La Fiat 500e à l'épreuve pendant une semaine : citadine uniquement pour citadins
Que ce soit par ses lignes ou son ambiance intérieure, la petite italienne est une sacrée séductrice. Mais que vaut-elle au quotidien, notamment lorsqu'on a choisi le petit moteur et la petite batterie ? C'est ce que nous avons voulu vérifier en sa compagnie pendant une semaine en ville, sur route et en s'aventurant sur l'autoroute.
Note
des propriétaires
Avec près de 32 000 exemplaires vendus en 2023, la petite Fiat s’est classée dixième rang des voitures les plus vendues en France, en s’octroyant 1,8 % de part de marché. Voici une raison valable pour qu’elle nous accompagne durant une semaine. Cette 500e séduit autant avec la petite que la grosse batterie, nous avons toutefois choisi le petit accumulateur. S’il s’avère suffisant pour évoluer en ville, il empêche à l’italienne de prendre l’autoroute, ou alors pour de très courtes distances.
Carte d’identité de la Fiat 500e essayée : La Prima 70 kW (soit 95 ch) et batterie de 23,8 kWh (34 400 €), la version la plus vendue est la Pack Confort 70 kW et batterie de 23,8 kWh (31 650 €).
- Date de commercialisation : juillet 2020
- Lieu de production : Italie (Turin)
- Motorisations : 70 kW (95 ch) ou 87 kW (118 ch)
- Batteries : 23,8 ou 42 kWh
- Transmission : automatique, aux roues avant
Lundi : le parcours autoroutier
Effectuer plus de 200 kilomètres avec une auto dont la capacité de la batterie n’atteint que 23,8 kWh, telle est la mission du jour, qui s’annonce longue. En effet, trois recharges ont été nécessaires pour rallier Caen depuis Poissy, soit un trajet de 225 km. Au total, un peu plus d’une heure de perdu et 20 € en moins sur le compte en banque. Avec un appétit de 24 kWh à 130 km/h, dû notamment aux basses températures, la 500e ne peut effectuer que 100 km entre chaque arrêt. Seulement, il est préférable de se situer dans une plage 20 à 80 % pour éviter que la charge ne soit trop longue. Avec sa petite « pile », la Fiat ne prétend pas être une autoroutière, et cela s’est confirmé. Et pour ne rien simplifier, elle est dénuée de planificateur intégré...
Pourtant, l’Italienne est loin d’être ridicule sur long ruban. Tout d’abord, son insonorisation est de qualité, les bruits d’air et de roulement sont bien contenus, ensuite, sa stabilité n’est pas sujette à la critique. De plus, les suspensions sont prévenantes en absorbant très convenablement les différents raccords. Dernier point, son petit moteur est suffisamment puissant pour maintenir sans mal 130 km/h, mais impossible d'aller beaucoup plus loin, sa la vitesse étant limitée à 135 km/h.
Seulement, tout n’est pas parfait et cela se remarque avant même d’avoir démarré l’auto. La sensation d’être assis sur un tabouret surprend dès que l’on s’installe à bord. L’expression est un poil caricaturale, mais l’assise et le dossier sont trop plats et l’absence de maintien est flagrante. Et pour couronner le tout, ces sièges se révèlent fermes.
Mardi : en milieu urbain
Voici clairement son terrain de prédilection. Avec sa taille de guêpe (longueur de 3,63 m) et son faible rayon de braquage, la 500e se faufile partout et se gare dans un trou de souris. Il faut toutefois se méfier de la mauvaise vision vers l’arrière. Ce n’est pas tant la faible surface vitrée que l’appuie-tête du siège passager qui obstrue la vue. Radar et caméra de recul sont ici de véritables alliés.
La douceur de fonctionnement est aussi à mettre à son crédit. Moteur électrique oblige, l’absence de vibration et bruit n’a pas d’égal et la fonction « one pedal » est réellement convaincante. Plaques d’égout et ralentisseurs sont « effacés » par les suspensions et la direction est d’une grande douceur. La 500e coche toutes les cases.
Question autonomie, la Fiat est aussi mieux armée pour les trajets à fiable allure. Avec une moyenne qui s’est établie à 18,5 kWh/100 km, il est envisageable de parcourir 130 km environ. En sachant qu’en moyenne le trajet quotidien domicile-travail représente moins de 30 km (aller/retour), cela permet de rouler du lundi au vendredi en une seule recharge dans ces conditions.
