À contre-courant : les alternatives thermiques au SUV Ford Explorer
Le nouveau SUV Ford Explorer est en vente. Plus de motorisation thermique, place à du 100 % électrique. Si l’Explorer a des atouts à faire valoir il reste néanmoins tributaire d’un prix d’achat élevé et d’une autonomie fluctuante selon la météo et le type de parcours emprunté. Afin de vous éviter de perdre votre temps en station de recharge, dans cet « à contre-courant » nous vous proposons trois alternatives thermiques au Ford Explorer.
À contre-courant
Les eurodéputés l’ont décidé : plus aucune voiture neuve, essence, hybride ou diesel ne pourra être commercialisée à partir de 2035. Place donc aux voitures électriques dont les ventes augmentent, mais qui ne représentent pour l’instant qu’un peu plus de 2 % du parc roulant en France.
Mais encore trop cher ces voitures électriques ? Pas assez autonomes ? Sans doute, et c’est pourquoi Caradisiac vous propose de ne pas oublier le « thermique » si vous souhaitez acheter une auto, qu’elle soit neuve ou d’occasion. D’ici à 2035, vous avez encore le temps de faire vos emplettes dans les gammes thermiques des constructeurs.
Vous êtes d’ailleurs nombreux à avoir fait ce choix. Ce n’est pas un hasard si le diesel représente (sur l’année 2023) encore plus de 70 % des carburants distribués en France et qu’il représente 50 % des achats de voitures d’occasion. En revanche, il est en baisse en ce qui concerne les voitures neuves (l’offre des constructeurs se réduisant aussi) passant de 15,8 à 9,7 % en 2023. Quant à la voiture à moteur essence elle représente encore 36,2 % des ventes en 2023, les motorisations hybrides (full hybride, mild hybride et hybride rechargeable) atteignant désormais les 33,3 % des ventes de voitures neuves.
Avec sa rubrique « À contre-courant », et au-delà du jeu de mots, Caradisiac veut attirer votre attention sur des modèles thermiques plus intéressants que leurs concurrents électriques. Non, le « thermique » n’est pas mort.
« Le courant » : Ford Explorer AWD Extended Range. Batterie 79 kWh, 340 ch + Pack Premium à 57 500 €.
La nouvelle génération du Ford Explorer est un tout nouveau modèle qui n’existe qu’avec des motorisations électriques. Celle de notre modèle développe 340 ch et peut passer de 0 à 100 km/h en 5,3 secondes. Une belle performance qui ne servira que rarement, car avec un véhicule électrique il est préférable de limiter ses accélérations pour conserver le plus d’autonomie. Ce nouveau Ford Explorer affiche une allure très Ford, alors que sa base technique est allemande et provient du Volkswagen ID.4. Malgré l’emprunt technique de la plateforme MEB, le Ford Explorer ne ressemble pas du tout au modèle allemand et se dote d’un profil cubique avec des formes néanmoins douces, une face avant obturée avec le nom du modèle placé dans une barrette noire au-dessus du sigle Ford. Les feux arrière ressemblent à ceux de l’Explorer américain (à moteur thermique celui-là) qui vient de disparaître du catalogue du constructeur en France. Dans l’habitacle, le dessin du mobilier est plutôt original avec des plans inclinés sur les contre-portes et sur la planche de bord. Un écran tactile de taille généreuse (14,6 pouces) à inclinaison variable (sous lequel se trouve un rangement pour un smartphone) trône au sommet de la console centrale, tandis que l’instrumentation est assurée par un écran plus petit, ceinturé par une sorte de casquette qui est en fait une barre de son. Si l’on trouve à bord de nombreux rangements, il est dommage que les plastiques ne soient pas moussés, mais totalement rigides. Malgré un gabarit compact (4,47 m de long), il y a de la place à bord et les passagers de la banquette arrière ne seront pas à l’étroit. Quant au coffre, qui reçoit un double plancher fort pratique, il affiche une capacité qui se place dans la moyenne basse du segment avec 470 litres.
