L'Audi Quattro fut introduite en 1981 sur quelques dates du championnat du monde des rallyes, puis en 1982 sur toute une saison qui verra Michèle Mouton finir 2ème du championnat derrière un Walter Röhrl qui sortait les tripes de son Opel Ascona 400 encore propulsion.
1982 c'est donc l'année où Audi avec John Buffum gagne Pikes Peak avec un chrono de 12mn20s520, plus rapide de cinquante secondes que le vainqueur de l'édition 1981. Re-victoire en 1983, même auto, même pilote. Puis le temps tombera à 12mn10 en 1984 avec Michèle Mouton au volant de l'évolution Audi Sport Quattro. Même duo en 1985 pour descendre le chrono à 11mn25s.
(Michèle Mouton à partir de 40s)
Puis Bobby Unser (décidément !) en 11mn09s pour l'édition 86. Enfin le grandiose Walter Röhrl qui dansera sur les pédales et jettera la dernière évolution de l'Audi Sport Quattro dédiée à Pikes Peak qui sera victorieuse en 10mn et 47s un temps qui ne ferait pas rire jusqu'en 2011 quand l'épreuve se déroulait encore à moitié sur terre.
(Walter Röhrl à partir de 40s)
Audi aura donc fait un hold-up complet six années de suite en faisant progresser le chrono de 2mn et presque 30 secondes !
Mais lors l'édition 1986 Peugeot était déjà là, fort de l'expérience en rallye de sa 205 et il s'en est fallu de peu pour que la victoire leur échappe et la 205 finira a la seconde place. 1987 sera l'année du lion et d'Ari Vatanen qui reprendra seulement 630 millièmes de seconde au record de Walter. Autant dire rien sur la distance. Par contre de ce défi entre marques naitra ce que certains estiment être à ce jour la plus belle vidéo de Pikes Peak voir de rallye.
Climb Dance, mettez l'ampli sur 11 et relaxez vous, c'est parti pour cinq minutes de pornographie automobile à ne pas louper et à revoir si vous avez déjà usé votre VHS jusqu'à la bande.
(Avant de servir à régler la clim une main pouvait servir de pare soleil)
Trois anecdotes souvent oubliées à propos de la 405 et de ce film.
Si certains passages filmés depuis l'hélicoptère proviennent bien de la course, les vues internes et externes viennent elles des essais. Vu l'encombrement (énorme) d'une caméra à l'époque il était impossible de l'emporter sérieusement en pleine course.
De plus, tout comme sa sœur de rallye raid, cette 405 est en réalité une 205 camouflée et rallongée afin de promouvoir la familiale de l'époque. La Peugeot 205 n'avait plus besoin d'aide pour se vendre comme des petits pains et rallonger l'empattement était préférable pour la Paris Dakar (stabilité à haute vitesse + possibilité de créer un énorme réservoir), d'où le tour de passe passe. Ensuite en partant de cette base et de ses connaissances l'équipe a totalement refait le châssis pour l'alléger au maximum.
Enfin autre spécificité par rapport au monde du rallye, la 405T16 Pikes Peak possédait des roues arrières directrices (mécaniques), pratique pour négocier au mieux les virages serrés comme les grandes courbes. Dans les premiers le système braquait les roues dans le sens opposé des roues avant, dans le rapide les roues se braquaient dans le même sens que les roues avant. Un système proche des accord coupé 4WS de la fin des 80's.
La légendaire ascension d'Ari Vatanen en 405t16 ne changera pas radicalement le visage de la course au niveau du chrono du fait de conditions climatiques difficiles, la grêle ayant rendu la piste moins facile que prévu. L'année suivante c'est à nouveau un Unser, Robby, qui gagnera la course avec le nouveau jouet de la famille, une 405.
Peugeot comme Audi avaient réussi leur coup marketing aux États-Unis, avec un local et des pilotes maison. Ils pouvaient compter sur ces victoires pour vendre leurs voitures chez les Yankees (à l'époque Peugeot y étaient encore présent) et ils repartirent aussi vite qu'ils étaient venus. Désormais le règne des turbo et des quatres roues motrices était acquis et Pikes Peak allait vivre la chasse au chrono pour passer sous les 10mn avec une piste toujours à moitié en terre, à moitié en bitume. Et même si la cadence est devenue infernale l'épreuve n'a eu à déplorer que deux morts depuis ses débuts, ce sont toujours deux de trop mais compte tenu du côté extrême et ancien de cette course, c'est plutôt raisonnable.
Mais revenons-en à la fin de ce choc des titans. Le départ de nos deux constructeurs amorce l'arrivée d'un autre monstre. Le niveau requis fut tel qu'une fois Peugeot et Audi absents, il y eut une année vide en catégorie unlimited qui n'eut pas lieu en 1990. Puis ce fut l'arrivée de Monster Tajima et une autre période de l'histoire de cette course.
Continuons notre petit tour de l'épreuve avec la partie 3/4 de l'histoire de Pikes Peak.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération