Le covoiturage gagne de nouveaux adeptes grâce à la grève des cheminots
Impactés par la grève perlée à la SNCF, les Français s'organisent, obligés de trouver d'autres moyens pour se déplacer. Déjà répandu, le covoiturage connaît un nouveau coup de boost.
Voilà déjà deux semaines que la circulation des trains est perturbée par un mouvement social, les cheminots se mobilisant contre la réforme de la SNCF. Et la situation ne devrait pas s'améliorer dans les prochains jours.
Hier, le Président de la République a répété lors de son interview sur BFM TV qu'il irait au bout, tandis que Philippe Martinez, leader de la CGT, a déclaré sur LCI que les syndicats restaient mobilisés. Ce sera donc à nouveau la galère pour les clients de la SNCF lors du prochain épisode de grève, mercredi et jeudi. Dans certains départements, aucun TER ne circule, avec à la place quelques bus aux horaires inadaptés. Beaucoup de Français cherchent des solutions alternatives pour se déplacer.
Et le covoiturage est plébiscité. Déjà très populaire dans l'Hexagone, il a fait de nouveaux adeptes grâce à la grève. Tous les acteurs du secteur sont unanimes, constatant un boom des inscriptions sur leur plateforme, et cela dans les deux camps : ceux qui ont une voiture et ceux qui en cherchent une ! BlaBlaCar indiquait qu'il y avait eu le premier jour du mouvement social une demande de sièges multipliée par six et une offre multipliée par trois. Le taux de remplissage sur certains trajets frôlait les 100 %.
La grève booste les deux types de covoiturage, avec d'un côté l'autopartage sur les longues distances et de l'autre les offres de courtes distances. BlaBlaCar a lancé l'année dernière un service de lignes régulières avec des arrêts prédéterminés, façon bus de transport en commun.
La paralysie régulière à la SNCF fait donc des heureux. Évidemment, du côté des entreprises qui gèrent les applications pour mettre en relation conducteurs et passagers, qui voient ainsi leur chiffre d'affaires grimper. Certaines en profitent pour adapter leur offre. Pour se distinguer de BlaBlaCar, l'application Zifi était justement spécialisée dans les courtes et moyennes distances. Elle a décidé de s'ouvrir aux longues distances pendant les grèves. Mais cela fait aussi les affaires des conducteurs, qui trouvent là un moyen de gagner un peu d'argent ou de compenser l'utilisation non prévue de leur voiture alors qu'ils utilisent en temps normal les transports en commun.
Et les entreprises de covoiturage le constatent, pour beaucoup, l'essayer, c'est l'adopter. Peut-être pas de manière définitive, car sur un court trajet régulier pour aller au travail en ville, le train reste le plus efficace dans sa régularité, la voiture devant affronter les bouchons. Mais sur les utilisations occasionnelles avec de longues distances, la grève est la meilleure des publicités pour le covoiturage. Les cheminots qui craignent à propos de l'ouverture à la concurrence du rail ne doivent pas oublier qu'une forme de concurrence existe déjà pour le train, les Français ayant déjà plusieurs choix pour aller d'un point A à un point B.
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