Le Ford Explorer sera disponible en fin d’année en version d’entrée de gamme à 170 ch avec deux roues motrices (propulsion) et une batterie de 52 kWh. Il peut d’ores et déjà être commandé avec un électromoteur de 286 ch et une batterie de 77 kWh (Extended range), c’est cette batterie qui équipe notre version à quatre roues motrices (grâce à deux moteurs) d’une puissance totale de 340 ch et 545 Nm de couple. Le Ford Explorer ainsi équipé n’est pas un modèle sportif pour autant, en raison d’un poids important (2,1 tonnes) et le 0 à 100 km/h expédié en 5,3 secondes permet simplement d’effectuer des dépassements rapides. Cela d’autant plus que la direction manque de ressenti et qu’en mode Sport, elle se montre plutôt floue. Ce modèle se montre à son aise en ville où l’autonomie de 532 km indiquée par le constructeur pourra être envisagée. Rappelons toutefois qu’il est préférable de ne pas descendre en dessous des 10 % de charge et de recharger au maxi à 90 % ce qui réduit d’autant l’autonomie. Sur les voies rapides, ce sera 16 kWh/100 km ce qui permet d’envisager 450 km, mais ce sera moins sur autoroute à 130 km/h. Équipé du Pack Premium comprenant entre autres des roues de 20 pouces, le Ford Explorer absorbe mal les déformations du bitume, choisir ce modèle sans ce Pack permettra de disposer de roues alliage de 19 pouces qui grèveront moins le confort et de plus la facture s’allégera de 3 600 €. Car le Ford Explorer n’est pas donné avec cette motorisation de 340 ch associée à une grosse batterie, il vous en coûtera 57 500 € avec le Pack Premium ou 53 900 € sans ce pack. Sans cette option, ce modèle est malgré tout très bien équipé : recharge de smartphone à induction, sièges avant chauffants avec réglages électriques (conducteur), volant chauffant, vitres arrière surteintées et garantie 5 ans/100 000 km. Pour la recharge sur superchargeur, le Ford Explorer accepte une puissance de 185 kW, on récupère alors de 10 à 80 % de charge en 30 minutes, à bord et pour le courant alternatif on peut compter sur le chargeur embarqué de 11 kW. Mais afin de vous éviter de passer du temps en station de recharge nous vous proposons de découvrir trois alternatives thermiques au Ford Explorer électrique.
Le « contre-courant » à motorisation flexifuel (E85) : Ford Kuga 2.5 Duratec Hybrid Flexifuel de 180 ch, boîte Powershift. Finition ST-Line X à 44 490 €.
Alors qu’il a commencé sa carrière en 2019, le Ford Kuga reçoit aujourd’hui un lifting. Ce restylage se voit puisque la face avant est totalement modifiée avec de nouveaux projecteurs et une signature lumineuse différente, la calandre redessinée reçoit désormais un bandeau lumineux à son sommet tandis que les boucliers ont été remaniés. En ouvrant les portes de ce modèle restylé on s’aperçoit de changements notables avec un nouvel écran de 13,2 pouces pour l’infodivertissement et un combiné d’instrumentation numérique de 12,3 pouces qui peut être associé à un affichage tête haute. Pour le multimédia, l’interface est plus rapide il y a possibilité de mise à jour à distance tandis que la compatibilité Apple CarPlay et Android Auto est sans fil. Le Ford Kuga a aussi droit au système Amazon Alexa et ce SUV reçoit de nouvelles aides à la conduite et d’assistance au remorquage. Pour le reste, il n’y a pas de changement puisque les aspects pratiques sont les mêmes, 581 litres pour le volume de coffre (475 litres pour les PHEV), l’habitabilité est toujours aussi bonne aux places arrière et l’on a droit à une banquette coulissante.
Sous le capot du Ford Kuga restylé, les motorisations sont améliorées et la motorisation hybride qui peut accepter l’E85 comme carburant voit sa puissance passer de 190 à 180 ch sans que cela ne modifie les performances pour autant (toujours 9,1 secondes pour passer de 0 à 100 km/h), mais on constate qu’il y a une baisse de la consommation 6,8 l/100 km au lieu de 7,1 l/100 km et une baisse du grammage de CO2 pour échapper au malus : 117 g/km. L’avantage de cette motorisation c’est la possibilité de consommer de l’E85, qui est un carburant qui s’affiche moitié moins cher à la « pompe » que le SP95-E10. Si la consommation est plus élevée avec l’E85 (de 20 à 25 %), on s’y retrouve à chaque plein. De plus, avec ce modèle on a droit à un système micro-hybride performant qui dispose d’une petite batterie de 1,1 kWh (elle se régénère à la décélération) qui permet de rouler jusqu’à 50 km/h sur quelques centaines de mètres en « tout électrique » avant que le moteur thermique ne démarre. On peut compter sur une consommation limitée en ville, où le système est le plus sollicité et 7,5 l/100 km sur un parcours mixte. Le Ford Kuga offre un bon rapport confort/dynamisme sur la route et si la direction est précise et informative tout en manquant un peu de consistance, il est préférable de ne pas brusquer ce grand SUV (4,61 m de long) pour éviter les mouvements de caisse. Très bien équipé dans cette finition ST-Line X, le Ford Kuga Flexifuel est proposé à un tarif de 44 490 € et même encore moins en ce moment puisque Ford l'affiche à 40 490 € sur son site. Il y a là une belle différence avec le Ford Explorer électrique !
