Voiture de fonction - Le marché de la désinfection au service des flottes
Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, et surtout depuis l’annonce du déconfinement, le marché de la désinfection de véhicules professionnels a connu un plein essor en France. La demande est forte. Objectif des entreprises clientes : que leurs collaborateurs puissent reprendre le volant en toute sécurité.
Les véhicules sont des nids à bactéries, une réalité que l’on sous-estime souvent. Une étude américaine menée l’an dernier par le loueur Carrentals, filiale d’Expedia, confirme que l’habitacle d’un véhicule contiendrait environ 700 bactéries différentes… Celles-ci se répandent en premier lieu sur le volant. Elles sont également présentes en nombre sur les poignées de portes, sur les commodos, sur le rétroviseur intérieur, sur les écrans tactiles et le levier de vitesses, mais aussi sur les ceintures de sécurité, les sièges, l’accoudoir central, etc.
Face à un virus dont les scientifiques estiment qu’il peut stagner jusqu’à plusieurs jours sur certaines surfaces, le nettoyage en profondeur des véhicules prend dès lors une dimension jamais vue. Toutes les flottes redémarrant leur activité à partir du 11 mai, après des semaines de mise à l’arrêt forcé, savent que l’une de leurs premières démarches post-confinement va consister à désinfecter l’ensemble de leur parc automobile.
Traitement des habitacles à l’ozone
Depuis la fin mars, pour répondre aux problématiques des loueurs et gestionnaires de flottes, les enseignes de nettoyage et de lavage automobile rivalisent d’offres commerciales et de technicité. À l’image de CosmétiCar. Il y a un an, le groupe marseillais avait mis au point un procédé de désinfection à l’ozone adapté aux véhicules. Cette méthode, que CosmétiCar avait fait certifier par un laboratoire de biologie indépendant, connaît aujourd’hui un engouement inattendu.
La plupart des agences du réseau sont équipées de générateurs à ozone. Ces machines de désinfection opèrent de façon autonome, à bord des véhicules fermés, durant 30 minutes. Concrètement, le rôle de chaque appareil est d’aspirer l’oxygène puis d’expulser du trioxygène qui élimine les bactéries et virus, explique la marque.
Précisons que le principe de désinfection à l’ozone est communément employé dans d’autres secteurs, pour l’assainissement de blocs chirurgicaux, pour le traitement de l’eau potable ou pour le nettoyage des piscines municipales, entre autres.
Désinfection à l’aide de virucides
Comme CosmétiCar, d’autres spécialistes du nettoyage de véhicules professionnels ont vu leur carnet de commandes s’étoffer. C’est le cas de Lavéo, de Sineo, de Vitamine T, de Meetwashing ou encore de Wash&Check.
Tous proposent de « traquer » les traces potentielles de coronavirus avec des virucides (anti-virus contenant 70 à 75 % d’alcool), en conformité d’une part avec la norme européenne EN14476, et d’autre part avec l’arrêté ministériel du 13 mars dernier, qui autorise « par dérogation la mise à disposition sur le marché et l'utilisation temporaires de certains produits hydroalcooliques utilisés en tant que biocides désinfectants pour l'hygiène humaine. »
Notez que les concessionnaires et les réseaux d’entretien automobile s’adaptent eux aussi. Ils rouvrent en effet leurs points de vente avec la volonté de proposer à leurs clients, et en particulier aux flottes, des offres nouvelles ciblant précisément la désinfection de véhicules par virucide.
Dans la pratique, le nettoyage à base de virucides s’effectue généralement à l’aide de sprays traditionnels, ou par « nébulisation ». Cette technique relativement récente s’avère particulièrement appropriée au nettoyage des véhicules de transports publics, tels que les bus ou les trams. La nébulisation consiste à projeter dans l’habitacle, à l’aide d’une sorte de canon, des fines particules de virucide sous la forme d’un brouillard. Elle garantirait une désinfection précise et ultrarapide (quelques minutes par bus par exemple), comme en témoignent plusieurs sociétés de transports en commun, à l’instar de la RATP et de Keolis, qui ont adopté ce procédé de nettoyage depuis quelques semaines.
Indispensable oui, mais quel coût pour les flottes ?
Quels que soient le prestataire choisi et le procédé utilisé dans la lutte contre le Covid-19, la désinfection de véhicules semble s’imposer comme l’une des conditions indispensables pour que les flottes automobiles reprennent la route en toute sérénité.
À ce jour, il est en revanche difficile de déterminer, compte tenu de la circulation du virus et de l’absence de tout vaccin, à quel rythme ces opérations de décontamination devront être raisonnablement renouvelées au cours des prochains mois, quel impact elles auront sur la productivité, et en outre, quel budget il conviendra d’y accorder.
Même si certaines entreprises et collectivités choisiront de réaliser la désinfection en interne, avec les équipements de protection adéquats, nul doute que les consignes sanitaires engendrées par l’épidémie contribueront à alourdir un peu plus leur budget flotte.
LE ROLE DE LA PREVENTION POUR TENIR LE COVID 19 A DISTANCE
Dans ce contexte de crise, la prévention joue un rôle essentiel en matière de procédures de désinfection. C’est notamment la mission qui incombe aux 240 Services de Santé au Travail Interentreprises (SSTI). Ces organismes se mobilisent partout en France pour informer les entreprises sur les risques liés à l’épidémie de Covid-19. Et pas uniquement sur la question du lavage des mains, de la distanciation sociale et des autres gestes barrières fondamentaux.
L’Association régionale Santé Travail en Limousin a par exemple édité une fiche pratique dédiée exclusivement aux responsables de parcs. Une note qui répertorie toutes les mesures sanitaires préventives et spécifiques à mettre en œuvre lors du redémarrage de leurs flottes.
Elle invite entre autres les référents à mettre à disposition constante de leurs conducteurs des masques respiratoires, des gants à usage unique, du gel hydroalcoolique, des sprays et lingettes désinfectants virucides, des housses de protection de sièges et autres consommables.
L’association recommande également d’affecter un véhicule par salarié quand cela est possible afin de limiter les passations de volant. Elle préconise en outre aux chefs d’entreprise et gestionnaires de parcs d’établir des plans de nettoyage avec périodicité et suivi.
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