 AMG ou une E63 AMG. Sûr et efficace, il demeure pataud et prend du roulis, sans excès toutefois. Et, grâce à la transmission intégrale, on peut écraser l’accélérateur sans arrière-pensée, d’autant qu’ensuite, les freins sont à la hauteur.
Par ailleurs, la suspension pneumatique prodigue un grand confort, appréciable sur long trajet. Reste la question qui fâche : la consommation. Si elle peut tomber sous les 15 l/100 km sur autoroute à vitesse stabilisée, elle a tôt fait de passer les 20 l/100 km dès qu’on attaque un peu…
L’alternative youngtimer
Mercedes-Benz 280 GE (1982 – 1990)
Résultat d’une commande de l’armée, le Mercedes classe G est un authentique 4x4, le premier de la marque, qui l’a conçu avec Steyr-Puch. Il cause une sacrée surprise à son lancement en 1979, car il n’a rien à voir avec les autres productions de l’étoile. Ultra-efficace en tout-terrain, robuste et rustique. Châssis séparé, deux essieux rigides, boîte de transfert, réducteur, blocage de différentiel : le G a tout ce qu’il faut pour qu’aucun terrain ou presque ne lui résiste.
Mais, Mercedes oblige, il ne se limite pas à un usage militaire ou professionnel. Dès 1982, une version haut de gamme 280 GE est proposée, doté du très solide 6-en-ligne M110 à deux arbres à cames en tête. Développant 156 ch, il emmène le 4x4 Mercedes à 155 km/h, ce qui est exceptionnel à l’époque pour ce type de véhicule. Routier avant l'heure, comme un Range Rover.
Disponible en châssis long et court, ce dernier pouvant s’associer à une carrosserie découvrable, le 280 GE fait preuve d’une belle polyvalence, d’autant qu’il peut recevoir des boîtes manuelles (4 et 5 vitesses) ainsi qu’une automatique à 4 rapports. Le Classe G est profondément restylé pour 1990, le 280 GE disparaissant à cette occasion, produit à 9 945 unités seulement. A partir de 18 000 €.
Mercedes-Benz ML63 AMG (2006), la fiche technique
- Moteur : 8 cylindres en V, 6 208 cm3
- Alimentation : injection
- Suspension : jambes de force, double triangulation, ressorts pneumatiques, barre antiroulis (AV), essieu multibras, ressorts pneumatiques, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 7 automatique, 4 roues motrices
- Puissance : 510 ch à 6 800 tr/min
- Couple : 630 Nm à 5 200 tr/min
- Poids : 2 310 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 5,0 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Mercedes-Benz ML63 AMG, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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