GP125 - France Interview: Alexis Masbou nous raconte son dimanche et nous parle d'avenir

C'était notre fil rouge lors de ce Grand Prix de France et il n'a pas déçu le bougre. Informé le mercredi soir de l'opportunité de rouler au Mans en lieu et place du pilote titulaire blessé du team WTR, Alexis Masbou ne s'est installé que le jeudi dans le paddock et a adapté à la volée l'Aprilia RSW à sa morphologie. Et dès le vendredi, il a fallu oublier la 600 Supersport du championnat de France, objectif de la saison 2011, pour se remettre à la frêle 125. Pas si facile, mais une difficulté qu'a admirablement négocié le tricolore qui de séances d'essais probantes et qualifications prometteuses a finalement ramené un point à une écurie qui voudrait bien le garder pour le reste de la saison. Mais à la condition qu'il amène 50.000 € !

Alexis, raconte nous ta journée de dimanche.

Au warm-up je fais treize avec de meilleures sensations que lors des qualifications. Les chronos sont plus lents d'une demi-seconde mais c'est pour tout le monde pareil car la piste est froide. Côté réglages, on rallonge le braquet et la moto est dans le mieux.

Et puis arrive le Grand Prix tant attendu !

Oui ! Je fais un bon départ, je suis dix septième au premier tour. Mais je bute rapidement sur Webb et je vois le groupe de Louis Rossi et de Moncayo s'éloigner inexorablement. J'arrive enfin à passer mais je me retrouve à rouler seul sans aspi et avec le braquet long, je ne peux pas faire la différence. Je comprends que je ne pourrai pas rejoindre Louis et jouer le top 10. Pire, je me fais ramarrer par un peloton et on entre en bagarre. De suite, on perd une seconde au tour. La fin de la course approchant, je vois que je n'arriverai pas à me défaire de ce groupe. Je joue alors l'observateur en préparant mon attaque pour l'arrivée. J'étudie la piste pour voir où je suis le plus fort. Je voulais bien préparer mon coup. A trois tours du but, j'essaie de partir mais la KTM du Japonais marchait très fort en moteur et il m'a suivi. Dans le dernier tour, on s'est passé une paire de fois mais j'ai fini par avoir le dessus. Je suis quinzième et je ramène un point.

Une performance synonyme de contrat ?

Dans l'intention oui ! Mais il me faut 50 000 €. L'équipe a compris ce que je pouvais lui apporter en matière de base de réglages. Leur Aprilia n'en a pas depuis le début de la saison. Côté moteur, il n'y a pas grand chose à faire. C'est une RSW éprouvée qui n'a rien à voir avec une RSA avec laquelle il y a une vraie différence de puissance. Mais pour ce qui est du châssis, il y a du boulot à faire. Si on peut travailler jusqu'à la fin de la saison, je pense que je peux jouer le top 10 assez rapidement et le top 5 en fin de calendrier. Il y a un gros potentiel côté châssis.

L'an passé, tu avais la même moto chez Ongetta et ça n'a jamais si bien marché de toute la saison. Pourquoi ?

Oui, c'était la même moto. Disons que lorsque l'on met les bonnes pièces et qu'elles sont neuves, il n'y a pas de problèmes avec Aprilia. Sinon, la fiabilité n'est pas là et l'an passé j'ai eu très souvent des casses.

Quelle est l'échéance des négociations avec WTR ?

On doit se contacter demain mercredi pour faire le point. Et puis Barcelone est dans trois semaines. On se laissera jusqu'au dernier moment en espérant trouver une solution.

Et ton programme en championnat de France Supersport ?

Il est en cours puisque rien n'a été signé en Grand Prix ! C'est du concret, la réalité et quelle que soit la suite des événements je ne laisserai pas tomber brutalement l'équipe warm-up de Compiègne Moto qui comprend très bien la situation. Je suis toujours prévu au Vigeant.