Maserati GranTurismo 4.2 (2007 – 2017), perfection à l’italienne, dès 29 000 €
Ligne fascinante de beauté, moteur d’origine Ferrari, châssis soigné et belle habitabilité font de la Granturismo une sorte de GT idéale. Elle connaîtra un grand succès et, assez largement répandue, elle s’offre désormais pour le prix d’une MG4 neuve. Le rêve à portée de main…
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Maserati Granturismo est-elle collectionnable ?
Sublime combinaison d'élégance et de rage mécanique, la GranTurismo est la Maserati du miracle. Spacieuse et polyvalente, elle trouve rapidement son public et connaît un succès intense. Mieux, elle ne se démode pas et s'attire une clientèle fidèle. Aujourd'hui, elle demeure très recherchée car elle a atteint l'équilibre idéal entre confort, luxe et plaisir mécanique, grâce à son très mélodieux V8 atmosphérique d'origine Ferrari. Elle procure un agrément permanent, que les super GT électrifiées actuelles, confondant performances et plaisir, ne peuvent égaler, pas même la GranTurismo II, qui tente de l'imiter...
En passant sous contrôle de Ferrari en 1995, Maserati entame l’une des périodes les plus fastes de son histoire. Maranello lui permet de retravailler le V8 F136 de la future F430, que Modène dote d’un vilebrequin en croix. Cela autorise un fonctionnement plus souple et garantit une sonorité bien plus mélodieuse.
Ce 4,2 l atmo se retrouve d’abord dans la 4200 GT en 2001 puis dans la berline Quattroporte V en 2003. Celle-ci profite d’une toute nouvelle plateforme et marque le début d’une nouvelle collaboration entre Maserati et Pininfarina. Elle trouve son public, et surtout aura une descendance technique.Voyons comment. Ferrari veut doter Maserati d’un coupé assez compact, pour remplacer la 4200 GT vieillissante, mais le projet initialement envisagé s’avère bien trop cher pour le Trident.
En effet, il débouche sur la California. Que faire alors pour Maserati ? On est pragmatique, on demande à Pininfarina de rhabiller la Quattroporte en coupé, ce qui a lieu en un temps record : moins d’un an. Le résultat de cette collaboration est révélé au salon de Genève 2007 : c’est la Granturismo, codée M145. Inspirée du concept Birdcage de 2005, elle arbore des lignes d’une grande élégance et très personnelles à la fois, n’oubliant pas une agressivité assurée mais discrète. De plus, la GranTurismo travestit adroitement son gabarit imposant (4,88 m de long !), synonyme d’habitabilité étonnante pour une GT.
L’habitacle, travaillé pour une fonctionnalité maximale, se pare de beaux matériaux, la GranTurismo se destinant à un usage quotidien. A cette fin, elle ne retient de la Quattroporte que la boîte automatique ZF 6HP26, accolée au V8 4,2 l de 405 ch, bien plus douce dans son fonctionnement que l’unité robotisée rejetée vers l’essieu arrière également utilisée dans la grande berline. Le Coupé n’en conserve pas moins une belle répartition des masses (49 % avant/51 % arrière), ce qui, associé à ses trains roulants à double triangulation et amortissement piloté Skyhook, garantit une sacrée efficacité dynamique.
Tant mieux car malgré ses 1 780 kg, la Maserati atteint 285 km/h et franchit les 100 km/h en 5,2 s. Le prix se révèle raisonnablement monstrueux, à 114 280 €, soit 148 100 € actuels selon l’Insee. L’équipement de série comprend la sellerie cuir à réglages électriques, la clim auto bizone, le GPS, la caméra de recul, les capteurs de pluie et de luminosité, le régulateur de vitesse ou encore l’ESP.
La GranTurismo débute alors une belle carrière, recevant en 2008 une version S dotée du V8 4,7 l et de la boîte robotisée. Elle ne signe absolument pas la fin de la 4,2 l, qui va continuer longtemps, jusqu’en 2017, même si elle n’évoluera malheureusement guère. D'un autre côté, le reste de la gamme profitera d’une animation constante, et ne rendra les armes qu'en 2019. En tout, le coupé au trident aura été produit à 28 805 exemplaires.
Combien ça coûte ?
Jusqu’à l’année 2010, la GranTurismo 4.2, se déniche dès 29 000 € en très bon état si on n’a pas peur d’un kilométrage élevé, entre 150 000 km et 200 000 km. A 32 000 €, on trouve de beaux exemplaires sous les 150 000 km, et à 35 000 €, ils tombent sous les 100 000 km. Ensuite, les prix montent assez fortement à mesure que le kilométrage baisse : par exemple, 45 000 € pour une auto de 50 000 km. Les modèles les plus récents coûtent plus cher, en raison aussi de leur rareté plus marquée. Une auto de 2014 affichant 70 000 km peut réclamer 60 000 €.
Quelle version choisir ?
