Programme très éclectique ce soir dans Top Gear pour le second épisode de la septième saison : Jeremy Clarkson dira, comme à son habitude, du mal d'une Porsche, Richard Hammond et James May joueront avec des voitures radio-commandées, une course opposera la nouvelle Audi RS4 à un alpiniste et l'histoire du fameux British Racing Green sera relatée...
Baptisée Cayman, la nouvelle Porsche se présente sous la forme d'un coupé à moteur central arrière. Nouvelle ? Plutôt un Boxster avec un toit non ? Pas faux : leur tableau de bord et la disposition de leur moteur sont les mêmes. Jeremy Clarkson est connu pour sa propension à descendre en flammes la production de Stuttgart et cette fois-ci il y prend un malin plaisir supplémentaire, puisque le réalisateur de l'émission vient de commander un Cayman. Il doit quand même avouer que cette Porsche a quelques qualités. A commencer par son système de navigation, vous donnant de façon classique votre position ainsi que tous les itinéraires dont vous avez besoin, mais aussi les emplacements des embouteillages. Sa conduite dépend de la façon dont elle est menée, répondant soit par un sous-virage ennuyeux mais plus facile à maîtriser à un conducteur qui ne saura pas la placer correctement à l'entrée d'un virage, soit par un spectaculaire sur-virage à un pilote expérimenté voulant aller le plus rapidement possible. Jeremy avoue aussi que son moteur n'est pas mauvais non plus, surtout passé 5000tr/min, emmenant le petit coupé à plus de 275km/h.
Parmi les défauts, la pédale de frein semble un peu molle et la boîte de vitesse pas assez précise, faisant confondre assez facilement la première avec la marche arrière. Le nombre d'options, des jantes de 19'' aux freins en céramiques en passant même par l'essuie-glace arrière, est aussi extrêmement longue, augmentant sérieusement le prix d'achat de la version de base de 65 000€. De série, vous avez deux coffres, un à l'avant et un à l'arrière, des vitres hydrophobes, ainsi qu'un aileron qui sort à 120km/h, probablement pour aider la police dans ses enquêtes.
Mais le plus gros défaut selon Jeremy n'est pas le prix ni la liste des options sans fin mais les sensations que délivrent le Cayman : elle est techniquement brillante, mais on ne ressent pas la passion dans sa conception. Et la cause peut probablement être trouvée dans son positionnement dans la gamme de Porsche, se situant parfaitement entre la Boxster S et la 911 en termes de cylindrée, de puissance, de couple, de performance et de prix. Coïncidence ? Pas selon Jeremy qui pense plutôt que la Cayman aurait pu être plus efficace et plus rapide mais aurait alors marché sur les plates-bandes de la 911, les ingénieurs de Porsche faisant de la nouvelle venue un bouche-trou dans la gamme du constructeur allemand plutôt qu'un modèle développé pour être le meilleur possible. Et c'est quand Jeremy s'attaque à l'esthétique, comparant l'arrière à un dos de kangourou, que le réalisateur décide de couper le reportage de façon humoristique. Mais ça n'empêche pas le présentateur de continuer sur le plateau de l'émission, disant notamment que la conduite n'est pas aussi agréable que celle d'une Boxster et que s'aligner à un feu contre une 911 est comme être à côté d'un cheval en face d'urinoirs. Avec The Stig à son volant, le Cayman se révèle toutefois très efficace avec un temps de 1min26s7 sur le circuit de Top Gear, plaçant quand même la Porsche entre la Lotus Exige et la Chevrolet Corvette.
La couleur nationale des voitures de course change selon le pays. En France, c'est le bleu, en Allemagne le gris, en Italie le rouge et au Japon le blanc. La Grande-Bretagne, elle, a adopté le vert.
Tout commence au début du siècle dernier avec Gordon Benett, un magnat américain de la presse tellement riche que la légende dit qu'un jour il mit le feu à une liasse de billet parce qu'elle était trop grosse pour rentrer dans sa poche. Il fut le premier à organiser des Grands Prix mondiaux se déroulant à l'époque sur route et opposant les nations les unes aux autres. En 1903, chaque pays dut choisir une couleur pour se différencier. Comme cette année là le pays organisateur de la course passa de l'Angleterre à l'Irlande suite à une décision du Gouvernement britannique de limiter la vitesse nationale à 20km/h, la Grande-Bretagne choisit comme couleur un vert sombre, en hommage au nouvel hôte, comme ne le prouvent pas les films de l'époque qui étaient bien sûr en noir et blanc.
