Faut-il changer son pot d’échappement moto pour un adaptable ?
Avec les clignotants et les rétroviseurs, le pot d'échappement fait partie des accessoires adaptables les plus changés par le motard. Ligne, silencieux, choix des matières, il y en a pour tous les goûts et surtout pour tous les budgets. Une modification parfois chère pour un résultat final pas toujours au rendez-vous…
Un son plus rauque, un look plus racing et de la puissance supplémentaire, le changement de l'échappement d'origine fait partie des premières modifications (et parfois même la seule) que le motard fait sur sa machine. Si à tous ces avantages, on ajoute un gain en poids, l'addition semble justifiée lors du passage à la caisse. Mais l’est-elle vraiment ?
Une question de gaz
L'échappement a pour vocation d'évacuer les gaz du moteur. Situé à la sortie du moteur, le collecteur regroupe le ou les cylindre(s) vers un catalyseur destiné à limiter la pollution (il fonctionne en adéquation avec le ou les sondes lambda) puis vers une ou plusieurs sorties (c'est ce que l'on appelle un échappement 4 en 1 ou 4 en 2…) ou silencieux. Ces derniers seront équipés de dB killer ou limitateur de bruit permettant un usage routier mais aussi pistard. Notons que les anciennes générations de moto ne sont pas équipées de catalyseur. Le fait d'enlever le catalyseur sur une moto initialement équipée est interdit (sur certaines motos, le silencieux joue le rôle de catalyseur). Parfois les échappements sont équipés également d'une valve pour favoriser les bas régimes. Bref une "usine à gaz", sans jeu de mots !
Silencieux ou ligne ?
Avant de se poser la question du choix d'une ligne d'échappement ou d'un silencieux, c'est avant tout votre budget qui guidera votre achat, passant du simple au triple (voire plus) pour l'acquisition d'un silencieux ou d'une ligne. Faite en titane, l'addition grimpe facilement jusqu'à 3 500 euros, voire plus avec un pack complet surtout réservé à la compétition.
Quel que soit votre choix, le montage ne devrait pas poser de problème si toutefois vous optez pour un élément compatible. Cela vous évitera les bidouilles, synonymes de complications à n'en plus finir et de prix qui vire au rouge. Notez qu'avec le vert des visages lors du montage, ça fera une jolie palette de couleurs lorsqu'il faudra remédier au problème de chaleur dégagée aux emplacements pas toujours voulus, aux repose-pieds qu'il faudra adapter ou encore à la plaque d'immatriculation qu'il faudra transférer si vous optez pour des échappements sous la selle. Mais si vous vous cantonnez aux adaptables dits "plug&play" (prêt à l'emploi), tout devrait parfaitement bien se passer avec dans le colis visserie, joints, patte, notice de montage… bref un jeu de Mécano grandeur nature que le prossionnel vous facturera au temps passé. Faites faire un devis pour éviter les mauvaises surprises.
Plus de puissance pour moins de poids
Mettons un terme aux idées reçues : non on ne gagne pas 20 chevaux en changeant son échappement ! Ceci étant dit, le gain sera plus important avec une ligne complète qu'avec l'adoption d'un silencieux slip-on ou bolt-on (comprenez montage par emboîtement ou boulonné). Avec les modèles les plus performants, vous pourrez compter sur un bonus de 10 à 12 chevaux pour les lignes racing équipées d'un filtre à air spécifique, d'un boîtier électronique et d'une cartographie qui va bien (comptez dans les 4 500 euros le pack complet) sinon c'est plutôt +2 à 3 chevaux dans le meilleur des mondes. Il est rare de gagner sur l’intégralité de la plage d’utilisation que vous rouliez ou non avec un réducteur de bruit… tout ceci est une histoire de pression/contre-pression interne à l’échappement. La suppression du catalyseur peut aussi vous faire gagner un peu de puissance mais une utilisation sur route le proscrit. Attention, certaines machines imposeront une cartographie adaptée avec l'achat d'un boîtier programmable (cartographie adaptée proposée de série avec possibilité d’en réaliser une spécifique à vos besoins) pour une bonne gestion moteur éliminant coupures, trous à l'accélération etc. Mais là, ça commence à piquer les yeux avec un tarif qui s'enflamme.
Le bénéfice est ailleurs, notamment au niveau de la pesée. Les accessoiristes arrivent généralement à faire baisser de façon significative le poids, donc l'inertie de la moto en courbe tout en offrant un design moins grossier, autre point positif de la modification.
Et je monte le son
La transformation ne sera pas que visuelle, elle sera également sonore avec un moteur qui mue pour devenir plus rauque tout en restant homologué (à condition de garder le réducteur de bruit amovible). Un atout lorsque le motard fait de l'interfile.
Avec le temps la laine de roche interne (jouant le rôle d'amortisseur auditif) devient moins efficace, et ce quel que soit l'échappement. Il faudra la remplacer pour retrouver le volume sonore initial. Bonne nouvelle : l'opération est simple si toutefois vous êtes outillé, notamment d'une riveteuse !
Carbone, titane, inox c'est aussi une question de style et de poids donc de budget. Notons que si le carbone (dans les 600 euros) restitue peu la chaleur, la fibre a tendance à avoir une durée de vie plus courte. L'inox bon marché (environ 300 euros) est fragile et tend à jaunir les kilomètres passant, le titane (comptez 600 euros) est léger et durable dans le temps.
Alors faut-il changer son pot ou non?
Oui si on sait à quoi s'attendre. L'intérêt se situe au niveau du look et du poids. Opter pour un pot adaptable, c'est la garantie d'une personnalisation sympathique sans trop se ruiner tout en gagnant quelques décibels. Si vous pensez booster votre moteur, l'addition sera tout autre. En plus de l'achat d'une ligne d'échappement complète il sera nécessaire d'acquérir un boîtier programmable (400 euros) suivi d'une cartographie sur mesure (le tarif varie en fonction du temps passé), d'un filtre à air dit racing (100 euros) pour un meilleur rendement moteur et une meilleure exploitation du volume de la boite à air.
(Photos : DR, A. Hubner-Loriol)
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