Mercredi : sur le réseau secondaire
Très à son aise sur l’autoroute, la petite 500 l’est tout autant sur la route. Profitant d’une grande stabilité et de trains roulants rigoureux, on se sent en sécurité à son volant. Le curseur est davantage pointé sur le confort que le dynamisme, un choix cohérent puisque cette auto n’incite pas forcément à adopter un rythme soutenu.
Un effet notamment dû à son moteur dont la puissance de 95 ch n’a rien d’extravagant. Néanmoins, il procure assez d’entrain et se révèle suffisant lors des dépassements, grâce à un couple loin d’être ridicule : 220 Nm.
Jeudi : les aspects pratiques
Vendredi : un point sur la fiabilité
Voici quatre ans que l’Italienne sillonne nos routes, mais elle se fait plutôt discrète à ce chapitre. On note quelques bugs du système d’infodivertissement avec notamment des coupures de la liaison avec CarPlay. Dans l’ensemble, cette auto ne pose pas de souci particulier et offre une bonne tranquillité d’utilisation. On note toutefois que la 500e a connu un rappel concernant un allumage inopiné du voyant d’airbag en avril 2021.
Week-end : on fait les comptes
Consommations :
En temps normal, la Fiat 500e est une championne de la basse consommation, c’est ce que nous avons constaté lors de nos mesures d’autonomie. Seulement, la température extérieure de seulement 3° combinée à un chauffage réglé à 23° ont une influence non négligeable sur son appétit. Ainsi, la conduite en ville s’est soldée par 18,5 kWh/100 km affiché sur le combiné d’instrumentation. Un chiffre particulièrement élevé d’autant qu’elle s’est montrée nettement plus raisonnable sur route avec une moyenne de 15,3 kWh/100 km. Quant à l’autoroute, elle se stabilise à 22,8 kWh/100 km à 110 km/h et tutoie les 24 kWh/100 km à 130 kWh. Hormis pour la ville, ses chiffres sont corrects par rapport aux conditions rencontrées.
À noter par ailleurs que trois modes de conduite sont proposés dont un Sherpa pour limiter la consommation. Seulement, ce dernier limite la vitesse maximale à 80 km/h et coupe les équipements de confort.
Tarifs :
Clairement, la Fiat 500e n’est pas donnée. Hors bonus écologique, il faut débourser 30 400 €. À ce prix, c’est la petite batterie qu’il faut accepter, avec la faible d’autonomie qui va avec. Pour profiter d’un plus grand rayon d’action grâce à la batterie de 42 kWh, et notamment du moteur de 118 ch, la facture grimpe à 33 900 €. L’autre petite branchée chic, la Mini, débute nettement plus haut à 37 100 €, profite d’un moteur plus vigoureux de 184 ch et d’une batterie proche avec 40,7 kWh de capacité. De façon nettement plus rationnelle, une Renault Mégane E-Tech (130 ch et 40 kWh) offre plus de coffre, plus d’espace pour ses passagers et dispose de cinq portes pour 30 000 €. Seulement, le coup de cœur est certainement moins présent…
Quels tarifs pour une Fiat 500e d’occasion ?
Avec un premier prix en neuf de 30 400 € (hors bonus), il est tentant de se diriger vers le marché de la seconde main pour éviter de casser sa tirelire. C’est le cas puisque l’offre débute tout juste à 15 000 €. Le menu à ce tarif, c’est petit moteur et petite batterie. Ainsi, une 500e Red de 95 ch et 23,8 kWh datera de 2021 et affichera environ 30 000 km. Avec une allonge de seulement 1 000 €, la version Icone de 118 ch et surtout de 42 kWh de capacité s’offre à vous. Il faut simplement accepter un compteur un peu plus garni (50 000 km), mais le surcoût s'avère très limité.
Bilan
Bien dessinée, joliment présentée, silencieuse, confortable, plaisante à conduire même sur autoroute, la Fiat 500e coche beaucoup de cases. Il faut toutefois garder en tête qu'il s'agit d'une berline à l'usage limité. L'espace à l'arrière est trop compté et le coffre n'acceptera pas les courses de la semaine pour une grande famille. Par ailleurs, la petite batterie est à proscrire si l'on souhaite s'évader un peu, sans forcément parcourir de longs trajets. Dans ce cas, la "grosse" batterie est indispensable, mais un compte solide également. Facturée à partir de 33 900 €, la pilule est alors difficile à passer, aussi mignonne que soit cette Italienne.
Chiffres clés *
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Juillet 2020
* A titre d'exemple pour la version .
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