Mais Richard Hammond en apporte la preuve avec une magnifique Napier, la voiture de course précise qui coura pour le pays durant l'épreuve, capable d'atteindre 130km/h. Mais peu importent ses performances, ce qui compte est sa couleur, car c'est la première fois qu'apparaît ce que nous appelons le vert anglais et ce que eux appellent le British Racing Green. Cette peinture sera ensuite adoptée dans des teintes variables par Bentley, puis Aston Martin, Cooper, Lotus, Sunbeam et Jaguar.
Dans les années 60 cependant, Colin Chapman, le génie de Lotus, mettra un terme à l'hégémonie du vert britannique. Sa Lotus 49 de 1968 qui remporta le titre mondial cette année là grâce à sa technologie très avancée était blanche et rouge avec un liseré doré. La raison est simple : cette voiture est aussi la première d'une longue lignée à avoir des sponsors, et les autres marques suivirent la même tendance.
Afin de remettre du baume au cœur des nostalgiques, Richard présente la dernière voiture de sport nationale, une Vanwall arborant la fameuse couleur. Sauf qu'elle est loin d'être neuve, étant une réplique de la Formule 1 qui remporta le titre mondial en 1958. Bien évidemment, elle est tout à fait légale sur les routes britanniques, même au 21ième siècle. Sa mécanique cependant est plus moderne avec un V12 6.0l hérité des Jaguar XJS qui n'a aucun mal à mouvoir avec vigueur la monoplace pesant moins d'une tonne. Sa carrosserie en aluminium riveté est par contre réalisée à l'ancienne, à la main. Fibre de verre ? Non merci. Avec d'aussi nombreux détails stylistiques, vous vous attendez à un prix faramineux. Et vous avez raison, le prix de base est de 75 000€, soit celui d'une TVR Sagaris. Mais la TVR ne peut procurer autant de sensations que cette rugissante Vanwall, aspirant l'air avec férocité à travers ses 6 carburateurs.
Cette semaine, c'est Ian Wright, le footballeur d'Arsenal, qui prend le volant de la petite Suzuki pour un tour du circuit de Top Gear. Avec une conduite ultra agressive assortie de nombreux jurons, plaçant même la voiture sur deux roues dans l'un des derniers virages, il parvient à effectuer le 4ième temps jamais enregistré avec 1min47sec3.
Top Gear s'est fait une spécialité de détruire quelques voitures lors de reportages à la mise en scène variée. Cette semaine, quelques voitures de taille réelle ont été équipées de système électronique leur permettant d'être dirigées comme une miniature radio-commandée et Richard et James vont ainsi jouer avec dans une carrière.
Il s'agit d'abord de conduire ces voitures à travers un parcours signalé par des plots et comprenant aussi un passage sous une tente avant d'attacher une caravane. La subtilité est que celui qui ne conduit pas devra s'asseoir sur la banquette arrière du véhicule radio-commandé. A la fin du test, bien sûr, une grue muni d'un boulet de destruction se chargera de détruire la voiture, le passager étant au préalable descendu à l'épisode de la caravane. Ouf.
Richard sera le premier à être passager tandis que James sera aux commandes. Ce dernier s'avère d'ailleurs assez médiocre dans cet exercice, faisant tomber la majorité des quilles et terminant sa course en plantant la pauvre Ford Scorpio dans un talus, avec un Richard hurlant de peur sur la banquette. Les rôles sont maintenant inversés et Richard semble maîtriser sensiblement mieux son Opel Omega, James tentant de garder son flegme tout britannique en passager. A la fin du parcours où le peu de quilles qui n'avaient pas été renversées par James le sont par Richard, l'Opel rentre parfaitement dans la tente servant de garage, mais s'arrête trop tard, détruisant une commode couverte de bibelots judicieusement installée au fond de la tente. La sortie est un peu plus laborieuse, la tente étant emportée par un des rétroviseurs de l'Omega. Une fois la caravane accrochée et James descendu du véhicule, la voiture se précipite vers une fin certaine. Certaine ? Pas tant que ça, le boulet frappera la caravane.
Décidés à ne pas en rester là, James et Richard décident de troquer le contre-la-montre contre une bonne vieille course. Histoire de corser le tout, un troisième compère se joint à eux, en la personne de Krizti Rosenberg, une jeune fille de 13 ans championne de voiture radio-commandée dans la catégorie des moins de 15 ans. Elle dirigera une BMW série 5 tandis que Richard reprendra les commandes de l'Opel et James de ce qu'il reste de sa Ford. La course comprend trois tours, et se termine en empruntant un tremplin donnant la possibilité de passer par dessus une autre caravane. Ou pas.
