Faut-il purement et simplement supprimer les ZFE ?
La grogne monte. Les ZFE, encouragées et même rendues obligatoires par le gouvernement, cristallisent le mécontentement, partout où elles doivent éclore. Elles sont mal comprises, mal admises, repoussées déjà dans certaines villes. Et si, en plus de cela, elles ne servaient à rien ? Car la qualité de l'air est partout en constante amélioration. Nos voisins les Allemands, eux, passent la marche arrière.
Nos voisins les Allemands, pourtant précurseurs en matière de ZFE (zones à faibles émissions), dites ZFE-m en France (zones à faibles émissions mobilité), sont en train de faire marche arrière. Une information dont s'empare l'association 40 millions d'automobilistes, pour réclamer l'abandon pur et simple de ce dispositif contraignant qui risque de poser des soucis économiques et sociaux, en plus de limiter la liberté de se déplacer de façon égale et équitable pour tous.
Et en effet, l'Allemagne, qui a mis en place les premières "Umveltzonen" en 2008, soit plus de 10 ans avant nous, fait machine arrière. "Dans la région de Bade-Wurtemberg frontalière de l’Alsace (et de l’Eurométropole de Strasbourg où la ZFE-m est entrée en vigueur le 1er janvier dernier), ce sont 8 des 22 Umweltzonen du Land qui vont être supprimées au cours du printemps 2023…" rappelle l'association.
Mais au nom de quoi nos voisins enclenchent-ils la marche arrière ?
Tout simplement, au nom du principe de réalité, semble-t-il, en constatant que partout dans leur pays, et c'est le cas partout en Europe, la qualité de l'air est en constante amélioration.
Les ZFE deviendraient donc des contraintes disproportionnées au regard de la situation. Et les chiffres de pollution ne sortent pas de nulle part. "En 2021, l’Agence européenne pour l’Environnement (AEE) rapportait ainsi que, depuis 2000, les émissions des principaux polluants atmosphériques, notamment les oxydes d’azote (Nox) issus du transport, ont considérablement diminué, malgré une demande croissante en matière de mobilité (Qualité de l’air en Europe – Rapport 2020)." annonce encore 40 millions d'automobilistes.
Des chiffres que nous avons pu corroborer avec ceux de l'OCDE-data (Organisation de coopération et de développement économique).
Tous les polluants en baisse structurelle depuis 1990
Sur leur site, on trouve des graphiques très explicites, qui montrent la baisse des émissions, à la fois en tonnage brut, mais aussi en émissions par habitant, pour tous les principaux polluants : CO2, oxydes d'azote, oxydes de soufre, composés organiques volatils.
Vous pouvez les consulter ici :
https://data.oecd.org/fr/air/emissions-de-ges-et-de-polluants-de-l-air.htm
Et cela concerne tous les pays d'Europe, dont la France évidemment. À noter toutefois qu'il y a un bémol : ça baisse, mais pas assez pour espérer arriver à satisfaire les engagements des COPs, soit des émissions de CO2 en baisse de 45 % à l'horizon 2030 par rapport à 2019. Et on ne parle que de l'Europe et non du niveau mondial, également.
Reste que pour les Allemands, et pour 40 millions d'automobilistes, cette amélioration constante de la qualité de l'air dans nos pays rend l'application des ZFE inutile, et trop contraignantes. L'Allemagne considère que les ZFE n'ont plus de "légitimité".
La France, elle, naviguerait donc "à rebours", et serait "en retard" par rapport à ses voisins moins bêtes. Peut-être. C'est une position en tout cas à considérer...
Il est clair que les prises de position de différents élus, ou agglomérations, telle Lyon, qui a repoussé de 4 ans l'interdiction des diesels, Perpignan ou Marseille, dont les députés veulent l'abandon de la ZFE ou encore Fabien Roussel, tête de file des communistes, qui est contre les ZFE, montrent un rejet de ces contraintes à venir.
Elles seraient défavorables aux ménages les plus modestes, qui n'ont et n'auraient toujours pas les moyens de changer de voiture, malgré les aides mises en place. Et entraîneraient donc des difficultés autant économiques que sociales.
Alors les ZFE, faut-il persister ? Nous qui sommes si prompts à citer les Allemands en exemple, allons-nous persister et signer ? L'histoire nous le dira, à moins que ce soit la rue qui fasse changer d'avis nos gouvernants...
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