Optez en tout premier lieu pour un exemplaire parfaitement entretenu et doté de tout son historique, avant même de considérer le kilométrage. Une Maserati de 150 000 km roulant régulièrement et entretenue comme il se doit posera moins de soucis qu’une autre de 20 000 km qui sera restée des mois inactive…
Les versions collector
Toute GranTurismo impeccable devient progressivement un collector. Les exemplaires très peu kilométrés sont particulièrement recherchés.
Que surveiller ?
Bonne surprise, la GranTurismo profite d’une excellente fiabilité générale. Eprouvé depuis 2001, le V8 4,2 l ne souffre d’aucune tare particulière, hormis quelques légères fuites d’huile. On relève aussi une durit de liquide de refroidissement un peu fragile, mais rien de grave. On apprécie aussi le fait que le V8 recoure à une chaîne de distribution, ce qui limite les frais de maintenance. Il a toutefois souffert de ses déphaseurs d’arbres à cames en début de carrière, problème qui a normalement été résolu en concession. Pas de souci côté boîte, une vidange étant conseillée aux alentours de 100 000 km.
Dans l’habitacle, avec l’âge, certains plastiques deviennent collants, ce qui se résout aisément, alors que ciel de toit s’avachit parfois. En revanche, les cuirs vieillissent fort bien et les dysfonctionnements électroniques se résolvent aisément avec une reprogrammation. Un système de maintien de charge de la batterie sera vivement apprécié par la Maserati.
Les silentblocs de suspension souffrent un peu du poids de la voiture : à vérifier car leur remplacement n’est pas bon marché. Surveillez également l’état des freins et des jantes. La GranTurismo se révise tous les deux ans ou 20 000 km, ce qui n’est guère contraignant, mais coûte entre 1 000 € et 2 000 €.
Sur la route
A bord de la GranTurismo, on est d’abord surpris par l’habitabilité, surtout à l’arrière, où deux adultes s’installeront confortablement. A l’avant, on jouit d’une position de conduite impeccable, mais on est moins séduit par le système multimédia, similaire à celui d’une Peugeot 407... Dès qu’on réveille le V8, on oublie ce petit défaut : quelle musique ! Très souple et docile, il n’a certes rien d’un monstre de puissance à bas et mi-régime, mais passé 4 000 tr/min, il connaît un joli regain de punch et pousse rageusement jusqu’à 7 500 tr/min, dans une symphonie exceptionnelle. Quel moteur ! La boîte a beau ne compter que 6 rapports, elle convient tout à fait à ce bloc, tant elle est douce et réactive.
Plutôt ferme, la suspension procure néanmoins un confort avéré, même si une Mercedes CL sera plus ouatée. Mais la Maserati se révèle autrement dynamique, et révèle une capacité étonnante à faire oublier son poids dans les virages serrés. Vive et alerte, elle se plie à conduite sportive, surtout que le volant est informatif, et le freinage très efficace. Cela dit, ce dernier manque d'endurance, et sa pédale de consistance.
La GranTurismo sera tout autant à son aise sur long parcours autoroutier, grâce à sa bonne insonorisation et ses sièges agréables, mais si on voyage à quatre, le coffre sera trop petit. La consommation apparaît raisonnablement élevée : 14 l/100 km en moyenne.
L’alternative youngtimer
Maserati Ghibli II (1992 – 1997)
Aboutissement de la lignée de la Biturbo apparue en 1982, la Ghibli en conserve les grandes lignes, dont un V6 à deux turbos. D’une cylindrée de 2,0 l, il développe 306 ch, soit une puissance spécifique exceptionnelle pour l’époque ! Le châssis, agrémenté d’un différentiel à glissement limité et d’un amortissement piloté, se révèle plutôt efficace, tandis que la boîte Getrag compte six rapports. Ainsi gréée, la Ghibli pointe à 265 km/h : ça marche fort ! En 1993, une plus paisible variante 2,8 l (284 ch) est proposée (compatible avec une boîte automatique), alors qu’en 1994, l’ABS est de série.
En 1995, grâce à Ferrari, la suspension est revue et les moteurs gagnent en fiabilité, tandis que quelques modifications cosmétiques sont apportées. Renommée GT, cette Ghibli II améliorée se décline en version sportive Cup, servant à homologuer en course l’Open Cup. Forte de 330 ch, celle-ci bénéficie d’une suspension durcie, des jantes Speedline démontables ainsi que, dans l’habitacle, d’un volant Momo et de parements en carbone. En 1997, la Maserati est retirée, produite à 2 371 exemplaires. Une vraie rareté, pourtant accessible : à partir de 25 000 €.
Maserati Granturismo (2008) la fiche technique
- Moteur : V8, 4 244 cm3
- Alimentation : injection
- Suspension : doubles triangles, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV/AR)
- Transmission : boîte 6 automatique, propulsion
- Puissance : 405 ch à 7 100 tr/min
- Couple : 460 Nm à 4 750 tr/min
- Poids : 1 780 kg
- Vitesse maxi : 285 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 5,2 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Maserati Granturismo 4.2, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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