Citroën C3 Pluriel (2003-2010) : le cabriolet le plus pratique de l’Histoire, dès 1 500 €
Version couteau-suisse de la citadine C3, la Pluriel se veut tout à la fois berline, cabriolet, spider et pick-up, un concept unique en son genre. S’il demeure perfectible, ce drôle d’engin ne fait pas payer cher son originalité.
Après quelques années d’autos à la banalité affligeante, Citroën renoue au début des années 2000 avec cette originalité qui a contribué à sa renommée. Cela commence en 2001 avec la très réussie C3, aux faux-airs de 2CV, qui se décline dès 2003 en une très singulière Pluriel… Celle-ci avait été annoncée sous forme de concepts, en 1998 puis en 1999, et laissait entrevoir de belles choses.
Effectivement, l’équipe de designers emmenée par Donato Coco, qui ira par la suite chez Ferrari puis Lotus, s’est un peu lâchée. Mieux, le concept sera adapté à la série sans changer outre mesure, Citroën ayant collaboré avec Giugiaro mais aussi Matra pour l’industrialisation. Si ce dernier aurait aimé la produire, il en a été pour ses frais car le double chevron en a assuré la fabrication dans son usine espagnole de Madrid. Quoi qu’il en soit, à sa sortie, la Pluriel détone. Par sa ligne certes, mais surtout sa conception, pas loin d’être géniale. Pas loin…
En effet, cette auto profite d’une carrosserie aux configurations multiples. Grâce à son toit souple repliable, la Citroën est découvrable. Classique. On peut aussi retirer l’ensemble capote-lunette arrière et ranger le tout au fond du coffre. Astucieux. Autre possibilité, retirer les arches de toit (13 kg chacune tout de même), les remiser dans son garage, et ainsi transformer sa Pluriel en un roadster, si l’on est sûr qu’il ne pleuvra pas durant le parcours, car là, on ne dispose d’aucune protection pour l’habitacle… ni les passagers ! Enfin, la Pluriel devient pick-up si on rabat les sièges ainsi que le panneau de coffre. En effet, elle offre ainsi une grande surface de chargement, mais cette disposition demeure interdite sur route ouverte, car elle masque le 3è feu stop et la plaque d’immatriculation. Ces deux dernières fonctionnalités, pourtant intéressantes, montrent le côté inabouti du développement de l’auto, qui, par ailleurs, s’alourdit de 130 kg à cause des renforts rendus obligatoires pour préserver sa rigidité suite à l’ablation de son toit.
Deux moteurs sont proposés au lancement, le 1,4 l de 75 ch et le 1,6 l de 110 ch, ce dernier s’associant nécessairement à la boîte robotisée Sensodrive. Les prix demeurent raisonnables : 15 200 € pour la première (18 900 € actuels selon l’Insee), 16 900 € (21 000 €) pour la seconde.
ABS, aide au freinage d’urgence, airbags (4), vitres électriques et toit électrique sont de série, ce à quoi la 1,6 l ajoute la radio CD, les antibrouillards et les rétros motorisés. La clim demeure en option, tout comme les jantes en alliage, tandis qu’en 2004, le cuir et l’ESP arrivent dans la liste d’extras. Ils s’accompagnent d’un nouveau bloc, le 1,4 l HDI de 70 ch, qui représentera vite le gros des ventes. Celles-ci, si elles n’égalent pas, tant s’en faut, celles de la Peugeot 206 CC, n’ont rien de ridicules. Seulement, par la suite, la Pluriel ne va évoluer que dans le détail.
Des retouches sont apportées en 2005 (tableau de bord noir, éléments peints en gris alu dans l’habitacle), puis en 2008. Là, les projecteurs et feux arrière sont modifiés, ainsi que les rétroviseurs les chevrons de la calandre. A chaque mise à jour des coloris nouveaux sont proposés, cependant qu’on multiplie les séries limitées ou spéciales : Graphit, Tic Tac, Côté Sud, Côté Ouest, So Chic, Charleston. Cette dernière s’inspire bien évidemment de la 2CV du même nom avec sa teinte bicolore noir-rouge Delage. La C3 Pluriel termine sa carrière en 2010 produite à près de 110 000 unités. Elle n’est pas remplacée.
Combien ça coûte ?
Malgré (ou à cause de ?) sa grande originalité, la C3 Pluriel ne coûte pas grand-chose. À 1 500 €, on trouve des exemplaires parfaitement fonctionnels, totalisant plus de 150 000 km, en 1,4 l, essence. Les diesels et 1,6 l sont plutôt à 2 000 € à condition équivalente. Pour des exemplaires de moins de 100 000 km, ajoutez 1 000 € minimum, alors que la série limitée Charleston ne se déniche pas à moins de 4 000 € en très bon état.
Quelle version choisir ?
