Le fondateur du 4L Trophy a définitivement rejoint le royaume des sables
Jean-Jacques Rey, fondateur du 4L Trophy en 1997, et patron de l'agence Désertours s'est éteint cette semaine. retour sur l'itinéraire d'un enfant gâté par ce désert qu'il vénérait.
Son bureau, c’était le désert. Sa vie, c’était les rallyes-raids et les treks dans le Sahara. Cet espace infini auquel a rêvé le jeune cadre de la grande distribution, qu"il a quitté à l'âge de 25 ans pour se consacrer entièrement à sa passion. Jean-Jacques Rey s'en est allé cette semaine à l’âge de 79 ans et il était plus qu’un entrepreneur : un inventeur d’évènements qui, pour tous ceux qui ont eu un jour la chance de participer à l'un d'entre eux ne peuvent pas oublier.
Le Thierry Sabine du Pays basque
Car il est le fondateur du 4l Trophy, une opération qu’il a monté de toutes pièces avec son agence Désertours fondée en 1986. Avec sa petite structure d’une vingtaine de salariés, il n’en était pourtant pas à son coup d'essai. En 1990, en parfait Thierry Sabine du Pays basque, il lance le Biarritz – Dakar.
Mais il a une autre idée en tête. Une idée née quatre ans plus tôt, un soir, lors d’un bivouac au Mali, à l’étape du Dakar 86 (le vrai), auquel il participe. Autour du feu, il se revoit à 18-20 ans, en se disant que, comme lui, tous les gamins ont rêvé, et rêveront encore, de rouler dans le désert. Un rêve inaccessible ? Peut-être pas.
Au retour du rallye-raid, il repart seul, au Maroc cette fois, pour concrétiser son idée. Pour que tous ces jeunes puissent eux aussi fouler le sable du désert, il leur faut une auto fiable, passe-partout, facilement réparable et surtout, pas chère. Pourquoi pas la Renault 4 ? Alors, à Casablanca, il va en louer une, et à son volant, filer dans les dunes.
Le test est validé et le 4L Trophy est né. La première édition, en 1997, n’est pas vraiment un carton. Le projet d’inciter les jeunes étudiants à s’engager, à faire du Trophy un projet scolaire, dans un but humanitaire, en transportant des colis jusqu’en Afrique, ne prend pas. Seuls quatre équipages s’engagent.
Le patron revoit alors sa copie, s’en va voir les Grandes Écoles, et c'est l’école supérieure de commerce de Rennes qui s’engage à ses côtés. Petit à petit, d’autres établissements vont jouer le jeu. En 2001, cinquante 4L prennent la route. Le Trophy commence à faire parler de lui et en 2008, les petites autos sont au nombre de 1 000. En 2016, le record est explosé : 1450 Renault 4 ont emprunté les pistes marocaines.
Jean-Jacques Rey quant à lui, l'an passé, a délégué l’organisation de ce qui est devenu une institution à sa fille Géraldine qui en perpétue l’esprit d’origine, à base d’entraide et de débrouille. Son père lui, vient de quitter sa famille, toute sa famille, la sienne et celle des milliers de Trophystes qui sont aujourd’hui orphelins de leur renard du désert.
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