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Bilan 2024 de la Sécurité routière: encourageant, malgré les hommes et les trottinettes

Dans Pratique / Sécurité

Pierre-Olivier Marie

La Sécurité routière a rendu public ce jeudi matin le bilan provisoire des accidents de la route, et il y a plusieurs choses à en retenir.

Bilan 2024 de la Sécurité routière: encourageant, malgré les hommes et les trottinettes

3190 morts sur les routes l'an dernier, dont 1535 en voiture de tourisme, soit 48% du total. Photo IP3 PRESS/MAXPPP

Pour commencer, une - relativement - bonne nouvelle. Comme déjà évoqué ce matin sur Caradisiac, on a déploré moins de 3200 morts sur les routes de l’Hexagone en 2024, et ce pour la deuxième fois consécutive (3190 exactement, contre 3 167 en 2023). "C’est plutôt satisfaisant dans la mesure où on obtient ce chiffre après huit mois de hausse en début d’année", cadre Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la sécurité rourtère. C’est en effet le deuxième meilleur résultat depuis 1954, si l’on fait abstraction des années 2020 et 2021 où les confinements successifs ont faussé les statistiques.

Les blessés s’élèvent au nombre de 233 000, dont 16 000 le sont gravement. On relève que deux tiers d’entre eux font partie de la catégorie des usagers vulnérables, à savoir les piétons, cyclistes, usagers de deux roues motorisés et d’EDPM, acronyme d’Engin de déplacement personnel motorisé, les fameuses trottinettes. Or, ces dernières ne laissent d’inquiéter, avec 780 blessés graves l’an dernier. C’est 5% des cas de lésions importantes l’an dernier, alors même que les EDPM ne représentent que 0,2% des transports. A titre de comparaison, la voiture est associée à 31% des blessés graves alors qu’elle assure 73% des transports. "Les chiffres des blessés à vélo progressent bien moins vite que ceux des EDPM", observe le Pr. Harrois, Président du groupe Traumabase, Observatoire des traumatologies graves dans les transports, présent à la conférence de presse des pouvoirs publics ce matin. Et celui-ci de pointer le danger que représente l’absence de port du casque sur ces véhicules où l’on se tient debout : "en cas de déséquilibre suite à un choc, c’est la tête qui va toucher le plus facilement le sol." Or, les traumatismes crâniens sont la première cause de mortalité (57%) chez les patients admis gravement blessés à l’hôpital. Pour autant, pas question d’imposer le port du casque aux pilotes de trottinette électrique, pas plus qu’aux cyclistes : "on mise davantage sur une appropriation du sujet pas le public que sur une obligation. Aujourd’hui, tout le monde porte un casque au ski depuis l’accident de Michael Schumacher. Il n’y a pas eu besoin de loi en ce sens, et on espère que l’idée fera son chemin ainsi", commente la Sécurité routière. De fait, difficile de demander aux forces de l’ordre de courir après tous les cyclistes circulant sans casque.

Pour en revenir à l’automobile, on retiendra aussi que "seulement" 242 personnes ont trouvé la mort sur autoroute, chiffre en baisse de 10% par rapport à 2023. C’est 7,6% du nombre total de victimes de la route, ce qui fait de ce réseau le plus sûr de l’Hexagone, et de loin. Enfin, les hommes représentent 78% des décès sur la route, et 75% des blessés graves. Ils sont aussi responsables de 84% des accidents mortels. Comment sécuriser définitivement le réseau routier ? Interdire aux hommes de conduire, peut-être…

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