La plus agréable à conduire est la 1,6 l mais la boîte Sensodrive fait des siennes. La HDi se révèle très économique, mais son moteur diesel lui interdit déjà certaines agglomérations s’il date d’avant 2006. Finalement, le 1,4 l essence suffit, d’autant qu’il se montre très fiable.
Les versions collector
Ce sont les exemplaires en parfait état, peu kilométrés, surtout dotés de couleurs flashy. La série limitée Charleston semble plus recherchée que les autres.
Que surveiller ?
Les moteurs de la C3 Pluriel se révèlent très robustes, et encaissent parfois plusieurs centaines de milliers de kilomètres, à condition d’avoir été bien entretenus, bien sûr. Les premiers HDi souffrent tout de même de soucis d’injection pouvant se montrer coûteux, tandis que la boîte Sensodrive accuse quelques maux, un actuateur d’embrayage un peu fragile et des capteurs pouvant engendrer des dysfonctionnements.
Rien de très grave, sauf que peu de réparateurs acceptent de s’en occuper, d’autant que Citroën ne fournit plus certains éléments. Du coup, certains tentent de proposer un échange de la transmission, à plusieurs milliers d’euros… À noter que cette Sensodrive est en gros une boîte manuelle classique sur laquelle on a installé un robot électro-hydraulique qui change de vitesse à votre place : l’embrayage peut donc s’user et exiger un remplacement.
On note aussi de nombreux soucis de fuite de toit, celui-ci ayant par ailleurs la fâcheuse tendance à rester bloqué, tout comme les vitres électriques. À vérifier de près avant achat.
Au volant
Après 18 ans, la ligne de la C3 Pluriel n’a pas tellement vieilli. L’habitacle, si, tant du côté des équipements que de l’aspect des matériaux. Ça reste une C3, donc c’est basique. L’espace à bord se révèle plutôt appréciable pour un petit cabriolet (4 vraies places) même s’il demeure inférieur à celui d’une C3 normale.
On se trouve assis un peu haut, comme sur un tabouret, mais la position de conduite apparaît convenable, grâce au volant réglable dans les deux sens. Le moteur 1,6 l séduit par sa souplesse, et se montre presque pétillant à haut régime, offrant de bonnes performances. Dommage qu’il ne s’attèle qu’à la boîte Sensodrive ! Celle-ci n’est pas désagréable à l’usage, se montrant relativement douce, mais elle manque de célérité à changer de rapport, quand elle accepte de le faire : on réclame parfois aux palettes des rétrogradages mécaniquement sans danger qu’elle refuse pourtant…
Dynamiquement, la Pluriel est sûre. Pas vive, mais prévisible, saine et facile. Évidemment, elle prend du roulis, mais la direction, légère, demeure précise alors que le freinage efficace rassure. Pour sa part, le toit semble bien insonorisé, ce qui permet de mieux entendre les bruits divers générés par la carrosserie…
Comme la suspension convainc surtout par son confort, on ouvre le toit (juste une molette à actionner) et on roule tranquillement en profitant du beau temps. C’est dans ce cadre qu’on apprécie le plus la Pluriel, aussi le moteur 1,4 l 75 ch est-il bien suffisant.
N’ayant pas de garage à disposition, je ne me suis pas amusé à démonter les arches de toit, mais les essais écrits par mes confrères expliquent que dans ce cas, la rigidité de la caisse diminue : logique. Dernier point, la consommation : le 1,4 l n’est pas plus frugal que le 1,6 l. Comptez 7,5 l/100 km en moyenne.
L’alternative youngtimer
Citroën Visa Décapotable (1983-1985)
Née laide en 1978 et affublée d’une calandre surnommée « le groin » par ses détracteurs, la Citroën Visa a connu une deuxième vie à partir de l’été 1981. Pourquoi ? Parce qu’elle a été très habilement restylée à coups de peinture noire et de bouts de plastique par le carrossier Heuliez. Celui-ci développe même de sa propre initiative une version découvrable de la Visa.
Elle apparaît en 1983, et, particularité, conserve ses quatre portes. En effet, il ne s’agit pas d’un cabriolet mais d’une simple décapotable, d’où son nom. En toile, le toit complet se replie, ce qui inclut les montants et la lunette arrière, contrairement à la 2CV. Malheureusement, si elle est originale, l’auto manque de charme et sa capote n’est guère pratique. Pire, la Décapotable coûte 30 % plus cher que la Visa équivalente fermée. C’est donc un flop : 2 633 unités produites seulement quand la production s’arrête en 1985. Rare et originale, la Visa de plein air s’offre pourtant dès 4 500 €.
Citroën C3 Pluriel 1,6 l (2003), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 587 cm3
- Alimentation : injection
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, triangles, amortisseurs, barre antiroulis (AV), essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 5 manuelle robotisée, traction
- Puissance : 110 ch à 5 750 tr/mn
- Couple : 147 Nm à 4 000 tr/mn
- Poids : 1 205 kg
- Vitesse maxi : 188 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 13 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de C3 Pluriel, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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