Ford Focus ST170 (2002-2004) : un des meilleurs châssis de sa génération, dès 3 500 €
Première version sportive de la Focus, la ST170 est rapidement tombée dans l’ombre de la plus sulfureuse RS, sortie peu après. Résultat, cette compacte oubliée offre ses remarquables qualités routières pour un prix mesuré.
Rappelez-vous, c’était dans les années 80/90. Ford produisait quelques-unes des voitures les pires du marché dynamiquement, comme les Fiesta et Escort. Certains dirigeants de l’ovale bleu s’imaginaient qu’il était inutile de faire de bonnes autos puisqu’elles devaient se vendre comme des machines à laver. Heureusement, cette stratégie ahurissante (mais qui risque de revenir d’actualité avec la conduite autonome) a été mise à la trappe, ce qui a débouché sur l’excellente Mondeo en 1993. Puis, surprise, les Fiesta et Escort restylées se sont mises à tenir la route. Enfin, en 1998 apparaissait la remplaçante de cette dernière : la Focus.
Si elle a une vocation mondiale, elle a été conçue en Allemagne et en Angleterre, sous la férule de Richard Parry-Jones, directeur technique de Ford déclarant avoir été influencé par le pilote Jacky Stewart. Sous ses ordres, Stefan Gies était plus précisément en charge de la mise au point du châssis. Et il ne s’est pas loupé.
Nantie d’une caisse légère et rigide mais surtout de trains roulants peaufinés, incluant à l’arrière un essieu multibras, chose rare sur une compacte, la Focus assomme toutes ses concurrentes. À commencer par la VW Golf IV, à tel point que Wolfsburg débauchera Gies en 2000 ! En attendant, la Focus, très réussie, décroche le titre de voiture de l’année 1999, et entame une brillante carrière commerciale malgré un style osé et clivant.
Pourtant nantie de qualités routières de référence, la Ford doit attendre 2002, après son restylage de 2001 donc, pour s’offrir une version sportive : la ST170.
Dotée d’un 2,0 l de 173 ch attelé à une boîte manuelle à 6 rapports, elle ne peut par exemple rivaliser avec les ténors de la catégorie, charge qu’elle laissera à la RS, qui sortira quelques semaines plus tard. Néanmoins, capable de 216 km/h, elle défie et défait la Golf GTI.
Facturée 24 000 € (30 400 € actuels selon l’Insee) elle reçoit de série les sièges sport mi-cuir, la clim, la sono avec chargeur CD, les jantes alu ou encore les deux airbags. Disponible en 3 et 5 portes, elle ne va pour ainsi dire pas évoluer, prenant sa retraite en 2004, quand débarque la Focus de 2e génération.
Combien ça coûte ?
Pas cher. Les prix débutent à 3 500 €, pour une auto en très bon état totalisant 200 000 km. À 5 000 €, commence à trouver des exemplaires de moins de 130 000 km, et à 6 000 €, le kilométrage tombe sous les 100 000 km.
Quelle version choisir ?
Comme il n’y en a qu’une, le choix est aisé, surtout que la Focus ST n’a pas évolué au fil de sa courte carrière. Préférez les exemplaires bien optionnés.
Les versions collector
Là encore, le choix est simple. Ce sera donc un exemplaire totalisant moins de 50 000 km et en parfait état d’origine.
Que surveiller ?
Chose curieuse, les Ford du début des années 2000 avouent une sensibilité assez marquée à la corrosion. À vérifier sur l’auto convoitée ! Ensuite, les premiers exemplaires souffraient d’un embrayage sous-dimensionné : normalement, cet élément a dû être changé contre un autre renforcé. On relève aussi des soucis sur l’admission dynamique du moteur, ce qui n’est pas en soi bien grave ni onéreux.
Enfin, la suspension ne vieillit pas forcément très bien : examinez l’état des silentblocs et des biellettes de barre stabilisatrice. Côté électronique, le boîtier d’injection demande parfois à être reprogrammé, tandis que la sonde lambda peut faire des siennes, tout comme les bobines. Rien de bien grave en somme : la Focus ST, bien entretenue (ne pas oublier de changer la courroie de distribution) peut facilement passer les 300 000 km.
Au volant
Si la ligne « New Edge » de la Focus demeure intéressante, son cockpit me semble toujours aussi épouvantable. D’abord par son design (je ne suis jamais parvenu à m’y faire), ensuite par les matériaux employés, peu valorisants. Heureusement, l’ergonomie et la position de conduite sont bien étudiées. Dès les premiers tours de roue, on comprend que le châssis est remarquablement mis au point.
Amortissement aux petits oignons, direction consistante, informative et rapide, train avant précis… Cela se confirme dès le premier virage. On sent que la Focus adore tourner, s’inscrivant en appui de façon vive. Ensuite, elle profite de son excellent grip pour passer très vite, alors qu’au lever de pied, la poupe se place gentiment. Un modèle du genre, surtout que l’amortissement se révèle irréprochable, entre bon maintien de caisse et irrégularité bien filtrées. Quel plaisir !
Le moteur est moins marquant. Souple mais pas très vigoureux à bas régime, il connaît un joli regain de punch vers 5 000 tr/mn, et dépasse allègrement les 7 000 tr/mn. Malheureusement, l’étagement de boîte trop long oblige à beaucoup jouer du levier de vitesses (pas très agréable) pour avancer correctement.
En clair, la Focus ST supporterait sans souci une puissance nettement supérieure. Quant à la consommation moyenne, elle évolue autour de 9 l/100 km quand reste un tant soit peu raisonnable.
L’alternative youngtimer
Ford Escort XR3 (1980-1990)
C’est un grand coup de frappe Ford en 1980 en lançant son Escort de 3e génération. Elle n’a plus rien à voir avec ses devancières : en effet, il s’agit d’une traction à la ligne moderne due au duo Patrick Le Quément / Uwe Bahnsen. Surnommée Erika (le prénom de la femme de Bahnsen) en interne, elle est élue voiture de l’année 1981, et se décline d’emblée en une version sportive XR3. Dotée d’un 1,6 l à carburateur de 96 ch, elle ne peut cependant pas rivaliser avec la Golf GTI, ni par sa puissance ni son efficacité dynamique, moyenne malgré une suspension dure.
Néanmoins, grâce à son look, sa finition et son prix, la XR3 se vend bien. En 1983, son bloc gagne une injection qui le fait grimper à 105 ch sur la XR3i. En janvier 1986, l’Escort bénéficie d’un profond restylage et à cette occasion voit sa suspension retouchée. Elle gagne en confort, mais perd ses jantes alu et reste moyennement efficace. Surtout, un antiblocage mécanique SAB est livré de série… Pas un plus tant il a tendance à rallonger les distances d’arrêt ! L’Escort XR3i tire sa révérence en 1990 après une jolie carrière.
Ford Focus ST170 2002 la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 988 cm3
- Alimentation : injection
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle, traction
- Puissance : 173 ch à 7 000 tr/mn
- Couple : 196 Nm à 5 500 tr/mn
- Poids : 1 283 kg
- Vitesse maxi : 216 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 8,2 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Ford Focus ST 170, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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