Et si les monospaces refaisaient surface ?
Coup sur coup, trois minivans voient le jour, sous forme de concept cars ou de voitures de série. Et s'ils signaient la fin de l'hégémonie des SUV que les familles apprécient pour leur espace à bord ? Et si le monospace faisait son grand retour, avec de vrais arguments à faire valoir ? Et si l'on rêvait un peu ?
C’était un temps d’il y a longtemps. C’était dans les années 90. La petite famille descendait de son Renault Espace 3. Le papa portait un pull bleu négligemment jeté par-dessus son polo blanc rentré dans son pantalon à pinces beige, et il accompagnait sa femme et ses enfants, forcément blonds. Le petit-déjeuner, que l’ami Ricoré venait d’apporter, les attendait sur la terrasse de la maison de campagne baignée par le soleil du printemps.
Aujourd’hui, on ne prend plus guère de Ricoré le matin et les mamans, comme les papas, roulent en SUV. Le pull bleu sur les épaules a disparu, mais les modes, vestimentaires et stylistiques, n’étant qu’un éternel retour, pourquoi pas celui des monospaces, en attendant de ressortir le bon vieux pantalon à pinces ?
D’ailleurs quelques marques, à l’instar de Volvo avec son EM90, de Lexus et son LM et du Nissan Hyper Tour, commencent à montrer l’exemple. Évidemment, par pudeur et par peur d’être taxées de ringardes, elles ne désignent pas leurs nouveautés ou concept cars sous le terme de monospaces, leur préférant celui de mini-van. Et pourtant c’est bien de cela qu’il s’agit : d'un bon vieux monocorps des familles. De là à assister à un revival, et à un enterrement de première classe des SUV, il n’y a qu’un pas que l’on peut franchir pour des tonnes de raison.
Le monospace : l'engin taillé pour la voiture électrique
On le sait, la voiture électrique, qui va très vite grand remplacer l’auto thermique, n’a pas besoin de ces longs capots auxquels on s’est habitué depuis de Dion Bouton V8. Les moteurs électriques quant à eux, prennent peu de place, et se casent sans problème très bas, près des essieux. Nichés à l’avant ou à l’arrière, ils libèrent l’espace dédié depuis des lustres au bloc thermique et pour combler le vide, on y a adapté un frunk, ce deuxième coffre. La voiture monocorps et sans capot est donc parfaitement adaptée à cette nouvelle architecture. Tout comme sa surface permet de ranger un grand plancher de batteries.
Le monospace : plus modulable que le SUV
Mais après tout, pourquoi les acheteurs de voitures se jettent-ils sur les SUV ? Pour leur look de baroudeur qui leur rappelant les grands espaces qu’ils foulent trop rarement, certes. Mais aussi pour deux raisons plus pragmatiques. Ils n’ont plus besoin de se baisser pour grimper à bord. Ce qui, compte tenu de l’âge plutôt élevé des acheteurs d’autos neuves, un âge qui coïncide avec l’apparition du mal de dos, est un vrai argument.
En outre, ils apprécient, dans ces lourds crossovers, la place qu’ils offrent à leur petite ou grande famille. Et les monospaces donc. Ces derniers, n'ont pas l'inconvenient des énormes passages de roues nécessaires aux SUV et ils disposent en plus de sièges individuels et modulables que les crossovers proposent très rarement. Quant à l’aérodynamique des SUV, il n’est pas très difficile de mieux faire, et là encore, les monocorps peuvent les battre à plate couture sans être obligé d'adopter des lignes d'armoires normandes.
Le monospace is the new SUV
Il ne reste donc plus qu’à convaincre les acheteurs, englués dans leur passion de la camionnette à grosses roues depuis 10 ans et persuadés que leur garde au sol est le seul remède possible pour franchir les dos d’ânes.
Pas sûr que les trois « mini-vans » récents, au design mastoc fassent mouche dans ce domaine, mais l’appel est lancé aux designers : dessinez des monocorps aussi agréables à l’œil qu’ils le sont à la conduite et à l’efficacité. Dès ce moment-là, tout le monde sera convaincu. Et le monospace sera the new SUV.
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