Le « contre-courant » avec une motorisation e-Power : Nissan Qashqai 1.5 e-Power 190 ch. Finition N-Design + à 48 300 €.
Comme le Ford Kuga, le Nissan Qashqai a bénéficié d’un restylage récemment. Ce lifting a concerné principalement la proue du véhicule qui adopte désormais une signature lumineuse sur deux niveaux avec des feux de jour en forme de pointe de flèche, la calandre en profite pour s’élargir et atteindre les extrémités du bouclier. Ainsi modifié, le Nissan Qashqai affiche une allure modernisée bien dans l’air du temps. On découvre aussi de nouveaux modèles de jantes, de nouveaux feux arrière dont les contours sont désormais transparents avec un graphisme intérieur modifié. Dans l’habitacle, les modifications sont moins importantes et le Nissan Qashqai conserve le même écran numérique d’instrumentation tout en s’équipant d’un nouvel écran d’infodivertissement de 12,3 pouces avec Android Auto et Apple Carplay sans fil, le système multimédia fait désormais confiance à Google comme chez Renault. On a droit aussi à la mise à jour à distance, la commande vocale (peu efficace lors de notre essai), une cartographie satellite. L’habitabilité est correcte à l’arrière, mais la banquette est trop raide et les assises sont trop basses, tandis que le volume de coffre ne fait que 470 litres (hors volume sous le plancher).
Sous le capot du Nissan Qashqai restylé on retrouve la même offre mécanique qu’auparavant dont la motorisation à technologie e-Power. Ce système est constitué d’un électromoteur qui entraîne toujours les roues avant, tandis que le bloc essence 1.5 ne sert qu’à recharger la batterie de 1,97 kWh. Sur la route, ce système e-Power peut parfois entraîner un décalage entre l’action sur la pédale de droite et les montées en régime du moteur thermique. Cela ne se traduit pas en revanche comme sur une Toyota par un volume sonore important lors des accélérations. Ce système e-Power permet une consommation bien maîtrisée. En ville, passer sous les 4,5 l/100 km est possible et sur la route en parcours mixte ce sera 6,5 l/100 km grand maximum. Malgré des roues de 20 pouces qui équipent cette finition N-Design X, le Nissan Qashqai se révèle confortable sans roulis excessif en virage. L’amortissement absorbe bien les inégalités de la chaussée et seule la banquette à l’assise et aux dossiers durs perturbera les passagers arrière. Ce modèle est confortable, nerveux sobre et bien équipé pour un tarif assez élevé de 48 300 € avec ce moteur et cette finition, mais sur le site du constructeur on peut en ce moment bénéficier d’une remise de 2 000 €.
Le « contre-courant » avec une motorisation essence full hybrid : Renault Austral E-Tech Full Hybrid 200 ch. Finition Iconic Esprit Alpine à 46 100 €.
Le Renault Austral a remplacé le Renault Kadjar en 2022 dans le catalogue du constructeur au Losange. Mieux fini que son prédécesseur, le Renault Austral affiche un design assez classique à l’extérieur avec des projecteurs en forme de « C », une large calandre, des feux en forme de crochets à l’arrière et des ailes galbées surlignées par des traits dans la carrosserie. Notre modèle en finition Iconic Esprit Alpine dispose de logos Alpine sur les ailes, les jantes et aussi sur la sellerie dans l’habitacle. À l’intérieur, on retrouve la dalle numérique en forme de « L » inversé et le système Open R développé avec Google beaucoup plus performant que l’ancien R-Link 2. Les matériaux sont de qualité et les assemblages parfaits. Il y a de la place à l’arrière où deux adultes seront confortablement installés, ce modèle bénéficie aussi d’une banquette coulissante de série (sur 16 cm) avec dossiers inclinables et le volume de coffre oscille entre 430 et 555 litres sur la version full hybrid (500 et 575 litres pour les versions à moteur mild-hybrid) selon la position de la banquette.
