E.Leclerc engage la bataille des biocarburants et de l’électricité pas chers
L’enseigne de la grande distribution souhaite accélérer la diffusion de biocarburants et d’électricité comme nouveaux produits d’appel. Le retour d'une recette éprouvée pour fidéliser le chaland et abaisser le bilan carbone de l'enseigne.

La Stratégie nationale bas carbone fixe à la grande distribution un objectif de baisse de 30 % de ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.
D’ici à 2035, l’enseigne entend diminuer de 50 % ses émissions de gaz à effet de serre et figurer « sur le podium de la décarbonation » ambitionne Michel-Édouard Leclerc. Pour y parvenir l’ensemble des services et produits sont mis à contribution. Mais il est un poste particulièrement important sur lequel s’est portée l’attention : celui du carburant. Sur les 73,6 millions de tonnes de CO2 émis en 2023 par les magasins Leclerc, plus de la moitié provient des hydrocarbures (51 %).

Doubler le nombre de points de recharge
Face à l’électrification du parc automobile et aux enjeux environnementaux, Leclerc, n’entend pas « regarder passer le train ». Après l’essence et le diesel, place aux biocarburants et l’électricité.
L'enseigne annonce le lancement fin 2025 de Charge E-Lec avec l’équipement de tous ses magasins de bornes de recharges électriques. « On prévoit au moins un doublement de nos 4300 bornes d’ici 2030 pour atteindre 15 000 d’ici 2035 » ambitionne Philippe Amann, président de la Siplec, l’entité du groupe dédiée aux produits et services Énergies. « Des outils permettent de mesurer précisément les besoins pour chaque point de vente, en volume de bornes, mais aussi en puissance de recharge utile ».
Les opérateurs de super chargeurs dans le collimateur
E.Leclerc compte appuyer son développement avec des « partenaires extérieurs ». Et d'évoquer malicieusement « des opérateurs comme Tesla » pour équiper en marque blanche ses stations de super chargeurs. Coup de com' ou véritable appel du pied ? « Ce serait pour eux un nouveau débouché » souligne Philippe Amann. Par ailleurs, le grand distributeur compte sur sa propre production électrique pour abaisser les prix à la borne et maîtriser son approvisionnement. L’installation de 3 millions de m2 de panneaux photovoltaïques devrait à terme permettre à l’enseigne de surproduire de l’électricité bon marché. Stockée, elle serait ensuite envoyée dans son propre réseau.
Accélérer la distribution des biocarburants
Convaincu que le parc roulant ne sera « jamais à 100 % électrique » Leclerc, assume la nécessité de développer la distribution de biocarburants comme le superéthanol et le HVO 100, fabriqué à partir d'huile végétale durable. Autorisé à la distribution publique depuis fin juin 2024, le diesel synthétique HVO à l'avantage d'être compatible avec très grande majorité de motorisations diesel et d'émettre 90 % moins d'émissions que son équivalent pétrolier. Encore trop cher à la pompe (20 cts/l de plus que le diesel) Michel-Edouard Leclerc demande à l'exécutif d'abaisser la fiscalité du biodiesel et de ne plus l'aligner sur celle du gazole. Pas sûr qu'en cette période de disette budgétaire il soit entendu.
Afin de développer l'utilisation du superéthanol, les 120 centres techniques Leclerc vont proposer l’installation de kit de conversion E 85. D’après l’enseigne il y aurait en France « 10 millions de voitures éligibles. » 10 millions de clients potentiels. L'art de concilier business et environnement. La définition du commerce équitable en quelque sorte.
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