Comme nous vous l'avions indiqué il y a quelques temps grâce à une photo d'un prompt photographe, Giugiaro travaillait sur une Ford Mustang pour le salon de Los Angeles. L'heure étant désormais aux dévoilages des nouveautés à quelques jours de l'ouverture, voici officiellement la Ford Mustang vue par Giugiaro.
Au premier regard (et même au second) on se demande si l'auto n'a pas raté le SEMA Show tant elle apparaît plus comme une œuvre de tuner certes talentueux mais tout de même assez éloignée d'un réelle réinterprétation du mythe Mustang.
Ford en profite d'ailleurs pour « vendre » toute sa panoplie Ford Racing qui permet de modifier le V8 4.6l de 300 cv pour le porter à 500 cv sur ce concept grâce notamment à un compresseur à vis et quelques babioles améliorant la respiration de l'engin. Toute la panoplie ressort amortisseurs abaissant l'auto de 2.5 cm et barres anti-rapprochement censé améliorer la tenue de route sont aussi inclus dans cette Mustang by Giugiaro. Pas sûr que ce concept prenne la route souvent même si on a l'habitude de faire rouler ses protos chez Giugiaro.
Extérieurement, l'ouverture des portes très typé Lamborghini pour les sympas, et très typé tuning pour les moins sympas, abonde dans le sens d'un raté dans le timing. Peu importe en fait, l'auto est là c'est le principal.
Le travail, d'importance, a réduit le porte à faux arrière pour dynamiser la ligne qui subit en outre un élargissement sévère et visible : + 3 cm à l'avant et +8 cm à l'arrière. Forcément la Mustang semble avoir pris sa dose de Creatine et cette vision italienne virilise la version originelle de façon sensible. On est tout de même assez loin de ce que le père Giugiaro, qui selon Ford a travaillé sur cet opus, réalisait chez Bertone en 1965 sur la même modèle. Ca manque un peu de finesse et d'italianité pour du Giugiaro, dirons nous. Mais les regrets des temps anciens ne doivent pas masquer le travail effectué sur ce concept.
Le postérieur du cheval sauvage subit un beau remodelage qui met en avant un dessin des optiques novateur. Celles-ci reprennent le triptyque originel mais en faisant mourir ces 3 barres de lumières sur le haut de la malle. Vu de haut le dessin en flèche encadre le ‘tombé‘ de pavillon qui se cintre lui aussi. Sur le toit, le désormais classique vitrage courant d'avant en arrière se dote d'une technologie développée par Solutia of Detroit permettant d'arrêter 100% des UVA sans empêcher la visibilité intérieure/extérieure.
Les arches de roues bien remplies par des jantes en 20 pouces abritent des gommards "large bande" puisque l'avant accueille des 275/35-20 et l'arrière des 315/35-20 ! Rien qu'avec ça l'auto doit être collée par terre !
L'intérieur est traité dans un cuir marron fauve rappelant l'origine ‘bestiale' de l'auto et le tableau de bord est typique des concept-cars du moment, soit plutôt travaillé mais sans vraiment de perspectives d'avenir.
Les yeux les plus avertis remarqueront les rebords d'ailes arrière remontant légèrement comme une évocation (heureusement timide) des ailerons américains des années 50.
Bref, si on attendait plus de subtilité de la part d'un italien tel que Giugiaro (mais Fabrizio n'est pas Giorgetto) il faut bien admettre que « l'épaisseur » musculeuse de la bête sied bien à l'Amérique ou du moins à l'idée que nous nous en faisons. Et pour être encore plus franc, je dirais qu'elle a du chien cette Mustang.
Elle ferait une belle GT...
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