Les voitures sans permis à l'épreuve du contrôle technique
À partir du mois d’avril prochain, les voitures sans permis seront soumises au contrôle technique. Une grande première qui devrait révolutionner le secteur de ces véhicules jusque-là épargnés par la réglementation en matière d’entretien.
Alors qu’on a beaucoup parlé de la mise en place du contrôle technique pour les deux-roues motorisés, une autre catégorie de véhicules sera soumise, dès avril prochain, à cet examen obligatoire pour circuler en toute légalité : les voitures sans permis.
Pour les professionnels du secteur, cette nouvelle contrainte devrait véritablement révolutionner ce marché, qui compte aujourd’hui plus de 305 000 véhicules en circulation : « Ces conducteurs si particuliers sont habitués depuis toujours à rouler sans avoir de comptes à rendre. L'entretien de ces voiturettes est souvent effectué par un cousin, parfois même par un voisin. Il n'est pas rare de voir des pare-brise qui tiennent avec du scotch et des pare-chocs avec du fil de fer », confie en effet Stéphanie Lecocq, la dirigeante de Piecesanspermis.fr, et de plusieurs autres sites spécialisés dans la vente de pièces détachées pour voitures sans permis.
À l’instar des deux-roues motorisés, les voitures sans permis seront soumises à de nombreux points de contrôle, dont la plupart ne seront que visuels (immatriculation, numéro d’identification du châssis, freinage, direction, visibilité, témoins lumineux, phares, train roulant, châssis, carrosserie, etc.). Le dispositif de limitation de la vitesse maximale, les émissions polluantes, l’opacité des fumées et les émissions sonores seront également vérifiés durant l’examen. En tout, en 2024, 77 points de contrôles et 161 défaillances potentielles seront étudiés (78 points et 165 défaillances en 2025) seront étudiés.
Totalement relancé par l’arrivée sur le marché de nouveaux modèles accessibles dès 14 ans avec un permis AM (anciennement BSR), dont la Citroën Ami, qui connaît un véritable succès chez les jeunes, le secteur de la voiture sans permis est encore malgré tout largement constitué de véhicules parfois vieillissants dont l’entretien est souvent réalisé avec peu de moyens et des connaissances en mécanique parfois hasardeuses : « des clients nous achètent parfois un amortisseur, ou un disque de frein, comme il y a peu d’électronique, c’est souvent un peu du bricolage » nous confirme Stéphanie Lecocq.
Pour satisfaire au contrôle technique, il va alors falloir mettre son véhicule en conformité, ce qui fait les affaires des sites de ventes de pièces détachées comme ceux de Stéphanie Lecocq : « La demande pour des pièces détachées est déjà en train d'exploser. Il y a notamment de réelles attentes pour des explications détaillées sur les points de contrôle, ainsi que pour des packages permettant de remettre la voiturette aux normes. Avec cette nouvelle contrainte, nous nous attendons à une hausse de notre chiffre d'affaires de 25 %. »
Comme pour les motos et les scooters, la mise en place sera progressive et échelonnée d’avril 2024 à 2026. Les véhicules immatriculés en 2017 ou avant devront ainsi s’y soumettre en 2024, viendra ensuite le tour de ceux immatriculés entre 2017 et 2019 en 2025, puis des voiturettes entre 2020 et 2021 en 2026. Le contrôle doit intervenir cinq ans après la première immatriculation du véhicule, puis tous les trois ans. En cas de vente, un procès-verbal de contrôle datant de moins de six mois est également à fournir obligatoirement à l’acheteur.
Avec la mise en place du contrôle technique pour les deux-roues motorisés et pour les voitures sans permis, les prochains mois s’annoncent pour le moins chargés dans les centres de contrôle.
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