Dakar 2010 : les pilotes "malles" en voix de disparition : bilan
Sur les Dakars d'aujourd'hui, nous sommes bien loin de l'esprit d'origine, de la création de cette course. Malgré tous les 2-3 ans, le slogan, « retour aux sources ».
Je sais, il faut vivre avec son temps dira-t-on. Pourtant, dès le début de cette course en 79, devenue la plus connue au monde, les concurrents venaient pour vivre dans un autre temps.
Loin du modernisme, du confort, de la programmation de l'heure qui vient, du jour qui vient, on appelait cela, l'aventure et à l'époque, elle était réelle, voir un peu folle.
Avec la course à l'armement, inévitable, qui a commencé dès le début, 3-4 ans après la création, le modernisme, les assistances, le GPS, qui a totalement changé le Dakar, et la fragilité des motos, le nombre de « pilotes malles » n'était que de 15 au départ cette année.
Ce sont des pilotes qui partent avec leur moto, une malle de 200 litres et une paire de roue.
Il faut bien savoir que cette malle avec les roues aurait représenté un véritable luxe pour 95% des pilotes qui partaient il y a une bonne vingtaine d'années.
Samedi, à l'arrivée de Buenos Aires, ils étaient 5 rescapés de cette catégorie, complètement délaissée.
J'en connais quelques uns, le Belge Eric Palante que j'ai rencontré au Havre, a rallié la capitale Argentine, malgré une rencontre « percutante » avec un autobus.
Alain Delaunay aussi, l'un des mes « centenaires » a réussi son pari après son échec de 2007.
Mais pour Alain, il va resté un goût d'inachevé, son copain Denis, pilote malle lui aussi, a abandonné lors de la 3ème étape, moteur cassé.
Ils voulaient revoir Buenos Aires tous les deux.
Dans cette catégorie, il y avait Pierrick Bonnet, d'ordinaire très fiable sur le Dakar, un vrai « finisher », il abandonne pour la première fois sur chute. Mais surtout sur peur et déshydratation.
Il y avait Hugo Payen, dont j'espère avoir des nouvelles d'ici peu, abandon le 3ème jour, moteur cassé. Et son copain, André Lenoble qui tombe et se casse une jambe lors de l'étape 5. André est rentré chez lui, il va bien, je l'ai eu au téléphone, un peu de patience va lui être nécessaire.
Hors un privé aurait besoin d'une moto dont le moteur peut faire 9000 kms sans rien toucher.
L'an prochain, ce sera des 450cc pour tout le monde et nous savons qu'il n'y a pas, malgré ce que l'on veut nous dire, un constructeur qui fabrique une 450 capable de faire le Dakar sans une énorme préparation.
Ces 15 pilotes repartiront-ils en catégorie « malles », si elle existe encore ?
Cela implique une assistance, donc un coup supplémentaire, 4, 5 ou 6000 euros selon les offres, plus des pièces coûteuses, à mettre au bout de la note.
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