Le jour exact, c'était lundi. Le 7 avril 1968, l'étoile la plus éclatante du sport automobile d'alors s'éteignait lors d'une anonyme course de F2 à Hockenheim. En seulement 72 grand prix, Jim Clark était parvenu à inscrire son nom au plus haut de la pyramide des statistiques de Formule 1. Mais plus que les chiffres et les 2 titres de champion du monde (1963 et 65), c'est sa personnalité qui en fit une icône.
Elu récemment plus grand pilote de tous les temps, Jim Clark fut l'homme d'un seul team : Lotus.
Découvert par Colin Chapman en personne lors d'une course nationale à la fin des années 50, le génial patron de Lotus lui proposera d'intégrer la F1 en palliant à l'absence ponctuelle de Surtees en 1960. C'est le début d'une union fidèle qui malgré les soucis récurrents de fiabilité des monoplaces anglaises permettra au pilote écossais de signer 25 victoires, soit un ratio de plus d'une victoire pour 3 courses, mais surtout 33 poles positions, soit quasiment 1 pole toutes les 2 courses (46% en fait)!
Notez que sur 72 Grand prix, il partira à 42 reprises de la première ligne !
Son style d'une finesse et d'une fluidité incomparable était à l'image du bonhomme. Franc et passionné, son attitude en piste était des plus claires ce qui lui attira le respect de tous et l'admiration des fans.
Comme pour Ayrton Senna, les causes de son accident n'ont jamais vraiment été élucidées même si à la suite de cette tragédie des changements furent apportés sur la conception des pneumatiques de compétition. Mais sa régularité de métronome, le faible nombre d'erreurs commises durant sa carrière (il a gagné également les 500 Miles d'Indianapolis) cimentent les certitudes des fans : Seule une mécanique imparfaite a pu leur enlever leur héros.
Cet accident du 7 avril 1968 ouvrait une période noire de la F1. Après avoir enlevé le plus grand, le destin s'est acharné à faucher tous les 7 des mois suivants. Mike Spence en mai, Ludovico Scarfiotti en juin et enfin Jo Schlesser en juillet.
Jackie Stewart débutera là sa croisade sécuritaire.
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