Dans le compartiment moteur du Renault Austral que nous avons choisi, on trouve une motorisation E-Tech Full Hybrid de 200 ch. Ce système se compose d’un bloc essence 1.2 de 130 ch associé à deux moteurs électriques dont un générateur qui remplit la batterie en phase de freinage (il convient de noter que le ressenti à la pédale est peu naturel) ou de lever de pied. Il convient de noter que l’on peut régler l’intensité de la régénération grâce à des palettes au volant. Tout ce système est associé à une boîte à crabots à 7 rapports, 5 pour le bloc thermique, 2 pour l’électrique. À l’usage, cette motorisation se révèle agréable à utiliser si l'on ne pratique pane conduite sportive mais une conduite apaisée. Le couple est constant et les reprises sont bonnes avec une consommation sur un parcours accidenté de 6,9 l/100 km mais qui passe à 7,5 l/100 km sur autoroute. Une consommation qui sera réduite en ville et qui peut être grandement améliorée avec un peu d’écoconduite. Les mouvements de caisse sont bien contrôlés, le Renault Austral se révèle très homogène et assez confortable même avec des roues de 20 pouces. En revanche, si ce modèle affiche un certain dynamisme il n’a rien de sportif malgré la finition Esprit Alpine qui l’équipe et le moteur se fait un peu trop entendre lorsqu'on le sollicite. La gestion de la boîte peut aussi être problématique car il y a trop de latence entre le passage des rapports lorsque l'on enfonce la pédale de droite. Il est proposé dans cette finition à 46 100 € ce qui reste un tarif correct par rapport à la concurrence.
Bilan
Le SUV Ford Explorer est un très bon modèle électrique, mais si vous n’avez pas envie de perdre du temps sur la route à recharger, être obligé de composer votre trajet en fonction des bornes de recharge, ce n’est pas forcément une solution adaptée à votre profil de conducteur/conductrice. D’autant plus que l’on peut encore choisir un modèle thermique pour bien moins cher, il serait donc dommage de s’en priver d’autant que nos trois alternatives thermiques que sont les Ford Kuga, Nissan Qashqai et Renault Austral valent le détour.
« Le courant » : Ford Explorer AWD Extended Range. Batterie 79 kWh, 340 ch + Pack Premium à 57 500 €.
Les avantages
- Le confort des sièges avant
- La bonne habitabilité
- Les nombreux rangements
- L’allure générale du modèle
- Les quatre roues motrices sécurisantes sur chaussée glissante
Les inconvénients
- Les plastiques durs
- L’autonomie réduite sur autoroute
- Le volume de coffre dans la moyenne basse
- L’amortissement sec avec les roues de 20 pouces
- Le tarif élevé
Ford Kuga 2.5 Duratec Hybrid Flexifuel Powershift. Finition ST-Line X à 44 490 €.
Les avantages
- Le tarif attractif
- L’habitabilité correcte
- La consommation maîtrisée
- Les aspects pratiques comme la banquette coulissante sur 15 cm
- Le confort
- Le tarif du carburant E85
Les inconvénients
- La surconsommation de l’E85
- Les lenteurs de la boîte auto
Nissan Qashqai 1.5 e-Power 190 ch. Finition N-Design + à 48 300 €.
Les avantages
- Le confort aux places avant
- La dotation en équipement
- Le comportement routier d’une grande neutralité
- La finition haut de gamme avec de l’Alcantara sur le tableau de bord (finition N-Design +)
Les inconvénients
- La capacité du coffre limitée
- Le tarif un peu élevé avec cette finition haut de gamme
Renault Austral E-Tech Full Hybrid 200 ch. Finition Iconic Esprit Alpine à 46 100 €.
Les avantages
- La présentation moderne
- La dotation en équipement
- La consommation intéressante
- Le comportement routier homogène
- Les aspects pratiques
- Le système multimédia réactif
Les inconvénients
- L’esprit bien loin d’Alpine
- La sensation à la pédale de frein
- Le style un peu trop classique
- La gestion de la boîte à crabots
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