Les tensions chez l'équipementier en dépôt de bilan New Fabris ont marqué les esprits par la violence de la réaction et les menaces des employés victimes d'une crise qui n'en finit pas de saper la sous-traitance automobile française. En Corée, c'est bien pire. Les salariés de l'usine Ssangyong de Pyeongtaek occupent leur usine depuis plus de 2 mois après que l'annonce d'un plan social prévoit de mettre dehors 2650 employés, soit 37% des effectifs.

Le propriétaire chinois de la firme (SAIC) n'a pas souhaité sauver la firme et si 1670 employés ont accepté de partir, les autres se sont cloisonnés sur le site réclamant l'abandon du plan social. Mais la direction a préféré choisir l'affrontement en coupant l'eau et le gaz aux salariés retranchés dans l'usine puis en empêchant le ravitaillement en nourriture et les médicaments. En juin, des "gros bras" embauchés par la direction ont bien tenté de "libérer l'usine" mais ils sont tombés sur une résistance farouche qui a occasionné entre 10 et 20 blessés.

Après 2 mois d'occupation, fin juillet, 3000 policiers, 30 véhicules, des hélicoptères ont été envoyés et ont investi l'usine pour déloger les grévistes qui ont une nouvelle fois violemment répliqué. Attaqués au gaz lacrymogène, aspergés de produits chimiques, certains ont abandonné le siège mais environ 600 se sont retranchés dans un entrepôt de peinture contenant beaucoup de produits dangereux et/ou inflammables et ont répondu avec des cocktails molotov et des pneus enflammés. Ils affirment "vouloir résister jusqu'à la mort". Depuis, le début du conflit, 5 salariés sont morts et la femme d'un des meneurs viendrait de se suicider.

Aujourd'hui, les dernières négociations n'ont pas abouti et le siège de l'usine par les forces de l'ordre s'est renforcé. La Confédération Syndicale Internationale s'inquiète de cette escalade vers la violence :

"Nous sommes profondément inquiets du blocus imposé sur l'approvisionnement en eau et en nourriture et l'accès aux traitements médicaux, ainsi que des tirs incessants au gaz lacrymogène et autres substances chimiques sur l'usine à partir d'hélicoptères. Ceux-ci représentent une atteinte criante à la dignité humaine la plus élémentaire. "

La CSI a appelé le gouvernement coréen à amorcer immédiatement des négociations avec le Syndicat coréen des ouvriers du métal et à tenter de trouver la voie d'une résolution pacifique à travers le dialogue. Avant un drame encore plus grand.


Sources multiples : e24, newspress, ouest-france