Après seulement quelques centaines de mètres, James percute de plein fouet l'Opel de Richard, ne lui laissant aucune chance de continuer, avant de se lancer à la poursuite de la petite Krizti totalement imperturbable. Au troisième tour, elle a déjà un tour d'avance sur James et s'élance sur le tremplin. Manquant de vitesse, sa BMW s'écrase sur la caravane avant de s'immobiliser contre la falaise. Quelques minutes plus tard, James passe la ligne d'arrivée et sa Ford atterrira sur les débris laissés par la Série 5.
C'est sur les routes de France que Jeremy est venu essayer la nouvelle Audi RS4. Sa sportivité transparaît déjà dans son apparence, autant à l'extérieur qu'à l'intérieur, où on retrouve un volant volé chez Lamborghini, de la fibre de carbone un peu partout et de somptueux sièges Recaro.
Et elle est mécaniquement largement à la hauteur : grâce à son V8 4.2l de 420ch, elle joue dans une division supérieure à celle de la BMW M3, réalisant le 0 à 100km/h en moins de 5s et le 0 à 160 en moins de 11s. Mais ces chiffres ne disent pas tout. Selon Jeremy, le moteur de la RS4 montant jusqu'à 8000tr/min fait probablement partie des meilleurs moteurs jamais assemblés. Pas un seul cheval n'est de plus perdu, l'Audi étant bien sûr équipée de la transmission intégrale Quattro chère à la marque.
Contrairement aux autres S et RS qui l'ont précédée, la répartition du poids a été particulièrement soignée pour cette RS4. Le moteur est toujours à l'avant mais est plus léger et les ailes sont en carbone, ne donnant pas l'impression d'avoir un cheval mort cloué sur la calandre. La majorité de la puissance est aussi envoyée aux roues arrière quand les conditions sont optimales. Cela suffit-il pour faire de cette Audi RS4 une vraie sportive de petites routes et non une dévoreuse d'autoroute ?
C'est ce que Jeremy va vérifier en faisant la course contre une paire d'alpinistes et pas n'importe lesquels puisque l'un d'entre eux n'est autre que Leo Holding, reconnu comme étant l'un des vingt meilleurs alpinistes au monde. Ces derniers devront grimper une falaise à pic de plus de 360 mètres tandis que Jeremy devra bien sûr parcourir un long itinéraire de près de 100 km sur les petites routes des Alpes. Le temps estimé pour les deux parcours est de deux heures. Si tenir une moyenne de 50 km/h peut paraître ridiculement facile, rappelons qu'il s'agit de toutes petites routes de montagne où les lignes droites sont rares. Les alpinistes de leur côté devront affronter une falaise avec comme seule sécurité la corde qui les relie l'un à l'autre. Dans les deux cas, aucun droit à l'erreur n'est accordé.
Le départ est donné : Jeremy, très concentré, ne peut s'empêcher de constater que malgré son efficacité démoniaque, la RS4 n'en reste pas moins très confortable. Pendant ce temps, criant sous l'effort, Leo se sert du plus petit interstice de la falaise pour se propulser vers le haut tel un chat, restant fréquemment suspendu au dessus du vide ne se tenant que par deux doigts dans une arête rocheuse. Poursuivi par l'écho de son V8, l'Audi démontre la qualité et la précision de sa direction lui permettant de plonger littéralement à l'intérieur des épingles, ses 420 chevaux furieux lui permettant ensuite de s'en extraire avec violence. Alors que Jeremy refuse de se laisser battre par (ce sont ses mots) deux drogués à l'adrénaline qui appellent tout le monde « mec », les alpinistes entament la dernière portion de la falaise, la dévorant au mépris total du vide vertigineux à leurs pieds.
Totalement hors d'haleine, ils parviennent au somment en 1 heure et 57 minutes. Jeremy quant à lui n'arrivera que cinq minutes plus tard... Décidé à ne pas en rester là, ce dernier propose de faire la course en sens inverse, ce que les deux alpinistes acceptent volontiers. Et pour cause, c'est avec un parachute dans le dos que Leo s'élance de la falaise, touchant le sol vingt secondes plus tard. Bien que perdante, la RS4 s'avère selon Jeremy être l'affaire du siècle, mêlant une motorisation de feu à une tenue de route exemplaire, tout en ne coûtant « que » 75 000€.
Retrouvez l'émission Top Gear le dimanche à 20h00 sur BBC2.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération