Emploi : tout va bien (pour l'instant)
Si l’ambiance au sein de la filière automobile n’est pas vraiment folichonne, l’emploi dans les services (vente et réparation) se porte plutôt bien. Même si ce grand beau temps ne risque pas de durer éternellement et qu'il est lié, en partie, à la très bonne santé des deux roues.
Tous les chiffres sont à la baisse. L’an passé, les ventes de voitures neuves ont baissé de 25 % par rapport à 2019, la dernière année florissante d’avant le Covid. Et depuis le début de l’année, elles ne se sont pas améliorées. En parallèle, la pénurie de voitures neuves, et celle, attendue, des occasions récentes font fuir les éventuels clients. On peut donc légitimement craindre une bérézina dans les shows rooms et les ateliers. Or, il n’en est rien, selon l’Observatoire des métiers et services de l’automobile, qui a enquêté auprès de 3 000 entreprises pour prendre le pouls du secteur.
Résultat de cette étude : l’emploi a été préservé. Il a même progressé. Le nombre de salariés de la vente et de la réparation s’établit aujourd’hui à 341 174 exactement, alors qu’il n’était que de 336 342 au dernier trimestre de 2020. Quant aux conséquences de la crise sanitaire, 50 % des garages interrogés n’y ont vu que du feu. 16 % ont même enregistré une hausse de leur activité.
17% d'intentions d'embauche cette année
Reste que 32 % des professionnels se sont retrouvés face à une baisse de travail, et par conséquent, une baisse de chiffre. Aux pointilleux qui feront l’addition, signalons que 2 % des interrogés ne savent pas, ce qui paraît étonnant pour des dirigeants de leur propre entreprise. Enfin, 17 % des entreprises du secteur ont l’intention d’embaucher dans les 6 mois et en CDI pour 82 % d’entre elles, ce qui témoigne d’une belle confiance dans l’avenir.
Mais comment, alors que près d’un tiers des sondés a vu son activité se réduire, expliquer cette embellie des effectifs ? Comment se fait-il, alors que dans le domaine de la vente, 57 % des concessionnaires, agents et garages indépendants, avouent que les affaires se sont fortement dégradées, le volet social se porte-t-il aussi bien ?
Deux choses permettent d’expliquer cette bonne santé. En premier lieu, les aides gouvernementales de 2020, et dans une moindre mesure de 2021, ont permis à ces PME de se maintenir à flot. 82 % d’entre elles ont eu recours au chômage partiel, et 47 % au PGE (Prêt Garanti par l’État). En plus, la croissance de 2021, et de la mobilité des Français, a contribué à la reprise, même si l’une et l’autre ne sont peut-être que sporadiques. Mais il est un autre élément qui explique cette insolente bonne mine, et elle n’est pas directement liée à l’automobile, mais aux deux roues.
Une progression liée aux vélos et aux motos
Car le vélo, le scooter et la moto sont consignés dans la même filière, et même s’ils ont deux roues en moins, tout va bien. L’usage, l’achat, et la réparation de bicyclettes ont explosé. Entre les voitures boutées hors des villes, la création de pistes cyclables et les aides de l’État ou des régions, 1,9 million de biclous ont été réparé en 2021. Résultat : les recrutements ont augmenté de 25 %. Quand eux deux roues motorisés, ils recherchent eux aussi de nouveaux salariés. les effectifs ont déjà progressé de 8 % l'an passé.
Grâce aux vélos et aux motos, la filière se porte donc plutôt bien. Reste que l’avenir n’est pas forcément tout rose. Surtout si l’on s’en tient à l’automobile. Entre la pénurie de modèles neufs et les occasions récentes qui ne devraient pas tarder à se raréfier, les écueils sont nombreux. Les ateliers, et les mécanos seront moins sollicités lorsque les autos à watts seront durablement installées.
Quant aux vendeurs, s'ils sont d’ores et déjà impactés, ils peuvent espérer une belle reprise à venir, et d'un rattrapage dès que la production reprendra normalement. Même si cette reprise est hypothétique. Si le présent est donc au beau temps, l'avenir est donc plus incertain. Sauf pour les réparateurs de vélos.
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